produit de la mer - n°179 - Février 2018 - 16

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NORMANDIE ❘ Les professionnels misent sur le pin's

15

tonnes
de produits de la
mer sont pin'sés
chaque année
en Normandie.

91

 %
des acheteurs
n'enlèvent jamais
le pin's.

coûteuse. France Filière Pêche finance
à hauteur de 10 centimes d'euros
par kilo le pin'sage des produits. Une
fois pin'sé, le poisson peut se vendre
jusqu'à 1  euro plus cher au kilo, à
qualité égale, qu'un poisson sans étiquette, mais le bénéfice pour la criée
reste trop faible pour investir davantage dans ce procédé. «  Les acheteurs demandent davantage de quantités et aimeraient voir s'étendre
la démarche à d'autres
espèces, poursuit

Arnauld Manner. C'est notre objectif.
Mais pour certains poissons comme la
sole, mettre un pin's est plus complexe
que pour un bar et surtout prend plus
de temps. »
Tout en cherchant à valoriser une
plus grande diversité d'espèces de
ses côtes, le groupement Normandie
Fraîcheur Mer travaille également
pour étendre cette démarche de qualification et de pin'sage dans les criées
de Dieppe et Fécamp d'ici à 2020.
Pour participer à ce développement,
Dora Lespérance est arrivée en janvier
à la criée de Dieppe en tant qu'animatrice qualité.
Guillaume JORIS

À qualité égale, un produit
pin'sé se vend en moyenne 40 à
70 centimes plus cher au kilo.
Ce différentiel peut monter
à 1 €/kg pour le turbot.

.
L.F

« 100 % des acheteurs sont satisfaits par les produits pin'sés  »,
déclare Arnauld Manner, directeur
de Normandie Fraîcheur Mer (NFM).
Le groupement, qui réunit pêcheurs,
criées et mareyeurs de Normandie,
a conduit une enquête auprès de
35 acheteurs dans les criées de Porten-Bessin, Cherbourg et Granville. Les
poissons débarqués dans ces halles
à marée bénéficient depuis trois ans
d'un pin's NFM/Pavillon France qui a
pour objectif de mettre en valeur les
pièces de qualité extra issues de la
pêche locale. Un avantage pour la
Normandie, seule région à bénéficier
de ce partenariat en raison de l'absence de structure comme NFM dans
le reste de la France.
Le volume de produits étiquetés
reste encore faible, environ 15 tonnes
par an réparties sur sept espèces : bar,
barbue, cabillaud, dorade, lieu, saintpierre et turbot. Pas de quoi contenter
tous les amateurs, mais la démarche est

G. J.

RUNGIS ❘ Face aux piliers du A4, les petits se diversifient

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PRODUITS DE LA MER N°179 FÉVRIER 2018

Deux heures du matin dans le A4,
les acheteurs se pressent à la rencontre des grossistes. Carnet de factures et stylo en main, ces derniers
enchaînent les transactions. Si la plupart des clients sont fidèles à leurs fournisseurs, ils ne se refusent pas un coup
d'œil sur le stand voisin pour évaluer la
marchandise. C'est là-dessus que compte
Jean-Michel Auchère, co-dirigeant de
l'entreprise Le Chalut, implantée à
Rungis depuis décembre 2016. « J'ai mes
habitués mais on n'en a jamais assez,
explique-t-il. Il est très difficile de rivaliser face à de grosses structures comme
Reynaud, Demarne ou J'Océane. »
Comme beaucoup, l'entreprise dispose d'un atelier de filetage sur place.
Un service très apprécié des restaurateurs franciliens. Les grossistes ne se
contentent plus de vendre du poisson, ils doivent proposer des services
et apporter de la valeur ajoutée au
produit pour rester dans la course. Le
Chalut occupe deux travées en face du

Le pavillon
A4 en chiffres
(2016) :

44

entreprises
de produits
de la mer

852

 M€
de chiffre d'affaires

97 441

d'arrivage

t

géant Reynaud. Pour se démarquer,
Jean-Michel Auchère parie sur l'exclusivité : « Nous allons commercialiser la
Lady Rose en février, une crevette bio
élevée au Nicaragua par Aquadulce.
Nous serons les seuls à la vendre sur
le marché. »
De l'autre côté du hangar, une nouvelle enseigne a fait son apparition au
mois de décembre : Gambas & Co. Le
grossiste propose de nombreuses gambas et crevettes sauvages ou d'élevage
ainsi qu'une offre de salaison. Clemente
Felipe, le directeur, mise sur la qualité
des produits et sa connaissance du
marché. Il est très satisfait de son lancement : « Nous avons écoulé 60 tonnes
de produits au mois de décembre et
j'espère atteindre un rythme moyen de
10 tonnes par semaine sur l'année. »
Après avoir travaillé neuf ans à Rungis
pour J'Océane, Clemente Felipe n'a
qu'un objectif : « Avoir les plus belles
crevettes de tout le marché. »
G.J.



Table des matières de la publication produit de la mer - n°179 - Février 2018

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