Produits de la mer - n°175 - septembre 2017 - 29

Actu ❘ FOCUS BRETAGNE

Lorient se hisse
à la seconde place
des criées françaises.
Avec des tonnages
stables en 2016,
la valeur des ventes
progresse de 3 %, contre
0 % au niveau national.
Un effet des investissements
consentis ?

onforté par les importants investissements, qui visent depuis une
dizaine d'années à moderniser des
infrastructures vieilles de 90 ans,
le pôle halieutique de Lorient est en pleine
effervescence. Plus qu'un centre de débarquements, dont l'activité reste assez stable
- en attendant la fin annoncée de la pêche
dans les grands fonds d'ici 2025 et les répercussions du Brexit sur l'accès aux eaux britanniques -, le port de Keroman devient une
place de marché importante où se pressent
acheteurs et transformateurs. À tel point que
plusieurs mareyeurs en manque de maind'œuvre ouvrent avec le centre de formation des apprentis (CFA) de Lorient, une
formation qualifiante de six mois pour combler leurs besoins, dès octobre. Au-delà des

difficultés récurrentes pour embaucher,
le manque d'espace devient problématique sur le port de Keroman. Dès 2012, il
a poussé Capitaine Houat à déménager ses
activités non loin de là, dans un bâtiment de
17 000 m2 à Lanester.
De fait, atteindre une taille critique exige
un certain éloignement de Keroman.
Employant 700 salariés pour fabriquer des
poissons panés destinés à la grande distribution et à la restauration collective,
l'usine Cité Marine doit ouvrir prochainement un nouvel atelier de production de
7 000 m² sur son site de Kervignac. Ce nouvel outil, d'un montant de 13 M€, devrait
permettre de créer 100 emplois supplémentaires.
Sur le port, alors que des acteurs prépondérants comme Top Atlantique et
Thaëron ont pu récemment s'agrandir,
certains comme Allard sont toujours en
recherche de place supplémentaire. Tandis
que les Viviers de Loctudy investissent un
nouvel outil, des opérateurs historiques
comme Le Chalut des 2 Ports et Les Viviers
Quiberonnais choisissent de s'allier. De quoi
stimuler la force d'attraction et la capacité
d'innovation des entreprises locales.
Ingénieur
agroalimentaire,
Lionel
Stéphan a repris en début d'année l'entreprise de marée de Serge Coeffic, spécialisée dans l'achat et la commercialisation des sardines. Disposant d'un atelier

L.F.

Lorient, place forte de la pêche bretonne

Résultats
halle à marée
de Lorient
Keroman 2016
Production :

26 882 t
tonnes (+1,4 %),
dont 5 163 tonnes
issues du service
commercial (+6,8 %)
Chiffre d'affaires :
86,69 M€ (+2,4 %)
Prix moyen :
3,22 euros le kg

d'environ 300 m2 et d'une équipe de cinq
employés, il vient d'engager 200 000 € dans
une machine à fileter. Étêtés, équeutés,
éviscérés et désarêtés en deux secondes,
ce sont jusqu'à 200 poissons qui sont filetés à la minute, permettant de préparer
entre 500 kg et une tonne de sardines par
jour. « C'
« C'est un investissement lourd mais ce
produit colle bien aux attentes des consommateurs »,
mateurs
», assure Lionel Stéphan.
Depuis l'implantation de Qwehli en
2015, plusieurs espaces en friche font aussi
l'objet de projets de réhabilitation. Outre
l'entreprise Cinq Degrés Ouest, qui tarde à
lancer les travaux de sa nouvelle unité de
décorticage à froid de coquillages et crustacés, l'armement Apak prévoit d'inaugurer l'an prochain un atelier de valorisation
de ses captures. ■

[Les acheteurs se pressent en criée]

Signe d'une tension accrue sur le marché breton des produits de la mer, le nombre d'acheteurs enregistrés à Lorient
est monté l'an dernier à 225, soit une progression de 6 %. Dans

un secteur en voie de concentration, le nombre de mareyeurs
se limite à 25.
Sur les 1 453 acheteurs en criée recensés l'an dernier dans
l'Hexagone par FranceAgriMer, 295 sont inscrits à l'Association
bretonne des acheteurs de produits de la pêche, Abapp, qui
garantit la gestion des transactions financières sous les criées
bretonnes, en assurant notamment le paiement à bonne date
des producteurs. La structure compte surtout des mareyeurs
(43 %) et des poissonniers (43 %), mais aussi des GMS (9 %) et des
transformateurs (3 %). La moitié des adhérents est ancrée dans le
Finistère mais 15 % d'entre eux sont implantés hors de Bretagne.
Alors que le volume moyen acquis par un acheteur en France
s'établit à 38,6 tonnes pour une valeur moyenne de 137,8 K€,
l'Abapp relevait, pour ses adhérents, un volume d'achat moyen
de 301 tonnes et une valeur moyenne de 983,7 K€ par acteur,
soit un prix moyen à l'achat de 3,26 €/kg.

PRODUITS DE LA MER N°175 SEPTEMBRE 2017

❘ 29 ❘

http://www.Lanester.er http://www.captures.es

Table des matières de la publication Produits de la mer - n°175 - septembre 2017