produit de la mer - n°180 - Mars 2018 - 13

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Information consommateurs : trop
La DGCCRF relève
au moins une anomalie à
la réglementation sur l'étiquetage
et les tailles minimales dans 46 %
des établissements contrôlés
en 2016.

éger mieux par rapport à l'enquête
2015 de la Direction générale de la
concurrence, de la consommation et
de la répression des fraudes (DGCCRF),
même si les derniers textes européens
semblent encore mal intégrés par les
professionnels. Pas de difficulté du côté
des tailles minimales, elles sont le plus
souvent respectées. Ça pêche davantage sur l'étiquetage avec l'absence de
la zone de pêche et le type d'engin de
capture. Certaines mentions traduisent
clairement une erreur ou un manque de
formation comme ces truites pêchées
au chalut en Islande quand il s'agit de
poisson élevé en France ! Plus gênant

est l'emploi abusif de mentions valorisantes du type label Rouge, bio, origine
France...
Plus subtiles, mais non moins trompeuses, sont les fausses dénominations commerciales du type « longe
de thon » au lieu de « préparation
à base de longe de thon décongelée, aromatisée, avec eau ajoutée ».
Surtout quand la composition de ces
mêmes préparations ne reflète pas
le traitement subi avec la liste complète des ingrédients employés. Fait
courant lors de l'emploi d'additifs
interdits (nitrates, nitrites) ou d'extraits végétaux utilisés non comme
aromatisants mais pour leur teneur
en nitrites (extrait de radis). L'usage
excessif d'antioxydant (acide citrique)
pour masquer une teneur en nitrites
est encore un détour pratiqué. Les
contrôleurs notent également l'absence de la mention « décongelé » sur
des produits avec eau et sel ajoutés ;

d'anomalies

1 400
établissements
représentatifs de
tous les métiers
de la filière
produits de la mer
contrôlés en 2016.

Poisson surgelé : le SNCE veille

au grain

L.F.

ans le prolongement de l'étude
Fraud'Filets, le Syndicat national
du commerce extérieur (SNCE) organise chaque année une campagne de
prélèvements aléatoires et anonymes
de produits de la mer surgelés en GMS,
hard discount, cash & carry, home service et RHF. PFI Nouvelles Vagues est
le prestataire en charge des mesures
de rapport humidité/protéines (H/P) et
des analyses. Le nombre de prélèvements, compris entre 33 et 46 depuis
2014, dépend de la disponibilité des
produits dans les différents circuits de
distribution.
En 2017, l'échantillonnage a porté
sur les espèces suivantes : panga, saintjacques américaine (P. magellanicus),
saumon kéta, rouget (P. heptacanthus)
et loup de mer (A. lupus). Ces deux
dernières espèces, qui n'ont pas d'indicateurs H/P référents, ont été intégrées dans les prélèvements compte
tenu « de la forte dispersion des résultats observés dans les résultats d'au-

tocontrôles de H/P de nos adhérents.
Il n'est pas exclu qu'une nouvelle étude
Fraud'Filets soit mise en place afin de
déterminer un critère de référence
H/P pour ces deux espèces », explique
Mathilde Guillochon, responsable
scientifique et technique au SNCE.
Concernant les rapports H/P référents sur les autres espèces, seuls deux

le fabricant joue alors sur une dérogation applicable aux produits transformés. Sauf qu'un simple salage ne
constitue pas une transformation suffisante pour appliquer la dérogation.
L'enquête de l'administration pointe
également des faiblesses en traçabilité.
En particulier au stade des grossistes,
avec de nombreuses anomalies dans
la transmission des informations sur
l'identification des lots par les expéditeurs. Cela se conjugue à l'absence de
lien entre la marchandise et le document commercial émis lors des transactions entre les grossistes et leurs
clients. À leur décharge, les grossistes
soulignent la difficulté de prendre en
compte le fort développement des
signes, écolabels et marques collectives
qui nécessitent une traçabilité particulière et génère de nombreuses écritures
lors de la préparation des commandes
sur plateformes.
Bruno VAUDOUR

prélèvements étaient non conformes :
un panga sur six prélèvements et une
saint-jacques sur cinq prélèvements. En
2016, sur six prélèvements de panga,
le SNCE dénombrait trois non-conformités liées à un rapport H/P supérieur
à la valeur de référence Fraud'Filets. En
revanche, les cinq prélèvements de noix
de Saint-Jacques étaient conformes.
Soucieux de suivre les pratiques et
la loyauté des transactions, le SNCE
reconduit en 2018 une campagne de
prélèvement sur les espèces suivantes :
saint-jacques d'origine USA et Canada,
cabillaud, colin d'Alaska et hoki.
B.V.

[À savoir]
Complémentaires aux campagnes
de prélèvements de l'observatoire des fraudes
du SNCE, les remontées d'autocontrôles
réalisés par es adhérents sont une source
importante d'informations.

PRODUITS DE LA MER N°180 MARS 2018

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