produits de la mer - n°184 - Juillet-Août 2018 - 26

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en

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La criée privée de Fécamp
n'est pas épargnée
par la concurrence.
L'instabilité des arrivages
rend l'activité difficile
pour les trois actionnaires
qui ont repris la structure.

Cornic maintient le cap

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PRODUITS DE LA MER N°184 JUILLET-AOÛT 2018

Filiale de Lutak basée à Thérouldeville, près de Fécamp, Cornic ambitionne de développer sa
marque Oceanic. Lancée en 2016, la gamme comprend des filets de poissons et de coquilles
Saint-Jacques origine France, vendues dans le nord-ouest. La majorité de la production
vient de Normandie, mais « les volumes normands sont insuffisants pour satisfaire toute
la demande », regrette Daniel Cornic, président du groupe Lutak. Cette marque, destinée
à la vente au détail et aux restaurations commerciales, reflète la volonté du groupe de se
positionner sur de nouveaux marchés en proposant des produits locaux. Le marché du surgelé n'étant plus aussi porteur qu'avant, il faut anticiper. « On ne subit pas mais on constate
un déclin de la vente de produits bruts au profit des plats cuisinés, poursuit le président.
On essaie d'anticiper en verrouillant nos apports. » Le groupe le fait déjà depuis plusieurs
années avec sa filiale Scallops Peru, qui fournit exclusivement Lutak en saint-jacques surgelées, ou encore avec son entreprise islandaise Isfang, spécialisée dans la production de
crevettes nordiques et poissons blancs. En France également, Normandie Mer, à Dieppe,
fournit exclusivement Cornic en saint-jacques, soit 100 tonnes de noix surgelées cette saison.

Le Saint absorbe Ybert Marée
Racheté l'année dernière par le réseau Le Saint, Ybert Marée offre une porte
d'entrée sur la région parisienne au groupe breton grâce à sa grande capacité de
distribution (25 camions). Le Saint va déployer, en 2018, son système informatique
chez Ybert afin de relier l'entité au reste du groupe. « Nous allons finaliser l'intégration d'Ybert à notre organisation commerciale et logistique afin de renforcer
ses services d'achats et de ventes », explique Ivy Guillou, directeur de
Top Atlantique (groupe Le Saint). Ybert pourra profiter de
la force du réseau Le Saint, notamment pour certains
achats massifiés, mais l'entreprise conservera
ses gammes propres, notamment
avec des produits normands.
Par ailleurs, Le Saint travaille à
un nouveau système de commandes par internet pour les
professionnels. « Rien de concret
pour le moment, mais c'est en
réflexion », conclut Ivy Guillou.
DR

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ingt-cinq acheteurs sont connectés
aux enchères de la criée de Fécamp
en ce lundi matin. Comme dans la
plupart des criées, très peu d'acheteurs se déplacent physiquement. Éric Bazille,
commercial et associé de la criée, surveille
le déroulement des ventes et n'hésite pas à
aider ses employés qui s'activent à trier les
lots. Aujourd'hui, 23 tonnes de produits de la
mer sont en vente, dont 6,5 tonnes de buccin. Après une année 2017 très compliquée
à Fécamp, 2018 est l'occasion de repartir
d'un bon pied. La criée privée avait dû licencier quatre personnes faute d'apports suffisants la saison dernière : 30 % de volumes en
moins par rapport à 2016 alors que Dieppe
en gagnait 25 % au même moment. Cette
chute s'explique par la perte des débarques
des trois bateaux de pêche du directeur de la
criée, Yvon Neveu.
Cette année, le retour à Fécamp d'un des
chalutiers de Spes Armement, dirigé par
le même Yvon Neveu, devrait redresser les
chiffres. Les cinq premiers mois sont encourageants : « La pêche à la saint-jacques vient de
s'achever et nous avons effectué une bonne
saison », déclare Thierry Rochette, comptable
et associé de la criée. Plus de 600 tonnes de
saint-jacques ont été vendues sous la criée
depuis le début de l'année, plus 200 tonnes
de bulot et 60 tonnes de sole. Fécamp dispose d'ailleurs d'une trieuse à soles, qui permet aux mareyeurs d'obtenir des individus
aux calibres correspondant exactement à ce
qu'ils ont commandé. Pour se différencier, les
trois associés pensent lancer un vivier afin de
proposer des crustacés vivants. « Rien n'est
encore fait, prévient Éric Bazille. Ce n'est pas
notre cœur de métier, cela demande de l'entretien, de la logistique et des apports. Il y a de la
demande, mais il faut convaincre les pêcheurs
qui veulent connaître le prix de vente avant
d'aller pêcher. »
Guillaume JORIS

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