Produits de la mer - n°190 - mars 2019 - 16

Actu ❘ INFOS & DÉCRYPTAGES

Vannamei : la ferme
pilote démarre à Rennes
Grâce à une levée de fonds
d'1,4 million d'euros,
la start-up Agriloops démarre
l'exploitation de sa ferme
pilote sur le site Agrocampus
de Rennes et renforce
son équipe d'ingénieurs.
« Jusqu'ici, le programme
de R & D s'était poursuivi
en laboratoire. Nous avons
validé l'élevage de crevette
vannamei dans un milieu salé
différent du milieu naturel
ouvert et validé la culture
associée de tomate cerise
et de mesclun, également
en milieu salé, afin que
les végétaux profitent de tous
les nutriments », explique
Jérémie Cognard, cofondateur
d'Agriloops.
Approvisionnée en post-larves
par la station biologique de
Roscoff et par des fournisseurs
en Europe, Agriloops table
sur un cycle de grossissement
des crevettes sur six mois.
La production de lots décalés
doit permettre de fournir
régulièrement les marchés
professionnels (restaurants,
poissonneries...) en circuit
court, sur une base de prix
grossiste de 30 euros/kg.
Agriloops prévoit d'installer
une ferme d'ici fin 2020
d'une capacité de plusieurs
dizaines de tonnes de gambas
et de légumes.

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PRODUITS DE LA MER N°190 MARS 2019

Ressources halieutiques : l'Ifremer fait le point
À l'heure où les questions s'accumulent sur l'état des ressources halieutiques en Europe,
l'Ifremer estime, dans son dernier bilan des stocks, que 48 %
des volumes pêchés en France
proviennent
de
pêcheries
durables. En revanche, 27 % des
stocks sont surexploités. Les scientifiques évaluent environ 200 stocks
au travers de 25 campagnes océanographiques par an, en complément d'observations en criée et de
collectes de données auprès des
pêcheurs. Tant que la pression de
pêche sur un stock ne dépasse pas
ce qui permet d'atteindre le rendement maximal durable (RMD),
le stock est considéré comme correctement exploité. Le RMD est le
point de référence de la politique

commune des pêches, il signifie une pression de pêche qui ne
menace pas les capacités de renouvellement du stock.
Si l'effort de pêche a pesé trop
lourd sur l'état des stocks dans
la décennie 2000-2010, la situation tend à s'améliorer ces dernières années. Parmi les stocks bien
exploités en 2018, l'Ifremer cite la
baudroie en mer Celtique et dans
le golfe de Gascogne, la coquille
Saint-Jacques des baies de Seine et
de Saint-Brieuc ainsi que la sole et
le merlu dans le golfe de Gascogne.
À l'inverse, les cas du cabillaud en
mer du Nord et en mer Celtique ou
encore celui du bar du stock nord
sont préoccupants. La situation du
stock sud de bar est moins critique
mais l'effort de pêche dépasse le

seuil de RMD. En Méditerranée,
peu de stocks sont évalués mais il y
a davantage d'espèces surpêchées,
comme le merlu.
La répartition des débarquements français selon le niveau d'exploitation montre que les stocks
de mer du Nord et Manche-est
sont moins surpêchés que ceux
de Manche ouest, mer Celtique et
ouest Écosse ou que ceux du golfe
de Gascogne.
Bruno VAUDOUR

[En plus]
En 2017, les débarquements
en France métropolitaine ont
atteint 426 000 tonnes.
Source : Ifremer

Poisson nourri aux insectes :
la pédagogie s'impose
Le dernier baromètre d'image
des produits aquatiques publié
par FranceAgriMer présente
la perception des consommateurs sur la production d'insectes destinés à l'alimentation
des poissons. Ce que beaucoup
de professionnels anticipent sur
cette question se confirme à travers les réponses apportées : un
gros travail pédagogique va s'imposer car les consommateurs sont
loin de s'imaginer un tel scénario, même s'ils semblent ouverts à
cette alternative. Si un tiers d'entre
eux sont sans opinion, 36 % seulement s'avèrent réticents a priori,
surtout les plus de 50 ans. À l'inverse, ceux qui ont une bonne
image (31 %) sont plutôt jeunes.
Parallèlement, la moitié des répondants seraient prêts à consommer
du poisson d'élevage nourri avec
des insectes. Une proportion identique estime qu'il s'agit d'une
source naturelle de protéines et
qu'elle permet de préserver les
stocks de poisson sauvage.

C'est donc davantage sur les
garanties apportées par les protéines d'insectes que le travail
d'explication doit se centrer. Car
le besoin de réassurance est fort
sur l'alimentation des poissons et
l'utilisation de farine d'insectes
doit offrir toutes les garanties de
sécurité sanitaire. La question des
effets sur la santé des consommateurs touche davantage les seniors.
Alors que les plus jeunes s'interrogent davantage sur une hausse
éventuelle du prix des produits
d'aquaculture. Autre préoccupation, les besoins nutritionnels des
poissons doivent être assurés, sans
avoir d'effets négatifs sur la qualité
organoleptique.
Sans surprise, les consommateurs expriment aussi la nécessité d'être informés sur les espèces
d'insectes élevées et dans quelles
conditions. Les moins avertis
veulent comprendre également
l'intérêt d'utiliser des insectes en
alimentation aquacole.
B.V.

[ À SUIVRE DANS PDM ]

[À savoir]
InnovaFeed, producteur de
farine d'insectes, Skretting,
fabricant d'aliment pour
poisson, et Truite Service ont
formé une première filière
pour Auchan. Le site web
nourrialinsecte.com explique
la démarche.

http://www.nourrialinsecte.com

Produits de la mer - n°190 - mars 2019

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