Repères - N°49 / Avril 2021 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 8

FAITS ET PERSPECTIVES

Le nombre de travailleurs suivis
augmente de manière faible
- 1,2 % par an - mais régulière.
La proportion de ceux n'ayant
aucune dose au-delà du seuil
d'enregistrement des dosimètres
progresse aussi, de 71 % à 76 %
entre 2015 et 2019. L'évolution
de la dose collective suit
celle du domaine nucléaire.
Elle est liée aux opérations
de maintenance du parc
électronucléaire. Enfin,
dans l'aviation civile, le nombre
de travailleurs dont l'exposition
dépasse 5 mSv augmente.

Les bilans font-ils évoluer
la réglementation ?

Les précédents bilans
soulignaient, dans certains
secteurs, un nombre important
de travailleurs suivis, mais très
peu, voire pas exposés.
Certaines dispositions du décret
n° 2018-437 du code du travail
ont été définies grâce à ce retour
d'expérience. Si l'évaluation
préalable montre une exposition
en deçà d'un seuil, le suivi n'est
pas obligatoire. Aucun risque
d'exposition n'est ainsi retenu
pour un assistant dentaire
qui n'entre pas
en salle lors

3 questions à...
Juliette Feuardent

Spécialiste du suivi des expositions professionnelles

d'une radiographie. Il ne porte
pas de dosimètre.

Le bilan est-il facile à faire ?
Les résultats du suivi
de l'exposition interne ne sont
pas toujours bien saisis dans
le Siseri3 (lire ci-contre). Nous
travaillons avec les organismes
accrédités pour corriger
cette difficulté. Seules 57 %
des données d'exposition
externe renseignées
par l'employeur sont complètes
quant au contexte
de l'exposition : activité, métier,
type de contrat, etc. Pourtant,
il s'agit d'une obligation
réglementaire.
Le post-traitement
chronophage
de ces informations
manquantes
nous incombe.

1. S omme des doses individuelles, elle est calculée
pour tous les travailleurs suivis.

2. Elle équivaut à la dose collective divisée par

le nombre de travailleurs dont la dose dépasse
le seuil d'enregistrement.
3. Système d'information de la surveillance
de l'exposition aux rayonnements ionisants.
4. L a version numérique et interactive : expro.irsn.fr
Pour en savoir plus :

Exposition professionnelle aux rayonnements ionisants
en France en 2019 www.irsn.fr/travailleurs-2019

WEBMAGAZINE
VIDÉO
La mise
à disposition
de données
publiques
www.irsn.fr/R42

VIDÉO
L'exposition
des travailleurs
www.irsn.fr/R43

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Citoyens et journalistes y ont aussi accès.
Cette année, il est également disponible4 sous
forme numérique. « Peu de personnes ont le
temps de décortiquer 150 pages pour trouver,
par exemple, le nombre de travailleurs de
l'industrie suivis pour la dosimétrie du cristallin. Grâce à son moteur de recherche, l'utilisateur trouve une information en quelques clics.
Il peut même visualiser son évolution dans le
temps », illustre Philippe Lestaevel.
Les données utilisées par les synthèses de
ce bilan sont téléchargeables. Les acteurs
de la radioprotection peuvent les réutiliser
dans des outils de calcul ou de représentation graphique. Par exemple, pour comparer le bilan dosimétrique de leur entreprise
avec les autres moyennes observées dans
le même domaine d'activité. « Cette mise à
disposition des données illustre la démarche
de l'IRSN pour s'inscrire dans une dynamique d'ouverture des données », conclut
Pascale Scanff, spécialiste des données. n

Quelle est la tendance sur
les cinq dernières années ?

En vol, les débits de dose de rayonnement
augmentent avec l'altitude et la latitude.

AILLEURS

L'intérêt européen pour le cristallin

i le suivi de l'exposition du cristallin
de l'œil aux rayonnements ionisants
progresse d'année en année, son
hétérogénéité est marquée d'un pays
à l'autre. C'est ce que montre la plateforme
Esorex1, qui agrège les données de suivi
de 22 pays européens. Quatre d'entre eux
- Allemagne, France, Grèce, Lituanie -
ont renseigné ce paramètre.
« En Allemagne, les effectifs totaux
de travailleurs suivis pour l'exposition
externe sont du même ordre de grandeur
qu'en France. Or, en 2017, l'exposition du
cristallin a été suivie pour seulement

380 d'entre eux, contre 2 516 dans
l'Hexagone2 », relève Philippe Lestaevel.
« Ce suivi devrait fortement progresser
dans les années à venir du fait
de l'application de la directive européenne
2013/59/Euratom, abaissant le seuil maximal
de 150 mSv à 20 mSv », tempère l'expert.
Cette surveillance sanitaire est cruciale
car l'exposition du cristallin aux
rayonnements ionisants accroît le risque
que celui-ci s'opacifie.
1. www.esorex-platform.org
2. Effet de la prise de conscience du risque lié
à l'exposition du cristallin en France.

http://expro.irsn.fr http://www.irsn.fr/travailleurs-2019 http://www.irsn.fr/R42 http://www.esorex-platform.org http://www.irsn.fr/R43

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