Repères - N°58 / Septembre 2023 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 6

FAITS ET PERSPECTIVES
L'Ukraine est équipée
de 15 réacteurs VVER.
Cette famille
de réacteurs est similaire
à celle des réacteurs
à eau pressurisée (REP)
français.
Au sein du centre technique de crise (CTC), à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine),
des experts évaluent les conséquences en cas de rejets dans l'environnement.
Ils proposent des actions pour protéger la population et gérer l'environnement.
Guerre en Ukraine
Premiers enseignements pour
l'organisation de crise
Évaluation des risques, surveillance de l'environnement, information du public...
Depuis dix-huit mois, les experts de l'IRSN sont mobilisés face à la menace qui pèse sur
les installations nucléaires en Ukraine. Un premier retour d'expérience pointe des adaptations
à pérenniser ou des évolutions à envisager pour renforcer la capacité d'expertise.
D
epuis le 25 février 2022, lendemain
du début de l'invasion armée
de l'Ukraine par la Russie, l'organisation
de crise de l'IRSN est mobilisée,
compte tenu de la présence d'installations
nucléaires dans les territoires en guerre.
L'objectif est de suivre la situation et de produire
des informations et des expertises de
façon proactive, afin de répondre aux demandes
de l'État, des instances internationales,
des médias et de la société civile.
Face à la situation inédite de menace nucléaire
- variable, imprévisible et durable -,
l'IRSN sort de son domaine habituel d'expertise
en situation de crise et du cadre
dans lequel elle s'exerce. Ses réflexes - acquis
lors de crises réelles et d'exercices - lui permettent
de s'adapter rapidement. L'Institut
développe depuis de nombreuses années
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son organisation et ses moyens, afin d'être
en mesure de conseiller les pouvoirs publics
en cas de situation accidentelle affectant
des installations nucléaires en France ou à
l'étranger.
Les événements en Ukraine conduisent à
élargir le spectre des situations considérées
comme pouvant être à l'origine d'un
accident, un conflit armé dans un pays
doté d'installations nucléaires pouvant
remettre en cause leur sûreté.
Résilience de l'organisation
Face à une menace qui dure, la mobilisation
de l'organisation de crise évolue pour maintenir
un suivi adapté aux enjeux. À l'activation
du centre technique de crise (CTC)
de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine)
succède un dispositif de veille. Celui-ci
s'adapte aux circonstances et maintient
une capacité de réaction en cas de situation
réelle, en France en particulier.
L'IRSN innove en définissant un mode
veille qui n'existait pas formellement dans
son organisation interne. Quatre thématiques
nécessitant un suivi régulier sont
identifiées : sûreté des installations, surveillance
de la radioactivité en Ukraine et
en Europe, communication et international.
L'Institut intégrera dorénavant dans
ses niveaux de gréement un mode veille :
il en définira la gouvernance et le type
d'actions à réaliser.
Face aux nouveaux défis de cette situation
inédite, de nombreux services sont
mobilisés et interagissent avec les équipes
du CTC. Ils fournissent des données, réalisent
des évaluations à l'aide d'outils qui
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© Célia Goumard/Médiathèque IRSN

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