Produits de la mer - n°173 - juin 2017 - 42

Actu ❘ TENDANCES des MARCHÉS

BULOT ❘ La demande asiatique peut-elle soutenir les cours ?
Zoom sur la consommation
des ménages français
Taux de
pénétration
(%)
2016
2015
2014

13,7
13,9
12,9

Niveau
d'achat
(kg)

Fréquence
d'achat
par an

1,4
1,4
1,7

Prix moyen
d'achat
(€)

2,5
2,6
2,9

7,2
7,1
6,9

Source : Kantar Worldpanel

La demande des ménages
ages français
en bulots régresse très légèrement
en 2016, alors que les volumes
débarqués dans les criées
ées françaises
ont augmenté d'un peu
u plus
de 500 tonnes. Une progression
ogression
des volumes qui ne s'est
st pas
accompagnée d'une baisse
aisse
des prix ni à l'étal ni en criées.

En France, le bulot est un incontournable
des plateaux de fruits de mer et plus de
13 % des foyers s'en régalent. Mais le
coquillage dont 5 077 tonnes ont été
débarquées dans les criées françaises en
2016, contre 4 560 tonnes en 2015, peine
à élargir son public. À l'étal, son prix moyen
est resté plutôt stable, à 7,20 €/ kg en 2016
contre 7,10 € en 2015. En criées, malgré
la hausse des apports, le prix moyen
m
est
passé de 1,75 €/kg en 2015 à 1,92 € en
2016. La demande viendrait-elle d'Asie ?
C'est le constat que fait l'irland
l'irlandais Aodh
O'Donnell, directeur export d'Err
d'Errigal Bay :
« Désormais, 80 % de nos volumes partent
p
vers
l'Asie. La France n'est plus un débouché
que pour 20 % de notre production. La demande
y est difficile à anticiper
tant la question du
d prix est

C.A

AODH O'DONNELL,
DIRECTEUR EXPORT D'ERRIGAL BAY

importante dans l'Hexagone. » A contrario, la
demande chinoise n'en finit pas de progresser. Selon le responsable, dont l'entreprise
traite de 20 à 30 tonnes de bulots par jour
en saison avec 92 bateaux partenaires, l'essentiel de la demande se concentre sur des
bulots entiers avec coquille, si possible de
grosse taille. « Mais nous cherchons à développer des segments à plus forte valeur ajoutée, comme la chair de bulot. Nous proposons
ainsi de la chair de bulot tranchée qui sert à
faire des toppings pour les sushis. » Un produit
développé voilà quatre ou cinq ans avec un
partenaire industriel, qui trouve son public
puisqu'en valeur, la chair de bulots représente 60 % des exportations vers l'Asie
contre 40 % pour le bulot avec coquille.
Alors que sur les quatre premiers mois
de l'année, les débarques dans les criées
françaises ont progressé de près de 15 %
par rapport à la même période en 2016,
la demande asiatique pourrait jouer en
faveur d'un maintien des cours.
C. A.

LIMANDE ❘ En frais, le poisson plat attire les consommateurs
Évolution du taux de pénétration
dans les foyers français sur 5 ans
%

20
16,1 %
14,5 %

15
10

13,2 %
10,2 %
8,7 %

5
0

2012

2013

2014

2015

2016

Source : Kantar Worldpanel

En cinq ans, la limande a su séduire un nombre
croissant de foyers français : 16,1 % d'entre eux en ont
acheté au moins une fois dans l'année en 2016 contre
8,7 % en 2012. Ce, malgré un prix moyen en légère
hausse : 14 €/kg en 2016 contre 13,30 € en 2012.

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PRODUITS DE LA MER N°173 JUIN 2017

Commune, franche, cardine ou sole, la
limande n'est pas un poisson qui fait couler beaucoup d'encre. Pourtant, la courbe
des volumes vendus en frais dans les divers
circuits de distribution est tout sauf plate
depuis cinq ans.
Si en 2012, 8,7 % seulement des foyers
français en consommaient au moins une
fois par an, plaçant la limande à égalité
avec la sole, aujourd'hui, 16 % des foyers
en dégustent près de 1,1 kg par an. Le prix
n'explique pas tout puisqu'à l'étal, il flirte
avec les 14 €/kg contre 13,30 € en 2012.
Pourtant, a priori, ni Leclerc ni Auchan n'ont
remarqué un essor des ventes particulier
dans leur enseigne. Jacques Le Cardinal, responsable poissonnerie chez Auchan France,
indique même que « la taille des calibres
débarqués nous coupe parfois partiellement
du produit que nous n'achetons pas en dessous
de 200 grammes, afin de permettre à l'espèce
d'atteindre l'âge de reproduction ».
Dans l'univers des poissons plats, famille
dont la présentation en entier attire l'œil

des chalands dans les rayons marée des
grandes surfaces, les limandes sont toutefois loin d'être anecdotiques, se plaçant
derrière la sole et la plie.
Le recul des ventes de soles fraîches,
avec leur prix en hausse, leurs disponibilités moindres, profiterait-il à la limande ?
Très modérément, voire pas du tout
répondent les acheteurs. Pour eux, « la sole
est un produit à part ».
Comment expliquer alors ces chiffres ?
Selon Kantar Worldpanel, la jolie progression se ferait tout particulièrement dans
les enseignes de hard discount. Depuis
quelques années, ces dernières se penchent
sur le segment des produits de la mer frais et
grignotent les parts de marché des hypers
et supers. Un mouvement qui pourrait expliquer l'essor de la limande, particulièrement
prisée chez les foyers jeunes et les familles
modestes... C'est-à-dire une grande partie
de la clientèle du hard discount.
C. A.

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