Produits de la mer - n°165 - septembre 2016 - 38

L.Fa. Dossier ❘ HUÎTRES *** La production d'huîtres pour les fêtes de fin d'année devrait profiter des bonnes saisons de captage des étés 2013 et 2014. Mais les mortalités étaient de retour au début de l'été. Le point en suspens reste la pousse. La profession s'est confrontée au problème l'an dernier. Le retard de croissance pris par les huîtres à l'automne a eu un impact sur les volumes de marchandes mis en marché pour les fêtes. Une partie des stocks n'a pas atteint le sacro-saint numéro 3. Or, « malgré une meilleure pousse au printemps, on n'a pas rattrapé le manque de l'automne », souligne Philippe Ortin. Les gros numéros seraient, du reste, peu abondants. « J'ai vu des courtiers et des expéditeurs à la recherche de 1 et de 2 qui n'en ont pas trouvé », raconte Goulven Brest. La profession devrait donc s'épargner le scénario du printemps 2015 où un surstock de gros numéros avait entraîné la baisse du cours de ces huîtres et déstabilisé le marché dans son ensemble. Un phénomène qui s'est reproduit six mois plus tard, à l'approche des fêtes, où le tarif du numéro 3 a chuté entre 60 centimes et un euro de moins le kilo. « Ces situations sont irréalistes. Elles sont basées sur de la désinformation et Des huîtres de pleine mer dans les Landes A fin de différencier leurs produits, les ostréiculteurs n'ont jamais hésité à tester de nouvelles pratiques culturales. Le secteur conchylicole n'est pas avare d'exemples. Il y a l'huître exondée à Thau, l'élevage en claires à Marennes-Oléron ou en marais dans le Médoc, et ce depuis peu. Désormais, c'est en pleine mer qu'une nouvelle expérimentation se prépare. Portée par l'association Aquitaine Landes récifs en partenariat avec le CRC d'Arcachon-Aquitaine, elle a débuté par l'installation d'une cage par 20 mètres de fond au large de Capbreton (Landes) où doivent être installés 68 paniers australiens, garnis d'huîtres. Un élevage en plein océan, dont les porteurs du projet attendent qu'il offre des huîtres d'exception. la rumeur se répand ensuite à une vitesse folle »,, s'agace Goulven Brest qui prépare la folle » riposte pour « arrêter ces dérives » dérives ». Avec le centre de gestion de la région, le président des ostréiculteurs de Bretagne nord travaille à définir un prix de revient de l'huître quelle que soit la taille de l'entreprise, le calibre du coquillage ou le circuit de distribution. « L'objectif est de démontrer qu'il existe un seuil en dessous duquel le produit est vendu à perte, ce dans le maximum de cas de figures possibles », explique-t-il. Le dumping étant illégal, pouvoir en faire la preuve permettrait peut-être d'en finir avec les promotions sauvages sur les huîtres qu'organisent certains professionnels, dont l'effet quasi immédiat est d'entraîner ensuite tout le marché à la baisse. « Le malheur pour la filière est d'être peu organisée », souligne Philippe Vanderkelen. Aujourd'hui directeur du cabinet PV conseil, spécialisé dans les produits agroalimentaires, cet ancien responsable d'une enseigne de la grande distribution indique : « Il suffit de quelques milliers de tonnes en plus ou en moins pour faire exploser les prix à la hausse ou à la baisse. » Un constat qui a amené une partie de la profession à essayer de lisser, autant que possible, les variations de volume par le biais de la production. En Poitou-Charentes comme à Arcachon, soit les deux centres français où naissent les *** PRODUITS DE LA MER N°165 SEPTEMBRE 2016 DR ❘ 38 ❘

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