Repères - N°48 / Février 2021 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 14

CRISE

Périmètre d'éloignement (PE)

Estimation du zonage post-accidentel lors d'un exercice,
à Chinon (Indre-et-Loire) en décembre 2020.

Le centre technique de crise (CTC), situé à Fontenay-aux-Roses
(Hauts-de-Seine), est mobilisé pour un exercice national.

Crise et post-accident

La définition de nouveaux zonages
Édicter des interdictions de consommation dès la phase d'urgence, améliorer les outils
de calcul prédisant la dispersion atmosphérique des contaminants... La gestion de crise
évolue, s'inspirant des leçons de Fukushima. L'objectif visé : mieux protéger la population
en cas de rejets radioactifs.

" N

ous sommes à un tournant. »
C'est en ces termes que
Philippe Dubiau, directeur
délégué à la crise à l'IRSN, décrit
l'évolution de la doctrine post-accidentelle
(PA) élaborée par le Codirpa1 présidé
par l'ASN. Et pour cause : la nouvelle
mouture, attendue pour 2021, doit enfin
intégrer le retour d'expérience (REX) de
Fukushima. Dans cette version actualisée,

une disposition importante est ajoutée pour
mieux protéger la population : certaines
mesures jusqu'ici réservées à la phase PA
seront prises plus tôt. Impossible d'attendre
la fin des rejets pour recommander ce qu'il
est ou non possible de consommer, comme
c'était le cas jusqu'ici.
Dans la doctrine de 2012, publiée trop
tôt pour assimiler les leçons nippones,
on suppose des rejets pendant un à trois
jours, comme à Tchernobyl. Au Japon, ils ont
duré plusieurs semaines.
« Lorsque le rejet est
long, il est nécessaire de
prendre des mesures sans
3 questions à
attendre. Sinon, cela pose
Patricia Dupuy
des problèmes d'exposur le centre
sition de la population
technique de crise - la consommation de
irsn.fr/R48
denrées contaminées - et
des questions économiques

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À LIRE

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sur les conditions de commercialisation des
produits », expose Damien Didier, spécialiste de la modélisation des transferts de la
radioactivité dans l'environnement.
À l'IRSN, ce changement implique des
évolutions opérationnelles : dès la phase
d'urgence, ses experts doivent évaluer les
enjeux en termes de consommation et de
commercialisation des denrées agricoles.

Le zonage évolue

Ils s'appuient sur une modélisation des
expositions futures de la population et de
la contamination de la chaîne alimentaire.
La plateforme de crise radiologique2,
C3X, est utilisée : « Elle croise les données de
Météo-France et celles des rejets radioactifs,
simule le transport de la contamination
dans l'atmosphère et évalue les doses
susceptibles d' être reçues par l' homme »,
détaille Denis Quélo, spécialiste des
modèles de dispersion atmosphérique.

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