Daily 2019 - 7 mai 2019 - 8

Les poissons blancs en tension

T E N D A N C E S
FRENCH TOUCH
Les Français débarquent en force au Seafood Excellence Global Awards avec sept entreprises sélectionnées sur 25. Crustacook revisite les acras avec du
calmar géant. Escal propose du calmar,
sans gluten et à la romaine. Freshpack
présente un croustillant de crevettes
et légumes. Côté poisson, Fournier &
Fils décline le cabillaud fumé en barquette. GlobeXplore élabore une terrine
de saumon dulse et gingembre. Guyader
Gastronomie conçoit un steak de saumon
et JC David fume du maigre.

L.F.

SAVEURS D'ASIE

Le poisson blanc est une matière première clé pour l'industrie de transformation, cabillaud en tête.

Les importations indispensables à
l'Europe - L'Union européenne est le premier négociant mondial de produits de
la pêche et de l'aquaculture, devant la
Chine. Son faible taux d'autosuffisance
(42 %), lui impose de recourir massivement aux importations de pays tiers.
C'est le cas pour les poissons blancs,
pour lesquels son niveau de dépendance
au regard des importations atteint 89 %,
avec une consommation apparente de
plus de 3 millions de tonnes (équivalent
entier). Une matière première clé pour
l'industrie de transformation, cabillaud
en tête, suivi du colin d'Alaska et du
merlu, et, beaucoup plus loin, de l'églefin, du lieu noir, du sébaste et du hoki.
Mais si la Chine, suivie de la Norvège, des
États-Unis, de la Russie et de l'Islande,
reste le premier fournisseur de poisson
blanc de l'UE, elle ne représente plus que
22 % des volumes importés. Le mouvement de délocalisation de la première
transformation observé au cours des
10-15 dernières années tend à s'inverser.

Des prix à la hausse sur les espèces
clés - En début d'année, l'inquiétude
des industriels était manifeste face à la
flambée des prix du bloc de cabillaud
enregistrée en quelques mois. Malgré

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l'équipe PDM

Hall 6
Stand 1039

TUESDAY 7 MAY, 2019

la baisse des quotas, la raréfaction de
l'espèce ne serait pas en cause, mais plutôt la relative relocalisation de la transformation. Les Norvégiens, par exemple,
entendent mieux valoriser leur matière
première (dos, filets...) et cela vaut pour
les chutes. De même, en 2017, les ÉtatsUnis ont exporté quasiment autant de
découpes de colin d'Alaska que la Chine
vers l'UE. À l'époque au plus bas, les prix
ont connu une forte hausse en 2018,
liée à l'effet dollar, puis à des phénomènes spéculatifs induits par l'annonce
d'une baisse potentielle des quotas. Un
autre motif d'inquiétude. Car cabillaud
et colin d'Alaska représentent à eux
seuls plus de 67 % des quotas de pêche
mondiaux de poissons blancs sauvages.
Trouver des espèces de substitution en
volume suffisant est illusoire.

Renchérissement du surimi base - En
2017, la production mondiale de surimi
base était d'environ 820 000 tonnes.
Mais les volumes issus d'espèces
tropicales en Chine et au Vietnam
(480 000 tonnes) ont baissé de
30 000 tonnes en lien avec la raréfaction de la matière première. Avec pour
conséquence une hausse des prix, du fait
d'une consommation de produits finis

de surimi toujours en croissance en Asie
du sud-est. Au niveau mondial, après
trois années d'équilibre de l'offre et de
la demande, la baisse de production se
traduit depuis par une augmentation
des prix de 5 à 10 % d'une saison à
l'autre. Malgré des volumes importants,
le surimi base de colin d'Alaska ne parvient pas à satisfaire la demande. Cette
tendance haussière devrait perdurer, du
fait de la forte demande mondiale de
bloc de colin d'Alaska, qui concurrence
la production de surimi. D'autant plus
que les quotas de pêche de l'espèce
devraient baisser dans les années à venir,
aux États-Unis comme en Russie.
Anne-Caroline RENARD

Mt consommées
en UE.

3
67
820 000
% des quotas
en cabillaud
et colin d'Alaska.

t de
surimi
base.

Cette année, les Malaisiens de Golden
Fresh présentent quatre produits : cabillaud
mariné, burger de poisson frit, crevettes en
sauce, calmar au sel de l'Himalaya et nori.
De Corée du Sud, Hee Chang Trading lance
une saucisse de poisson et Sewha Seafood
rend les algues croquantes.

LE ROI SAUMON
Incontournable, le saumon est décliné
par les Finlandais de Hätälä flambé
et en gravlax. Les Britanniques
de John Ross Jr rendent hommage
aux mariages royaux avec du saumon fumé
au rhum ! Les Écossais de St James
Smokehouse présentent le Saint Pure Salmon
et The Scottish Salmon Company, le Tartan
label Rouge. En Belgique, Viciunai y ajoute
du miel et du pollen.

PLANÈTE CRÉATIVE
Le tour du monde continue avec
la tartinade océane d'Amacore
(Pays-Bas) et la marmelade de
maquereau fumé de Keohane's
Seafood (Irlande). L'Italie a concocté
des salades de la mer, aux céréales pour
Fiorital et aux légumes pour Medusa. Les Espagnols de Nueva Pescanova mettent la crevette en brochette
et « fiesta ». En Estonie, PRFoods cuisine la truite arc-en-ciel.
En Belgique, Shore lance les sachets saveurs. Les Danois
de Vilsund Blue cuisinent leurs moules. Les Néerlandais
de Kingfish Zeland déclinent la sériole.

http://www.pdm-seafoodmag.com/accueil.html

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