Produits de la mer - n°166 - octobre 2016 - 18

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Joint-venture pour la moule
de Dunkerque

C.A.

Stéphane Hesry, président de Cap à
l'Ouest, Laurent Hurtaud, directeur
de La Bouchot des deux caps,
et Thierry Gillardeau, gérant des
Spéciales Gillardeau ont uni leurs
forces pour créer l'Épaulard, dès
mars 2014, et ainsi se diversifier.
Cette joint-venture détient des
concessions en pleine mer au large
de Zuydcoote près de Dunkerque
et sa capacité de production
pourrait être à terme de 900
tonnes, précise Stéphane Hesry.
Pour l'heure, elle atteint 200 tonnes.
Charge au nouveau gérant,
Philippe Quinault, de développer
véritablement cette activité de
moules sur filière, qui a obtenu cette
année le Label rouge. Un sésame
pour les marchés.
Mais cette edulis charnue, qui
atteint la taille commerciale de
4 cm, 4 cm et demi en six mois,
s'avère fragile. « Elle est plutôt destinée
aux circuits locaux ou aux circuits
courts », confient Stéphane Hesry
et Philippe Quenault. Elle devra
donc être conditionnée sur place,
dans le Nord. La période de récolte
s'étend de mai/juin à octobre, « elle
ne sera donc pas un complément de
la bouchot », avoue le mytiliculteur.
Néanmoins, cet investissement
- a minima de 150 000 euros par
filière, sachant que 60 ont été
installées - permet aux propriétaires
d'acquérir une expérience d'élevage
en filière, et dans le captage de
naissain naturel... À l'heure où le
secteur conchylicole connaît parfois
des crises de mortalités sévères,
L'Épaulard offre de belles promesses.

Stéphane Hesry et Philippe Quinault
réalisaient début septembre une veille
machine au salon de Vannes.

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PRODUITS DE LA MER N°166 OCTOBRE 2016

La Paimpolaise conserverie : haut les couleurs
Rose fuchsia et noir, les deux
couleurs emblématiques de la
Paimpolaise conserverie ornent
les nouveaux murs d'une entreprise qui brille par son dynamisme. Après dix mois d'absence
suite à l'incendie ayant ravagé sa
zone de production, la conserverie créée par Yann Trébaol a rapidement trouvé son rythme de croisière depuis la réouverture du site
au début de l'année. « La croissance
dépasse même de 20 % le niveau
d'avant. Ce, grâce à la fidélité de nos
clients qu'on a récupéré à 75 % »,
», se
félicite le dirigeant.
L'esprit de fabrication reste identique : matière première de qualité en pêche fraîche ou surgelée et
recettes créatives. À l'arrivée, un joli
plateau de tartinables fins qui régaleront les proches à l'apéro. « C'est
l'instant de consommation privilégié par l'entreprise avec des saveurs
et des associations innovantes, destinées à une clientèle jeune de 25 à
35 ans. » Jeune et sensible au marketing à la fois coloré et branché de
la marque que Yann Trébaol destine
aux caves et aux bars à vin, aux épi-

B.V.

[ À SUIVRE DANS PdM ]

ceries fines, aux bistrots, voire aux
poissonneries : « C'est notre cœur de
marché. Nous ne ciblons pas les GMS,
ni la vente directe. Les clients viennent
vers nous. Les 750 points de vente que
nous livrons sont un des meilleurs vecteurs de développement. »
Forte d'une gamme de 70 recettes
de tartinables en verrine, la conser-

verie développe avec succès des
tapas de coquillages, de céphalopodes et bientôt de crustacés. Le
nouvel outil, qui représente 1,5 million d'investissement, a été complètement reformaté pour les deux
lignes de produits. Le cycle de production se distingue par la préparation et la cuisson artisanales
d'un côté et le conditionnement
fortement automatisé de l'autre.
L'entreprise qui peut fabriquer
entre 4 000 et 8 000 verrines par
jour ou 2 000 à 5 000 tapas, réalise
un chiffre d'affaires de 2,3 millions
d'euros dont 5 % à l'export. « On
cherche surtout des marchés de niche
au Royaume-Uni, en Suisse et maintenant aux Philippines et au Japon. »
B. V.

[À savoir]
La Paimpolaise conserverie est la
marque de Breizh Cooking, société de
production. L'Atelier du cuisinier est à
la fois une société commerciale et une
marque destinée à une clientèle hors
région et dans une moindre mesure
aux MDD.

Les ambitions d'Aperinnov' dans le traiteur de la mer
Happy Yours, tel est le nom retenu
par les deux partenaires d'Aperinnov', Tristan Salles et Benoit
Steiblen, pour leur marque de
produits apéritifs au rayon traiteur
de la mer. Un nom qui évoque les
Happy hours,
hours, ou le temps de l'apéritif, mais qui signifie aussi « joyeusement vôtre ». Il faut dire que les
deux hommes souhaitaient se lancer dans un projet qui fasse sens,
« qui participe au développement du
lien social »
social »,, indique Benoit Steiblen.
« L'idée de l'apéritif s'est imposée, mais
nous voulions apporter du nouveau.
Sur ce segment, le rayon traiteur de la
mer ne connaît qu'une croissance de
2 %, contre 6 % dans d'autres rayons.
C'est donc là que nous avons concentré nos efforts »»,, poursuit l'ancien
directeur de Frial à Bayeux.

Entre la date de création de l'entreprise, fin 2015 et le début de
commercialisation en mai 2016,
les deux partenaires ont déniché
leurs partenaires de production,
tel Aspasia, en Seine-Saint-Denis.
« Nous souhaitions travailler avec
des entreprises françaises. Le pari est
tenu, sauf pour le fabricant de guacamole, espagnol »,
», précise Benoit
Steiblen. Avec eux, et un chef caennais, ils ont mis au point les recettes
de tartinables à base de sardine et
de thon, de légumes frais, et validé
le procédé de pasteurisation à froid
pour leur offrir une DLC longue. « La
technologie HPP apporte un vrai plus
en termes de goût, elle permet aussi
d'éviter les conservateurs. »
En six mois, Aperinnov' a su
convaincre Franprix de référencer

ses produits, suite à des animations
magasins. Les partenaires choisis, les deux entrepreneurs axent
leurs efforts sur le marketing et les
réseaux sociaux. Objectif : apporter une dynamique dans le rayon,
faire un peu de concurrence à Lays
ou Apericube, créer de l'emploi. Et
pourquoi pas, dans cinq ans, réaliser dix millions d'euros sur un marché qui aujourd'hui génère 180 millions d'euros.
C. A.

[L'engagement]
Les tartinables seront vendus autour
de 3 € les 175 g. 1 centime sera prélevé
sur chaque vente pour le collectif
Happy hours qui accompagnera les
projets locaux destinés à créer du lien
social, tels des jardins partagés...

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