produit de la mer - n°177 - Novembre 2017 - 24

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L'aval investit pour mieux se diversifier
Même si les prix élevés
peuvent poser problème,
les opérateurs investissent
dans leurs outils, comme
dans l'amont, aux Pays-Bas
ou à l'étranger.

D.G.

es prix sont bons, déclare d'emblée
Albert Romkes, directeur général
de Neerlandia, spécialiste du filet
de plie, qui avale chaque semaine
200 tonnes de produits entiers. La période
est favorable à l'investissement. » Installée
depuis 1972 sur la place d'Urk, Neerlandia
s'approvisionne dans toutes les criées de
la mer du Nord pour les marchés italien,
français, suisse ou anglais. L'entreprise dispose de machines à fileter le poisson plat,
mais aussi le rond, segment qu'elle aimerait développer. « Nous allons créer une activité de filetage au Danemark pour travailler
davantage le cabillaud et le lieu noir. » Albert
Romkes entend aussi conforter sa position
sur le poisson plat en investissant dans un
navire de nouvelle génération.
« Il y a trois ou quatre ans, précise t-il, les
prix étaient autour de 1 €/kg : trop bas pour
les pêcheurs, ils n'ont pas tous survécus ! Les
prix sont de nouveau à la hausse et nous
avons récupéré des marchés en Italie ou au
Royaume-Uni qui étaient partis sur le tilapia
ou la sole du Pacifique. Avec le risque de les
perdre à nouveau, car nous sommes presque
trop cher aujourd'hui. Nous sommes pourtant

Ligne de découpe chez Néerlandia.

le plus grand pôle du plat et la qualité est top
car la production suit rapidement les débarquements. Avec l'Europe, nous avons naturellement un grand marché qu'il faut fidéliser en
gardant un large éventail de clients. »
Diversifier, c'est aussi le credo d'une
autre maison réputée. « Nous sommes spécialistes de la palette mixte, avec une gamme
large et notre marque est très connue des
grossistes »,, indique Hendrik Van Veen, resgrossistes »
ponsable du département surgelé chez
Dayseaday. Cet autre grand spécialiste du
poisson de la mer du Nord met le turbo sur
le surgelé qui représente désormais 60 %
du chiffre d'affaires. « Nous travaillons le secteur depuis une quinzaine d'années, mais il

[Des techniques économiques...
et responsables ?]
La pêche électrique ? Pour les professionnels néerlandais, la polémique résulte d'une jalousie des Français et des Espagnols qui
relancent le dossier à Bruxelles. Ici, on a plutôt tendance à se considérer comme « avancé » en termes de techniques et de navires
de nouvelle génération. Et, de rappeler les avantages de cette
technique : moins d'impacts sur les fonds, réduction des captures
accessoires et de la consommation de carburant. Le renouveau de
la flotte en cours s'annonce sous les mêmes auspices, avec des
navires électriques et des techniques dérivées de la senne danoise
ou l'amélioration des chaluts jumeaux avec des doubles portes.

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PRODUITS DE LA MER N°177 NOVEMBRE 2017

Les exportations de plie
par les Pays-Bas
ont atteint

18 117

t
de produits et
106 millions d'euros
en 2015 :
filets congelés 55 %,
filets frais 25 %
et plie entière (surgelée
et fraîche) 20 %.

évolue rapidement. Nous avions un stock de
2 000 palettes et venons d'en créer un autre
de 4 000. Le poisson de la mer du Nord pèse
environ 30 %, complété par l'import d'Asie ou
d'Amérique. »
La diversité domine encore dans le
frais, avec des achats du Danemark aux
Sables-d'Olonne. « Nous offrons plus d'une
centaine de références destinées à 90 % à
l'export, détaille Jacob Van Veen. La France
n'est pas toujours un marché facile, avec des
acheteurs aux mentalités compliquées ! »
L'entreprise se diversifie encore par croissance externe. Après Oceanis Seafood,
grossiste installé en Roumanie, racheté
en 2012, elle a récemment intégré Muijs
Seafood , spécialiste du fish & chips.
Plus jeune sur le marché, Dada's mise
aussi sur la diversification. Liée à cinq
navires au Danemark et en Hollande, elle
achète aussi en criée et développe la
dorade de Turquie, pays d'origine du directeur. L'entreprise vient d'ouvrir un nouvel atelier dédié au poisson plat frais, au
saumon ou au cabillaud. Particularité, les
clients pourront déguster les espèces dans
un restaurant avec vue sur l'atelier équipé
d'une ligne de mise en barquettes sous
atmosphère. « En frais, nous n'avons pas de
stocks, précise son directeur Alan Cevdet.
Nous vendons tout, tous les jours. Le marché européen est grand et tout le monde peut
manger du poisson chaque jour. Mais les
supermarchés doivent réduire leur marge. » ■

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