produits de la mer - Guide des espèces 2019 - 17

PÊCHE

Des filets sont découpés au jet d'eau
puis dispatchés sur les lignes.

S.L.R.

Le poisson remonté à bord est vite étêté, éviscéré
et stocké en eau froide.

S.L.R.

Le chalut se manœuvre
par une poignée de
marins à l'abri des
intempéries sur le pont
entièrement couvert.

Les filets surgelés sont mis en carton
en sortie de calibreuse.

Un robot range les cartons jusqu'à ce qu'il y ait de quoi
filmer une palette, toujours de façon automatisée.

Les coproduits
(viscères, peaux, arêtes)
sont transformés
en huile et farine.

S.L.R.

Quelque 650 palettes, soit plus de 700 tonnes,
peuvent être stockées dans la cale de 1 440 m3
en surgelé. S'y ajoute une chambre froide de
550 m3. Deux cales sont dédiées aux huiles et big
bags de farine. La débarque des produits, directement commercialisables, se fait via une porte sur
le flanc du navire, large de deux palettes.
« C'est un navire au goût du jour pour le
XXIe siècle, soulignent Xavier Leduc et Patrick
Soisson. Il rattrape le retard sur l'Islande, qui a
plus vite reconstitué ses ressources et voit dix
navires de ce type par an. » Ils ont d'ailleurs fait
appel à un capitaine islandais pour le « neuvage »
du navire. Les rotations, gérées par la Compagnie
des Pêches Saint-Malo, permettent d'exploiter
toute l'année les quotas démersaux des deux
armements en Arctique nord-est : lieu noir, cabillaud et églefin certifiés MSC. Soit la totalité des
quotas français de cabillaud en mer de Norvège.
Au terme de cette première année d'exploitation, « nous avons produit 3 500 tonnes
de filet, constate Xavier Leduc. Pour environ
10 000 tonnes de captures. Surtout du cabillaud,
en Norvège et aux Spitzberg, un archipel dans le
Svalbard. Avec aussi du lieu noir sur 15 jours en
mer du Nord. » La partie farine n'a pas été exploitée d'emblée. « Ce n'était pas la priorité lors des
premières campagnes, nous nous sommes focalisés sur la mise en route de l'usine pour le poisson. Pour pouvoir débarquer et vendre la farine
et l'huile, c'est un long protocole, avec beaucoup d'échantillonnages et d'étapes à passer.
C'est tout juste opérationnel, nous venons d'obtenir l'agrément sanitaire. » La première vraie
production, lors de la dernière marée d'un peu
plus de deux mois, atteint 130 tonnes de farine et
25 tonnes d'huile. De bon augure pour atteindre
le potentiel estimé au départ à 1 000 tonnes de
farine par an.
Même s'il reste des réglages à optimiser, « nous
sommes proches d'une utilisation à plein rendement du bateau, et le navire remplit ses promesses, se félicite Xavier Leduc. C'est un bel
outil ». Qu'il convient d'amortir, car il a représenté
un investissement colossal de 42 millions d'euros.
La valeur ajoutée est optimisée à tous les niveaux,
et au-delà des clients traditionnels, alors que le
marché du cabillaud flambe, « nous tâchons de
valoriser au mieux le produit final, de tirer la
quintessence de ce bateau ». Le poisson se vend
aux distributeurs français, aux freezer centers, à
l'export...
Les quotas sont pour l'instant au rendez-vous
mais nul ne sait l'impact qu'aura le Brexit sur les
accords de l'Union européenne avec la Norvège.
Ce contexte, lourd d'incertitudes, met d'ailleurs
aussi en suspens les projets de renouvellement du
reste de la flottille d'Euronor.
Solène LE ROUX

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