produits de la mer - n°191 - Avril 2019 - 20

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À Nantes, Ame Haslé se déploie

pécialiste des fruits et légumes
jusqu'en 1999, le groupe Ame Haslé
s'est frotté à la marée d'abord à
Rennes, et depuis 2008, à Saint-Malo.
Cinq années plus tard, le groupe a ouvert
une antenne de 600 m² dans l'ancien
Min de Nantes. Et aujourd'hui, il profite
du déménagement pour voir beaucoup
plus grand. « Dans l'ancien Min, nous
n'avions ni la place, ni l'outil pour faire de
la viande et de la marée. Nous avons préféré attendre », glisse Olivier Bigot, le directeur commercial.
Désormais établi sur 2 300 m², dédiés à
40 % aux fruits et légumes, 40 % à la marée
et 20 % à la viande, Nantes Frais affiche
de grandes ambitions. Approvisionnée en
marée par quinze criées, de Cherbourg
à La Rochelle, l'entreprise pratique sur
place ses deux métiers : la vente sur le carreau de 5 heures à midi, et la logistique
de la distribution sur les départements de
Loire-Atlantique, Vendée, Maine-et-Loire

et une partie du Morbihan, pour tous les
autres clients. « Nos apports proviennent
de toutes les criées. Mais la consommation
est surtout axée sur des poissons de LoireAtlantique et de Vendée. »
Pour étoffer son équipe nantaise de 4 à
35 salariés, Nantes Frais a recruté des profils locaux, avec dix années d'ancienneté
dans un métier en lien direct avec l'activité concernée. Dans son atelier de marée,
l'entreprise a organisé un espace
pour la découpe, un autre
pour le stockage, a installé
des viviers à crustacés et
en attend d'autres pour les
coquillages. Démarrée

Les nouveaux locaux
de Nantes Frais
sur le Min de Nantes
sont consacrés
à 40 % à la marée.

Virginie Guilbaud,
directrice de
site, et Olivier
Bigot, directeur
commercial.

sur une seule table, la découpe en comptera
quatre à terme et vise 1,5 tonne de produits
par jour. « L'idée n'est pas de construire une
usine importante mais d'élaborer du produit
à façon », souligne Olivier Bigot.
Côté volumes, Nantes Frais vise les
800 tonnes pour sa première année d'exploitation. « L'entrepôt est dimensionné
pour 3 500 à 4 000 tonnes. Je crois en l'arrivée de restaurateurs et traiteurs qui viendront se fournir en journée après l'activité du
carreau. » Un créneau sur lequel mise aussi
Virginie Guilbaud, la responsable du site :
« Nous savons que les restaurateurs disposent de temps dans l'après-midi. Et
nous allons essayer de faire revenir
les poissonniers sur le Min à la fin
des marchés. Des marges de progression existent. » Entre l'équipe
commerciale à l'étage et celles du
carreau au sol, Nantes Frais assure
une permanence 24 heures/24 à
ses clients. ■

Berjac, ravi du nouvel outil

n 1997, la maison Berjac démarre en
douceur un rayon marée sur le Min
de Nantes. Une manière de diversifier son offre, concentrée sur la viande
et les fruits et légumes, suite à la crise
de la vache folle. Deux décennies plus
tard, les produits de la mer représentent
un bon tiers des 36 millions d'euros de
chiffre d'affaires réalisés. « Nous faisons
de tout pour les restaurateurs, traiteurs et
poissonniers, liste Cédrick Civet, responsable marée chez Berjac. Le filetage à la
demande est très important et porte sur
80 à 90 % de nos poissons en volumes.
Hormis les étoilés, personne ne veut
aujourd'hui fileter son poisson. »
Sur les 4 000 m² loués par Berjac dans le
nouveau Min, 500 sont consacrés à la

Cédrick Civet,
46 ans, responsable
marée chez Berjac.

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PRODUITS DE LA MER N°191 AVRIL 2019

Peu d'espace mais
beaucoup d'employés
pour la marée qui pèse
désormais un tiers
du chiffre d'affaires.

production et aux frigos de la marée. Une
part relativement congrue de la surface,
alors qu'en termes d'effectif, on retrouve
près du tiers des 50 employés attachés à
ce secteur. « Notre ambition ? Progresser
sans s'emballer ! », résume le responsable
marée qui, depuis son arrivée dans la maison il y a 12 ans, a fait progresser son
chiffre d'affaires d'1 million d'euros chaque année.
Aujourd'hui, Cédrick Civet
est ravi d'être, enfin, installé
dans un bâtiment adapté à
ses besoins. Son poisson arrive de partout.
« Des côtes françaises
et bretonnes, mais également du Danemark,
d'Islande, d'Écosse, de
Norvège, d'Espagne.
Nous recevons aussi
de plus en plus de
poissons d'élevage en
provenance de Grèce
et de Turquie. »

L'approvisionnement en produits de
la mer de la maison Berjac passe en partie par Saint-Guénolé Mareyage, société
qu'elle a aidée à mettre en place il y a
cinq ans dans le but de profiter de tarifs
préférentiels. « Je leur achète un tiers
de leur chiffre d'affaires : beaucoup de
filetage de lotte, saint-pierre, turbot...
et de la langoustine vivante. » De quoi
se démarquer dans un marché nantais hyperconcurrenciel. « Il y a les gros
comme Lebeaupin, Vives-Eaux, Pomona,
Cap Marée, Ame Haslé, Metro... mais
aussi beaucoup d'indépendants qui pratiquent le même métier que nous. Il faut
aussi compter avec quelques poissonniers
du marché de Talensac qui se rendent en
criées et approvisionnent les restaurants
du centre-ville. »
Face à ses concurrents, la maison Berjac
mise aussi sur un autre point fort : la livraison. Grâce à sa flotte de camions à trois
compartiments (marée, sec et surgelé),
elle est en mesure de ravitailler sa clientèle quotidiennement. ■

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