produits de la mer - n°189 - Février 2019 - 15

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Chez Vincent se lance dans la transformation
Le poissonnier Vincent Storti,
à la tête d'un réseau de quatre
boutiques, investit dans un
laboratoire et des équipements
pour lancer une gamme
en traiteur et en conserves.

Sur 400 m2,
la Fabrique
Chez Vincent
peut transformer
jusqu'à 200 kg
de poisson frais
par jour.

on intuition, c'est que le métier
de poissonnier va encore évoluer,
se métamorphoser, explique Vincent
Storti, poissonnier et chef d'entreprise.
S'engager dans la transformation devient
indispensable pour dégager de la marge
alors que le prix des matières premières
explose réellement et que rien ne semble
vouloir enrayer le phénomène. » Pour
l'illustrer, il cite l'achat mi-décembre de
vives à 3,90 euros/kg contre 1 euro voilà
quelques années ou la lotte, difficile à
trouver à moins de 20 euros/kg.
Alors, pour monter en valeur ajoutée,
Vincent Storti a investi 400 000 euros
dans un laboratoire de 400 m2 équipé

où il fabriquera des plats traiteurs,
de la mayonnaise maison mais aussi
une gamme de conserves proposées
en pots Weck, comme pour souligner
leur aspect artisanal. « En tournant en
2 x 8 heures, nous pourrons traiter jusqu'à
200 tonnes de poisson frais par jour. »
Une production qui sera absorbée à près
de 30 % par les quatre poissonneries Chez
Vincent implantées à Bayonne, GujanMestras (Gironde), Hossegor (Landes) et
Léon (Landes).

Chez Vincent

4 poissonneries,
dont le chiffre
d'affaires dépasse
le million d'euros.
1 laboratoire :
un investissement
de 400 000 euros
et l'emploi
de trois salariés.

Pour le reste, Vincent Storti compte développer la distribution auprès de la Société
coopérative artisanale de poissonniers
professionnels (Scapp), dont il est adhérent, mais aussi auprès d'acteurs comme
Sysco - « intéressé notamment par notre
sauce Bixente, à base de moules et de
calmar » -, d'épiceries fines comme la
Maison Barthouil, ou encore les magasins de producteurs. « Déjà dans un cadre
plus expérimental, nous travaillons avec le
Potager du Cadram, à Marmande, dans le
Lot-et-Garonne, spécialisé dans le local en
circuit court. Et cela fonctionne bien », poursuit le dirigeant qui ambitionne à terme de
s'essayer à la vente en ligne. Pour développer les produits à marque la Fabrique Chez
Vincent, trois personnes seront recrutées.
Déjà 120 000 euros de chiffre d'affaires ont
été réalisés dans la conserve et 200 000 euros
en traiteur. D'ici trois ans, Vincent Storti
espère atteindre 500 000 euros avec son
tout nouveau laboratoire.
Céline ASTRUC

Granvilmer lance son site de vente en ligne

es habitants de Bréville-sur-Mer
(Manche) et des alentours peuvent
désormais retirer leur poisson à la société
coopérative Granvilmer. Elle a lancé sa
boutique de vente de produits de la mer
en ligne le 10 décembre et fonctionne sur
le principe du click and collect. Les particuliers commandent poisson, coquillages et céphalopodes sur internet et les
retirent à la coopérative. Pour l'instant, dix
espèces de poisson, sept coquillages, de la
seiche et de l'encornet sont disponibles à
la vente. Tous les produits sont surgelés à
l'exception des bulots et des bigorneaux
proposés cuits. La coopérative vend aussi
de la noix de saint-jacques sans corail surgelée IQF, pour laquelle elle vient de recevoir la certification label Rouge.

24 collaborateurs
travaillent chez
Granvilmer.

221
Le nombre de
bateaux adhérents
à la coopérative,
en direct ou
par le biais de
l'organisation
des pêcheurs
normands.

« C'est dans l'air du temps de privilégier
les circuits courts. Nous voulions faire profiter la population locale de notre savoir-faire
à des prix préférentiels », affirme Didier
Leguelinel, président de Granvilmer. La
coopérative voit cette opération comme un
moyen de valoriser les pêcheurs normands,
tout en se faisant connaître auprès du
grand public. « Nous n'avons pas la prétention ni les moyens de mettre du personnel
ou des locaux dédiés, poursuit-il. Nous
nous organisons avec les moyens de la
coopérative. » Les clients peuvent venir
chercher leurs achats les lundis, mercredis
et vendredis et doivent avoir commandé la
veille, pour laisser le temps à la coopérative
de préparer les produits.
Travailler dans le surgelé nécessite
d'avoir une bonne trésorerie, de gros
achats peuvent être réalisés au printemps
par exemple alors que les bénéfices n'arriveront qu'à l'hiver. « Nous avons beaucoup
d'argent dehors, développe Didier
Leguelinel. Cette démarche génère des
entrées d'argent plus rapides. » L'activité

démarre mais si le click and collect fonctionne, Granvilmer envisage de déployer
d'autres points de collecte, dont un à
Granville, voire de développer une offre de
livraison.
Guillaume JORIS

La coopérative normande
franchit le pas de la vente
en direct pour montrer
son savoir-faire aux
consommateurs locaux.

PRODUITS DE LA MER N°189 FÉVRIER 2019

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