Produits de la mer - n°166 - octobre 2016 - 13

Actu ❘ INFOS & DÉCRYPTAGES Les étals Carrefour certifiés MSC En 2020, l'enseigne souhaite qu'un produit de la mer sur deux acheté dans ses rayons marée ou surgelés soit issu d'un approvisionnement responsable, de préférence certifié MSC ou ASC. Un choix qui n'ira pas sans incidence pour la filière. rente-trois hypermarchés Carrefour ont été certifiés MSC et ASC en région parisienne. Une certification qui entre dans le cadre du partenariat engagé avec WWF France depuis plusieurs années pour des approvisionnements durables dans diverses filières, dont celles des produits de la mer. « Le processus de certification implique toute la chaîne de traçabilité et d'approvisionnement. Nous avons fait certifier 33 magasins qui sont rattachés à la même plateforme logistique, indique Frédéric Rezki, directeur marée de l'enseigne. Nous déploierons notre stratégie par grappe logistique dès la fin 2016, début 2017. » Objectif affiché : faire en sorte qu'un poisson acheté sur deux soit issu d'un approvisionnement responsable d'ici 2020. Pour l'heure avec « 18 références et huit espèces certifiées ASC ou MSC, les volumes concernés sont de 15 à 20 % », chiffre Bruno Lebon, directeur des produits frais Carrefour France. Au menu, l'étal de Carrefour Bercy, vitrine de l'engagement de l'enseigne, propose aux clients du cabillaud, du lieu noir et de la sole certifiés MSC. Le saumon, les crevettes de Madagascar et le panga sont, eux, porteurs des couleurs de l'ASC. Potentiellement, les sardines de bolinche bretonnes et les maquereaux certifiés MSC pourraient disposer de la même visibilité. Alors qu'un étal marée peut, au fil des jours, proposer jusqu'à 100 espèces, l'espace occupé par les références certifiées est particulièrement important. « Si nous voulons atteindre notre objectif, il faut que nos équipes puissent expliquer la démarche aux clients, promouvoir les espèces les plus durables, les valoriser différemment » différemment »,, poursuit Bruno Lebon. L'illustration : la cuisson sur place pour les crevettes de Madagascar certifiées ASC, fournies par Unima. Elles sont les seules à bénéficier de ce service C.A. Brin d'Océan intègre les locaux de Méricq La marée chez Carrefour en France 850 rayons traditionnels 3 000 poissonniers 100 références présentées environ La mise en avant des produits . C.A ◗ des logos ◗ des services ◗ la cuisson sur place valorise seulement les crevettes ASC d'Unima qui attire l'œil des consommateurs et les incite peut-être à débourser quelques euros de plus au kilo. « Nous travaillons sur le long terme sur le consommateur de demain, indique Bertrand Swiderski, directeur RSE du groupe Carrefour. Nous sommes sûrs de répondre à leurs attentes, mais nous sommes conscients qu'il y a un décalage entre les déclarations des clients et les choix réalisés en magasins. Pour tenter de les accorder, il faut du savoir-faire, des promotions, des tours de main... » Néanmoins, Carrefour ne saurait tenir ses objectifs s'il n'augmente pas la liste des espèces certifiées sur ses étals, notamment d'origine France. Et là, comme le souligne François Gallen, mareyeur breton et fournisseur Carrefour, « il est regrettable que les pêcheries bretonnes ne s'engagent pas plus dans des démarches de certification. Les bolincheurs sont pourtant contents de l'avoir fait » fait ».. De Bretagne, en effet, rares sont les espèces certifiées MSC destinées au marché du frais. Le lieu noir, le cabillaud, le merlan bleu et l'églefin MSC de la Compagnie des pêches Saint-Malo sont proposés dans les rayons surgelés ou traiteur (surimi). Conseillé par WWF France, Carrefour a soutenu le From Nord pour obtenir la certification MSC sur les soles. Une démarche qui devrait être renouvelée pour la plie, la baudroie..., si les pêcheries suivent. L'enjeu n'est pas neutre pour la pêche française qui trouve dans les rayons marée une grande part de ses débouchés. Carrefour est l'un des premiers poissonniers de France, commercialisant plusieurs dizaines de milliers de tonnes de produits de la mer. Il serait dommage que le recours à l'import augmente encore pour atteindre l'objectif. C'est pourtant le risque. Reprise en 2011 par Méricq, la conserverie artisanale fondée en 2007 par Delphine Brin rejoint le site d'Estillac et l'atelier Méricq innovation. Un espace de 232 m2 lui est réservé pour une production qui dépasse aujourd'hui les 100 tonnes et « trois personnes seront recrutées pour développer l'activité », indique Charlotte Abadie, directrice générale déléguée de Méricq. L'investissement, de l'ordre de 200 000 euros, inclut l'acquisition de fours. « Notre ambition est d'élargir la gamme et de favoriser les synergies en recherche et développement », poursuit la dirigeante. Au côté de la gamme de soupes artisanales, dont certaines - celle au tourteau en tête - porteront le logo Pavillon France, l'atelier de Brin d'Océan, toujours géré par Delphine Brin, développera acras, brandades et gratins destinés au rayon marée LS. La production sera mise en avant soit sous la marque Méricq depuis 1960, soit en marques de distributeurs. Le développement de ces nouveaux produits « participera à l'amélioration des rendements matières premières et à notre compétitivité », confirme Charlotte Abadie. C'est en effet, un moyen de valoriser une partie de chutes de découpes, apparues avec le développement du service Les 3 coups en avril dernier, soit de la découpe manuelle sur demande. DR T [ À SUIVRE DANS PdM] Delphine Brin dans son nouvel atelier. Céline ASTRUC PRODUITS DE LA MER N°166 OCTOBRE 2016 ❘ 13 ❘

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