Aires Marines Protégées n°21 le marin du 28 juin 2013 - (Page 3)

L’impact du peigne au peigne fin parc : une exploitation durable de Laminaria hyperborea au peigne s’avère possible dans l’archipel de Molène. Toutefois, la nécessité d’un plan d’exploitation à une échelle beaucoup plus fine qu’actuellement, ainsi que l’instauration de zones de suivi, sans prélèvement, sont soulignés. « La profession a intégré ces préconisations, commente Yvon Troadec. Une gestion plus fine passe par un dispositif de géolocalisation des navires. Or toute la flottille sera équipée pour la prochaine saison, qui débute en septembre. » L’étude pointe aussi la nécessité de considérer des critères de sensibilité particulière, liés par exemple à la présence de blocs rocheux, qui hébergent des ensembles d’espèces dont la vulnérabilité, au regard des perturbations dues au passage de l’engin, a été démontrée. Enfin, alors que la profession souhaiterait pratiquer cette activité toute l’année, elle souligne que l’exploitation sera d’autant plus durable qu’elle continue de se faire exclusivement en dehors de la saison estivale. Marquises : mieux cerner le patrimoine marin A. Poiret / Agence des aires marines protégées Le programme Palimma1, qui vise à définir les enjeux de protection et de valorisation du patrimoine culturel lié à la mer, vient de débuter aux Marquises. Pierre Ottino, archéologue des Marquises. « Tout projet de gestion d’un espace maritime renvoie à la conception que les gens ont de leur patrimoine », rappelle Sophie-Dorothée Duron, représentante de l’Agence en Polynésie française. « Investiguer la dimension culturelle du milieu marin est donc essentiel pour cerner les enjeux, reprend-elle. Bien sûr, ce savoir peut se construire grâce à la vision des scientifiques, mais le patrimoine est surtout ce que les gens souhaitent, ce qu’ils considèrent comme important pour leur identité, leur ancrage culturel. La parole doit être donnée à la population. » Pendant deux ans, le programme « Palimma »1 se penchera donc sur la vision locale des enjeux de protection du patrimoine culturel lié au littoral et à la mer, dans le cadre de la mise en œuvre de deux grands projets : l’inscription de l’archipel au Patrimoine mondial de l’Unesco et la création d’une grande aire marine protégée. Coordonné par l’Agence avec le chef de projet « Unesco Marquises », Palimma se fonde sur un partenariat « science, gestion, société ». Faisant appel aux compétences scientifiques d’ethnologues et d’archéologues de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), il est également porté par Motu Haka, fédération des associations culturelles des Marquises. Toti Teikiehuupoko, son président, explique : « Un référent ‘patrimoine marin‘ sera formé dans chaque île habitée. Il contribuera à la collecte de données à l’occasion de discussions collectives ou d’entretiens individuels avec les Marquisiens qui le souhaitent. » « Le peuplement de ces îles s’est fait aux alentours de l’an 800, explique Pierre Ottino, archéologue à l’IRD, et le souvenir des ‘origines‘ est partiellement conservé dans les mémoires. Mais dans cette culture de tradition orale, qui a connu un effondrement démographique suite aux contacts avec les européens, bien des connaissances n’ont pas été transmises. » Importance de certains sites, modes de gestion traditionnels des ressources naturelles, symbolisme lié au milieu marin … « Notre souhait est de contribuer, aux côtés et avec les Marquisiens, à la connaissance de ce patrimoine maritime si vivant », conclut Sophie-Dorothée Duron. 1 Patrimoine culturel lié au littoral et à la mer des Marquises La mission d’étude pour un parc marin en Martinique vient d’être ouverte à Fort-deFrance. Elle est dirigée par François Colas, ancien responsable de la mission d’étude du parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et des pertuis charentais, et placée sous la responsabilité du préfet de Martinique. Le périmètre du projet englobe l’ensemble des eaux sous juridiction française autour de l’île. L’enjeu est de sauvegarder la biodiversité et les fonctions biologiques et physiques des écosystèmes remarquables de la mer des Caraïbes, notamment la mangrove, les herbiers sousmarins et les récifs coralliens. B. Daniel / Agence des aires marines protégées « Cette évaluation était très attendue par la profession », confie Yvon Troadec, membre du conseil de gestion du Parc marin et président du groupe de travail « algues embarquées » au Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Bretagne. « Il est vrai que l’usage chronique du peigne à Laminaria hyperborea, qui arrache les algues en les coinçant entre ses dents, dans un site classé comme l’archipel de Molène, peut poser question », admet Philippe Le Niliot, responsable scientifique du Parc naturel marin d’Iroise. Or l’exploitation de cette ressource, qui n’a commencé qu’en 2003, est en plein développement : les quantités débarquées ont atteint 12000 tonnes en 2008 et les industriels établis dans la région envisagent d’augmenter sensiblement la capacité de leurs usines. « Cette algue fournit une matière première d’excellente qualité pour les alginates - des polymères - à usage médical. De plus, elle ne nécessite pas de tri après récolte et peut être récoltée l’hiver, alors que Laminaria digitata, autre espèce exploitée en Iroise, se détache en automne. Cela permet aux usines de transformation de fonctionner toute l’année », précise Yvon Troadec. Les travaux d’évaluation de l’impact du peigne, conduits par le Parc marin, l’Ifremer, la station biologique de Roscoff et le Muséum national d’Histoire naturelle, avec le concours bénévole des professionnels, se sont déroulés dans un site de l’archipel de Molène non exploité depuis cinq ans, par 14 mètres de profondeur. Trois équipes de scientifiques se sont penchés sur la biodiversité des lieux, avant et après le passage d’un navire équipé de cet outil. Ils sont revenus un an plus tard pour estimer les capacités de restauration du site. Les conclusions sont rassurantes pour les dix navires qui exploitent cette ressource, dont sept dans le périmètre du Mieux gérer la pêche à pied Un projet expérimental pour une gestion durable de la pêche à pied de loisir vient d’obtenir un financement Life de l’Union européenne de 2,2 millions d’euros. Porté par l’Agence, en partenariat avec neuf associations, instituts, comités des pêches et collectivités locales, il débutera cet automne pour une durée de quatre ans. S’appuyant sur un réseau de onze secteurs pilotes de la Manche et de l’Atlantique, il vise à mieux connaître les pratiques des pêcheurs et leurs impacts, en vue de les améliorer, et diffusera bien au-delà des sites impliqués. J. Courtel / Agence des AMP Les résultats d’une étude sur l’impact du peigne, engin dédié à la récolte de certaines algues, ont été présentés au conseil de gestion du Parc naturel marin d’Iroise. Martinique : parc marin à l’horizon l’aire marine / numéro 21 / juin 2013

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