Aires Marines Protégées n°56 le 7 juillet 2022 - 2

198 actions pour la biodiversité marine et littorale
Les DSF sont enfin adoptés ! Des feuilles
de route pour chaque façade maritime
pour les six prochaines années.
Ces 198 actions ont été conçues pour atteindre les
objectifs environnementaux que se sont donnés les
façades (après d'intenses travaux des conseils maritimes
de façade) et ainsi permettre d'atteindre le
bon état écologique des milieux marins. Elles visent
l'amélioration de l'état écologique des populations
d'espèces marines et de leurs habitats : des mesures
pour réduire les pressions des activités humaines sur
la biodiversité, pour mettre en place des actions de
conservation de la biodiversité marine (comme les
zones de protection forte) mais aussi des opérations
de restauration.
Ces actions de portée nationale inscrites dans les
plans de façade, mais également les actions propres
à chacune d'entre elles, permettront de prendre
en compte les spécificités locales. « Il n'y a pas de
rupture. Le nouveau plan d'actions s'inscrit dans la
poursuite des stratégies mises en œuvre lors du premier
cycle (mouillage, zones de protection forte, gestion
des sites Natura 2000...) tout en engageant de
nouvelles démarches sur les sujets à enjeux comme
l'artificialisation ou les espèces mobiles », assure
Laure Verneyre, directrice déléguée pour la façade
Méditerranée de l'OFB.
Réduire l'impact
des paquebots
Ainsi, les zones de protection forte (ZPF) doivent
trouver leur place dans les années à venir. « Elles
doivent représenter 5 % de la façade Méditerranée
en 2027 contre 0,2 % aujourd'hui. C'est un objectif
très fort et il faut y travailler sans tarder car cela va
venir très vite ! En menant au préalable un exercice
de concertation pour identifier les enjeux principaux
et les zones où nous devons agir en priorité. »
Limiter l'artificialisation du littoral compte parmi les actions phares de la façade Méditerranée.
Le port de Saint-Cyprien, dans les Pyrénées-Orientales.
« Dans notre plan d'actions, il y a des mesures qui
concernent aussi l'artificialisation du littoral, indique
Marion Brichet chargée de mission milieux marin
à la DIRM Méditerranée. En prenant l'année 2019
comme référentiel, nous avons comme objectif de ne
pas continuer à artificialiser au-delà de 0,1 % dans les
aires marines protégées. »
Par ailleurs, au cours de ce nouveau cycle de 6 ans,
des actions pour réduire l'impact des navires de croisière
sur l'environnement seront entreprises. « Marseille
est le premier port de croisière de France. Pour
nous, c'est un enjeu important. Nous proposons une
quinzaine d'actions comme la limitation de la vitesse,
le zéro rejet à moins de 12 milles des côtes, ou l'usage
de carburants moins polluants. Nous travaillons avec
chaque compagnie pour arriver à la signature d'une
charte certifiante dont le respect sera acté par un
organisme indépendant. »
Ce modèle de la certification indépendante est utilisé
depuis plusieurs années dans les ports de plaisance,
mis en place sous l'impulsion de l'Union des ports
de plaisance Provence-Alpes-Côte d'Azur et Monaco.
« Nous avons créé les deux seules certifications au
monde : Port propre en 2011 et Port propre actif en
biodiversité en 2018, indique sa déléguée générale,
Véronique Tourrel-Clément. Le déploiement de ces
certifications est désormais inscrit dans les documents
stratégiques de façade. C'est une réelle avancée. »
3 questions à...
L'OFB est en première ligne
Qu'apporte ce nouveau plan
d'actions par rapport
au premier ?
Barbara Leroy
Cheffe de projet
plan d'actions pour
le milieu marin de l'OFB
Il apporte quatre fois plus de choses :
d'une soixantaine d'actions identifiées
au cycle 1, nous passons à près
de 200 au cycle 2. Le plan d'actions
est plus intégré, plus global et issu
d'une très bonne connaissance du
territoire. Il a été construit sur des
bases scientifiques robustes et grâce
à un éclairage venu du terrain. Il
faut également souligner qu'en plus
de ces 198 actions nouvelles, celles
entamées lors du premier cycle
continuent.
l ' a i r e m a r i n e / n u m é r o 5 6 / j u i l l e t 2 0 2 2
Quel est le niveau d'implication de
l'OFB dans l'élaboration de ce plan
de mesures et sa mise en œuvre ?
L'OFB est en première ligne. Sur les 198
actions de ce second plan, l'OFB est
identifié pour 135 d'entre elles. Il y a eu
plus d'un an de travail des collaborateurs
de l'OFB au niveau national
et territorial. Il s'est appuyé sur des
réunions thématiques, aussi bien sur
les oiseaux, les habitats benthiques,
les mammifères, les usages, etc. que
sur des groupes transverses aux côtés
des autres services de l'État. Ce niveau
d'implication a été très important
au niveau de la conception et le sera
tout autant au moment de la mise en
œuvre des actions.
Quelles sont les actions les plus
stratégiques selon l'OFB ?
L'OFB gère la moitié des 220 sites
Natura 2000. C'est sur ces territoires
vitrine que nous serons capables
d'impulser des changements. Il s'agit
d'actions de restauration, destinées
à avoir un impact avéré sur le milieu.
Si on montre que ça marche, nous
pourrons établir plus facilement des
partenariats avec d'autres gestionnaires.
www.photo-hedelin.com

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Aires Marines Protégées n°56 le 7 juillet 2022

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