Repères - N°49 / Avril 2021 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 23

REPORTAGE
Un collectif au service de la sûreté
Tous les jours à 13 heures, Corinne
Barralon fait un bilan avec les autres
ingénieurs sûreté. Le redémarrage
du réacteur 3 est à l'ordre du jour.
Ils passent en revue les quatre réacteurs
de 900 MWe chacun. Ils transmettent
le métier aux jeunes collègues, sortis
récemment de formation ou venus
d'autres services, comme ce fut le cas
pour Corinne. Aujourd'hui, un collègue
d'astreinte la veille intervient
par téléphone.

Chaque jour, Corinne Barralon consacre deux heures au contrôle
de la conformité de l'installation. Elle vérifie systématiquement
certains éléments clés, comme le bon fonctionnement
des chaînes de mesures d'activité, situées dans le bâtiment
réacteur ou installées sur les lignes vapeur, en sortie
des générateurs de vapeur.

Reportage photo : © Florence Levillain/Signatures/Médiathèque IRSN

Dans le local des vannes ASG - alimentation
de secours des générateurs de vapeur -, l'ingénieure
sûreté vérifie la bonne fermeture des vannes
manuelles, garantie par la « condamnation
administrative » (étiquetage vert) 3.

Une évaluation quotidienne

Une anticipation constante
L'exploitant planifie les activités du site plusieurs semaines
à l'avance. La filière indépendante de sûreté vérifie
la compatibilité de cette planification avec les spécifications
techniques d'exploitation (STE). L'ingénieure s'assure
qu'il n'y a pas en parallèle deux activités incompatibles d'un
point de vue sûreté. Exemple : prélèvement d'une chaîne
de mesure d'activité à la cheminée de rejet, la rendant
indisponible, en parallèle d'un rejet gazeux, alors que les STE
requièrent qu'aucun rejet ne soit réalisé pendant cette
indisponibilité. Cette anticipation vise à programmer les activités
en toute sûreté, sans gêner la productivité.

Des vérifications ponctuelles

Diffuser la culture de sûreté

Les tambours filtrants de la centrale filtrent l'eau de la Gironde en amont des pompes
du circuit de refroidissement. Pendant l'hiver 2009, une arrivée massive de débris
végétaux les colmate. Plusieurs réacteurs sont mis à l'arrêt. Depuis, le site a renforcé
sa stratégie de prévention des risques liés aux débris végétaux. L'encrassement
des tambours, entre autres, est particulièrement suivi sur les périodes à risque. Malgré
les pluies violentes de la veille, Corinne Barralon constate que le système est opérationnel.

L'ingénieure sûreté explique les référentiels, transmet les bonnes
pratiques, etc. Au moins deux fois par an, elle sensibilise
le service opérationnel avec lequel elle est « appairée ». Pour
Corinne Barralon, il s'agit du service automatismes. Il regroupe
120 personnes, en charge de milliers de capteurs sur le site :
des chaînes de mesure neutronique, des commandes du réacteur...

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