Repères - N°53 / Avril 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 21

INTÉRÊT PUBLIC
3 Est-ce un catalyseur de collaborations ?
L'événement est l'occasion de renforcer
des collaborations. Il y a deux ans, l'IRSN
décide de s'équiper d'une sonde ionique
ou spectromètre de masse d'ions
secondaires (Sims)2. Il contacte Nathalie
Valle. « J'interviens en tant qu'experte
pour les aider à monter le projet »,
raconte-t-elle. Lorsqu'en 2020, la JPSI
se consacre aux sondes ioniques, l'Institut
invite tout naturellement la scientifique
à partager son savoir-faire.
« Ces journées sont intéressantes, car même
si nous n'analysons pas les mêmes
échantillons, nous utilisons les mêmes
techniques. » Elles favorisent la mise
en réseau. « Si un jour j'ai besoin
d'une technique spécifique, je connais
maintenant les scientifiques qui peuvent
m'aider », remarque Damien Faivre.
2. La Sims pulvérise l'échantillon étudié avec
un faisceau d'ions, puis récupère les atomes
arrachés pour l'analyse.
David Suhard, technicien en biologie,
pilote la plateforme de spectrométrie
de masse ion secondaire (Sims) de l'IRSN.
4
Le partage
d'expérience
est-il possible ?
Invité en 20203, Jérôme Aléon est chercheur
à l'Institut de minéralogie, physique
des matériaux et cosmochimie (IMPMC).
Spécialiste de la Sims, il est responsable
de la plateforme Nanosims hébergée par
le Museum national d'histoire naturelle
(MNHN). En 2016, débute une collaboration
entre l'IMPMC et l'IRSN, dans le cadre d'une
thèse4 co-encadrée à l'Institut par
Alkis Gourgiotis, spécialiste de géochimie
isotopique. « Nous avons réalisé des images
isotopiques de l'uranium et des produits
de sa décroissance. Le but était de comprendre
sa mobilité en aval de site minier : est-il
précipité, dissous, immobile ? décrit
le chercheur. La Nanosims donne accès
à l'échelle de 1 micron. » Lors de la JPSI,
il partage les possibilités de l'instrument
et de collaboration.
3. Présentation à la JPSI : Sondes ioniques : de la science
des matériaux à la biologie.
Lors des JPSI, Benoit Marcillaud, technicien d'analyse à l'IRSN, aborde la microscopie électronique
à balayage (MEB). Ici, la photographie d'un filtre colmaté par des aérosols de sel.
4. Spéciation et mobilité de l'uranium dans des sols
et des sédiments lacustres en aval d'anciens sites miniers
www.irsn.fr/mobilite-uranium
5 De nouveaux projets émergent-ils ?
Au Museum national d'histoire naturelle,
Jérôme Aléon étudie l'uranium 238.
Accessible aux chercheurs spécialistes
ou non des techniques d'imagerie
présentées, la JPSI est avant tout
une opportunité pour échanger
entre pairs.
« C'est une ouverture scientifique sur
une thématique qui n'est pas la sienne
et un rendez-vous méthodologique »,
observe Jérôme Aléon.
En 2019, dans le cadre du partenariat
avec l'IRSN, la plateforme Nanosims
se dote d'une source d'ions optimisée
pour analyser des éléments lourds.
« Je travaille habituellement sur
des éléments légers, comme l'hydrogène.
Grâce à la collaboration avec l'IRSN,
j'ai développé des compétences sur
des éléments lourds, comme l'uranium.
Cela donne des perspectives nouvelles
à mes futurs travaux sur les météorites. »
Un deuxième projet est lancé.
« Nous regardons maintenant la mobilité
de l'uranium, dans des résidus miniers »,
décrit Jérôme Aléon.
Alors que le premier projet se termine,
un troisième est en discussion...
Page 21 - Repères N° 53 - avril 2022
© Jérôme Aléon/MNHN
© CEA
© Philippe Dureuil/Médiathèque IRSN

http://www.irsn.fr/mobilite-uranium

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