Repères - N°48 / Février 2021 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 22

IRSN

Depuis le 11 mars 2011, l'Institut suit l'évolution
de la situation au Japon. Il mobilise son expertise
pluridisciplinaire pour accompagner la réflexion
nationale et internationale en sûreté.
Il accompagne les questionnements
de la société civile.
2011 : parer à l'urgence
au Japon et en France

Dès le 11 mars, l'IRSN mobilise son centre
technique de crise (CTC) basé dans les
Hauts-de-Seine (lire webmag).
L'expert Olivier Isnard accompagne la
mission de sauvetage française de sécurité
civile détachée au Japon. Par des mesures
de débit de dose, il s'assure de l'absence
de risque radiologique pour ses membres.
« L'Institut nous a accompagnés avant,
pendant et au retour de notre mission
de déblaiement », témoigne en 2012 le
lieutenant-colonel des sapeurs-pompiers
à la direction générale de la sécurité
civile et de la gestion des crises, Bertrand
Domeneghetti. Avec une vingtaine de
sauveteurs, l'IRSN mène une évaluation
du risque radiologique au lycée français
de Tokyo, puis informe les parents et le
personnel.
L'expert reste cinq semaines au Japon. Il
décrypte la situation, ses enjeux. Un bulletin d'information quotidien est publié sur
le site de l'ambassade. À la demande du
Centre Pompidou, il vérifie l'absence de
contamination des 170 œuvres exposées au
Centre national d'art de Tokyo avant leur
retour dans l'Hexagone.
L'Institut accompagne aussi un navire
français, dépêché pour réparer un câble
sous-marin endommagé par le séisme à
120 km à l'est de la centrale de Fukushima
Daiichi. Deux experts interviennent pour
initier l'équipage aux mesures de radioprotection, puis l'accompagner lors de
l'opération.
En France, le centre du Vésinet (Yvelines)
mobilise des spécialistes en mesures radiologiques. Ils réalisent des anthroporadiométries au retour du Japon des équipes
d'Air France, de Radio France et des salariés
de la société Cybernetix, qui ont assuré une
mission de démantèlement d'une centrale au
sud de celle accidentée.
Page 22 - Repères N° 48 - février 2021

Fin 2011, puis en avril 2012, l'Institut
participe aux campagnes de mesures et
de cartographie de la contamination près
de Fukushima Daiichi. Ses spécialistes
réalisent des relevés in situ et mesurent le
débit de dose à bord de voitures, à l'aide
du dispositif Ulysse (voir p. 17). Plus de
100 000 points de mesure en spectrométrie gamma seront réalisés, y compris
dans la zone interdite.
n

CTC, quatre semaines non-stop

L'accident japonais mobilise le CTC de
l'Institut. Pendant les quatre semaines
de la crise, il compte - en permanence -
30 experts au moins de jour et 20 de nuit.
Soit au total 200 personnes sur les 1 700 que
comptabilise alors l'établissement.
Derrière ces 200 experts, c'est l'ensemble
des compétences de l'IRSN qui a permis de
fournir les estimations de conséquences
au Japon et en France.
n

La sûreté en effervescence

Au lendemain de l'accident, l'Institut
s'organise pour répondre à la demande du
Premier ministre. Ce dernier souhaite que
soient réalisées des évaluations complémentaires de sûreté (ECS) des installations
nucléaires pour examiner leur résistance à
l'égard d'agressions de forte intensité.
Karine Herviou, experte sûreté, se souvient :
« Nous n'étions pas encore sortis de la
gestion de crise que nous nous organisions
déjà pour définir comment gérer l'impact
sur les installations françaises. La demande
d'un " noyau dur " en découlera. »
n

Analyser, expliquer

Quelques mois après l'accident, le Haut
Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) et
plusieurs commissions locales d'information (Cli) sollicitent l'Institut pour un

2011-2021 : les actions de l'IRSN

L'expert Olivier Isnard en 2011, lors du forum Eurosafe.

Repères - N°48 / Février 2021 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire

Table des matières de la publication Repères - N°48 / Février 2021 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire