Aires Marines Protégées n°50 le marin du 26 novembre 2020 - 1

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n°50
Notre dossier
Les posidonies
p. 2-3

À la carte
Les habitats
p. 4

Les nourriceries, un rôle essentiel

Le parc s'associe aux pêcheurs pour suivre les nourriceries côtières et estuariennes où les jeunes poissons trouvent des conditions favorables à leur développement.

Les nourriceries du parc naturel marin
de l'estuaire de la Gironde et mer
des Pertuis sont sous surveillance. La
seconde campagne Suivinour s'achève.

es nourriceries sont des habitats essentiels
pour la biodiversité. » Yohan Weiller, chargé
de mission pêche et cultures marines au parc
naturel marin de l'estuaire de la Gironde et
mer des Pertuis, vient de diriger la seconde
campagne de suivi des nourriceries côtières
(Suivinour).
« Du bon état des nourriceries dépend le renouvellement des espèces halieutiques et patrimoniales
comme l'esturgeon, souligne-t-il. Les estuaires et
les pertuis, ces zones maritimes protégées par les
îles, forment des biotopes particuliers. Les ﬂeuves y

apportent des nutriments essentiels pour les juvéniles
qui s'y développeront. »
Cette campagne vient en complément de celle
menée par l'Ifremer qui étudie également les nourriceries côtières du golfe de Gascogne, mais ne permet pas de couvrir tous les ans les pertuis Breton et
d'Antioche et la Gironde. « Les moyens nautiques
mobilisés par le parc naturel marin permettent d'aller
dans les zones de faible profondeur connues pour
concentrer les juvéniles. Grâce à ces deux campagnes,
nous avons la représentation la plus ﬁne possible des
nourriceries », poursuit Yohan Weiller.

Abondance de la ressource
Un partenariat a aussi été initié avec la pêche
professionnelle. « Nous avons pu échanger sur
les diﬀérentes zones à étudier, souligne Romuald
Massé, patron d'un navire de pêche polyvalent de
11,50 mètres. J'ai presque 30 ans d'expérience dans

la zone. Ce travail commun avec les scientiﬁques
est intéressant : il nous permet de mieux connaître
l'abondance de la ressource mais aussi de dialoguer
sur les problématiques de protection. »
Quatre-vingts traits de chaluts ont été réalisés
dans ces secteurs. Ils s'ajoutent aux 40 eﬀectués
par l'Ifremer. « Chaque espèce ramenée à bord est
mesurée. Cela nous oﬀre une visibilité détaillée,
indique Yohan Weiller. Cent vingt traits de chaluts
cumulés, c'est inédit en termes de densité de suivi et
d'échantillonnage. »
La campagne, ﬁnancée par l'Oﬃce français de la
biodiversité, dévoile ses premiers enseignements :
« Nous pouvons conﬁrmer que les zones peu profondes de vasières sont propices pour la nourricerie de soles, détaille Yohan Weiller. Au large de
l'estuaire de la Gironde, on trouve une forte densité
de maigres et de céteaux. Mais nous avons encore
besoin de plusieurs années pour aboutir à un résultat consolidé. »

Aires Marines Protégées n°50 le marin du 26 novembre 2020

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