Repères - N°58 / Septembre 2023 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 8

FAITS ET PERSPECTIVES
Les balises Téléray surveillent la qualité
radiologique de l'air. Elles sont souvent
installées sur les toits.
Quel est l'appui demandé
par la DGS ?
les évaluations de rejets potentiels et leurs
conséquences. Un renfort du dialogue est
à envisager avec des centres de crise sur
les méthodes d'évaluation ou les partages
de données, en lien avec la cellule internationale
du centre de crise de l'Institut, qui
continue de se développer.
Nécessaire entraînement
Face aux nombreuses sollicitations médiatiques,
l'IRSN s'appuie sur plusieurs
porte-paroles, dont certains sont thématiques.
Des notes d'information sont mises
en ligne sur irsn.fr. L'organisation de la
réponse aux médias et la préparation d'éléments
pédagogiques seront pérennisées.
Être capable de se mobiliser pour fournir
rapidement aux autorités une évaluation
des conséquences - dans l'Hexagone et
pour les ressortissants - conduit à mettre
en place des exercices d'entraînement des
équipes d'astreinte sur des événements
spécifiques en Ukraine. Ce dispositif devrait
être reconduit régulièrement si la situation
dans ce pays perdure.
Les événements en Ukraine rappellent
que les plans de gestion de crise ne
peuvent jamais tout prévoir. L'IRSN identifie
des pistes de progrès concernant son
organisation et ses moyens, en réponse
aux multiples sollicitations d'une crise. Il
les concrétisera dans les mois à venir. n
* La plateforme européenne Eurdep (European
Radiological Data Exchange Platform) permet
l'échange de données de la surveillance
radiologique entre trente-neuf pays, presque
en temps réel.
Pour en savoir plus :
https://remon.jrc.ec.europa.eu/
Page 8 - Repères N° 58 - septembre 2023
La DGS veille à protéger
les Français sur le territoire
national et à l'étranger. Elle
assure la gestion des risques,
des alertes et des urgences
sanitaires, et la préparation aux
menaces exceptionnelles.
Dans le contexte du conflit
en Ukraine, nous demandons
très régulièrement à l'IRSN
de nous informer sur la situation
radiologique. Ses experts
produisent des modèles
de dispersion. Dès le printemps
2022, ceci nous permet
d'évaluer des impacts potentiels
en cas de fuites de telle ou telle
centrale, selon différents
scénarios météorologiques.
Quelles leçons tirez-vous ?
En lien avec l'IRSN, nous
identifions le besoin de préparer
en amont les recommandations
sanitaires et les conduites à tenir
à adresser au public et aux
professionnels de santé en cas
d'accident. Les consignes
de prises d'iode - le niveau
de déclenchement, l'âge
des personnes concernées -
varient selon les pays. Dans
une situation d'urgence, cela
pourrait générer de la confusion
dans l'opinion. Nous estimons
nécessaire d'harmoniser
au niveau européen
ces recommandations,
comme celles pour la mise
à l'abri ou les restrictions
de consommation.
Les agences sanitaires et leurs
partenaires européens doivent
travailler sur ce sujet.
Qu'attendez-vous en cas
d'accident ?
L'Institut doit confronter
rapidement ses modélisations
à la météorologie réelle
pour déterminer quels
territoires seraient touchés,
avec quelle intensité.
L'information diffuse vite
aujourd'hui. Experts
et autorités doivent véhiculer
des messages cohérents pour
les citoyens et les professionnels
de santé.
3 questions à...
Marie Baville
Ingénieure en chef du génie sanitaire à la direction générale de la santé (DGS)
La centrale de Zaporizhzhya, au cœur du conflit armé, est la plus grande en Europe
et la dixième plus grande dans le monde.
AILLEURS
Ukraine : une coopération renforcée
entre la France et l'Allemagne
Risques radiologiques liés aux installations
nucléaires ukrainiennes, possibles fuites,
conséquences potentielles... « Dès le début
de la guerre, les experts du Bureau fédéral
de protection des radiations [BFS, Allemagne]
et ceux de l'IRSN communiquent de façon
très fréquente, confie Florian Gering,
responsable de l'organisation de crise
du BFS. Nous échangeons des mesures
de débit de dose gamma issues de stations
installées sur nos ambassades respectives. »
Ces échanges sont précieux pour le BFS.
« Ils nous permettent de confronter notre
analyse à un point de vue externe,
considère-t-il. L'IRSN nous fournit des données
quand les mesures de débit de dose gamma
de notre ambassade manquent à la suite
des problèmes techniques. »
Le BFS souhaite faire de cette coopération
renforcée - initiative des employés des deux
organismes - une procédure standard pour
tout évènement radiologique futur. Elle
impliquerait des échanges réguliers entre
des scientifiques des deux institutions.
© Thierry Borredon/Signatures/Mediatheque IRSN
© Andrey Borodulin/AFP
© Coll privée
http://www.irsn.fr https://remon.jrc.ec.europa.eu/
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