produit de la mer - n°183 - Juin 2018 - 34

Dossier ❘ INNOVATION

INNOVATION
Les ressorts de la filière
Séduire les consommateurs de demain, intégrer les nouveaux circuits de distribution, valoriser les
ressources aquatiques... sont autant de défis que l'innovation permet de relever. Les initiatives prises
au sein de la filière sont nombreuses. C'est pour les valoriser que PdM, en partenariat avec le Centre
culinaire contemporain (CCC), a lancé les Coups de cœur de l'innovation. L'occasion de faire le point
sur une année de lancements.
Céline ASTRUC, avec Guillaume JORIS

Les tendances de l'innovation :
algues, espèces locales
et apéritif inspirent

'innovation est la clé pour répondre
à toutes les problématiques qui se
posent à la filière », insiste Jérôme
Lafon, délégué de la filière pêche et
aquaculture chez FranceAgriMer.
« Innover est une nécessité impérieuse dans la filière des produits de la
mer, comme dans tout le secteur de l'alimentaire », s'enflamme Freddy Thiburce,
cofondateur du Centre culinaire contemporain. Pourquoi ? « Parce que 50 % des
produits alimentaires proposés aujourd'hui
n'existaient pas voilà cinq ans et qu'un produit sur deux mis sur le marché aujourd'hui
ne le sera plus demain. »
Entre avril 2017 et avril 2018, la rédaction
de PdM a repéré le lancement de plus de
cent nouveautés produits, hors marques de

Le jury des Coups
de cœur : le concept
et le goût

distributeur. Certaines auraient pourtant eu
bien des atouts pour intégrer la sélection. Il
suffit d'écouter la fierté de nombreuses PME
du secteur de travailler sous le nom d'enseignes comme Picard ou Grand Frais, pour
ne citer qu'eux. Enfin, malgré notre attention, nul doute que certaines nouveautés nous ont échappé. Pris dans le rythme
effréné de la production et de la conquête
de distributeurs, nombre d'entre vous ne
prennent pas le temps de communiquer !
Mais déjà, l'introduction d'une centaine
de nouvelles références dans des mètres
linéaires qui ne s'étendent pas paraît complexe, à moins d'en sortir les nouveautés
des années précédentes.
Et les plus fragiles peuvent parfois
compter au rang des plus novatrices, faute

113

nouveautés recensées
hors MDD, toutes
technologies
de préservation
confondues.

Zoom sur le processus de sélection

ertains nous ont soumis telle ou telle nouveauté, d'autres non. Dans un secteur où tout
presse, nous n'avons pas voulu fermer les portes de ce concours à ceux qui ne trouvent pas le
temps de communiquer. La rédaction de PdM est donc partie sur un recensement le plus exhaustif possible des nouveautés repérées et lancées entre avril 2017 et fin avril 2018, hors produits à
marque de distributeurs, pour garantir la neutralité du jury composé (cf. p. 36).
Le Centre culinaire et la rédaction de PdM ont croisé leurs regards sur ces nouveautés pour identifier les plus innovantes en prenant en compte, sur la base des informations disponibles, les
critères suivants : apport sur le marché, travail entre partenaires de la filière, valorisation de la
matière première, respect de l'environnement et réflexion autour de la culinarité.
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PRODUITS DE LA MER N°183 JUIN 2018

La sélection
des Coups de cœur :
25 finalistes

d'avoir réussi à trouver leur public. Parfois
parce que les consommateurs ne sont pas
prêts. Le conserveur Pompon Rouge en
a fait l'expérience voilà 17 ans avec ses
sachets saveur longue conservation qui
reviennent cette année. À l'époque, l'intérêt du conditionnement n'avait pas été
compris ; aujourd'hui, les sachets fraîcheurs sont implantés dans de nombreux
rayons.
Pour rencontrer son public, il faut aussi
être placé dans le bon rayon. Ainsi, en
lançant ses tranches de jambon de saumon, Delpierre imaginait là une alternative au jambon de porc ou de dinde, pour
faire manger du poisson aux enfants.
Malin. Mais aucun parent, lorsqu'il fait
ses courses, n'a l'idée d'aller au rayon traiteur de la mer chercher du jambon. Et l'on
pourrait multiplier les exemples. Ainsi, en
prenant contact avec les entreprises sélectionnées, nous avons appris l'arrêt programmé d'un des produits finalistes : les
surimakis de Fleury Michon. Surfant sur
le succès de la restauration japonaise, le
concept de ces bouchées apéritives semblait pourtant être taillé pour apporter
du dynamisme dans le marché du surimi.
Mais peut-être, pour susciter l'envie des
consommateurs, aurait-il fallu le positionner près des offres de sushis plutôt que
dans l'univers du surimi.

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