produits de la mer - n°191 - Avril 2019 - 21

Actu ❘ FOCUS LOIRE-ATLANTIQUE

Vives-Eaux : nouveaux murs pour nouvel horizon

l en a pris son parti, mais Philippe Vignaud,
fondateur et Pdg du groupe VivesEaux, aurait bien aimé transplanter son
entreprise au cœur de Nantes Agropolia.
Ex-locataire du Min, entre 1989 et 1998, il
en est sorti pour installer ses 500 m² d'atelier de transformation et sa plateforme de
dégroupage de l'autre côté de la Loire, rive
sud. « À l'époque, le Min ne nous avait
pas proposé de projet de développement.
Nous avions donc cherché ailleurs. » Vingt
années plus tard, ses locaux sont devenus
trop exigus. Vives-Eaux réalise un chiffre
d'affaires de 30 millions d'euros, emploie
85 salariés et le nouveau pôle agroalimentaire de Nantes lui paraissait l'endroit idéal
pour implanter son activité. « J'avais repéré
un terrain de 15 000 m², juste à côté de
Lebeaupin. Nantes métropole m'a proposé 70 euros/m² alors que les tarifs se
situaient entre 45 et 50 euros/m² pour les
concessionnaires. » L'homme négocie, rappelle qu'il est toujours membre de l'asso-

Pas de Min ni de pôle
agroalimentaire pour
Vives-Eaux mais une
future belle usine à
Bouguenais, pour un
changement d'échelle.

ciation Min Avenir et obtient 60 euros/m².
Le geste est insuffisant. Il ira ailleurs.
Ailleurs, c'est un espace de 12 000 m²
situé près de l'échangeur 50 de Bouguenais.
Soit à une sortie près du nouveau Min sur
le périphérique. Vives-Eaux y démarre la
construction d'une usine de 2 500 m² avec
l'ambition affichée de développer la distribution de tous ses produits de la
mer. « Nous disposerons d'un ate-

« Dans un an, nous serons à Bouguenais », se réjouit Philippe Vignaud.

lier conséquent. Il nous permettra de poursuivre nos activités actuelles mais aussi
de nous ouvrir à d'autres marchés industriels, en traitant de nouvelles espèces et
nouveaux produits en frais et surgelé. »
Les capacités seront plus que triplées pour
atteindre entre 9 à 10 tonnes par jour de
produits entiers, et 3 à 5 tonnes de filets.
Une vingtaine d'embauches est prévue. Le
chiffre d'affaires prévisionnel en 2021 est
évalué à 35 millions d'euros. Il est aussi envisagé qu'il augmente de 5 millions chaque
année pendant trois ans.
Le futur bâtiment de Vives-Eaux sera
classé International food standard (IFS).
Plusieurs lignes seront intégralement automatisées. Une petite révolution pour une
société qui privilégie aujourd'hui le traitement manuel. Côté approvisionnements, la
société compte sur des prises de participation dans des armements français et étrangers afin de se garantir, par contrat, une
captation de 50 % des captures. ■

Océalliance, à l'échelle européenne

mpossible d'évoquer le dynamisme de
la filière produits de la mer en LoireAtlantique sans y inclure Océalliance. Situé
dans un immeuble flambant neuf de SaintHerblain, le siège du groupe abrite une dizaine
de personnes tout au plus, mais pèse lourd :
220 millions d'euros de chiffre d'affaires,
32 000 tonnes de produits finis, 520 emplois
en équivalent temps plein. Si lourd que le
nouveau Min ne fait ni chaud ni froid à ce
mastodonte du mareyage européen.
« Nous sommes le premier acteur en
valeur et en volumes sur les criées françaises, rappelle Guénolé Merveilleux, président du groupe Océalliance. Nos 25 ateliers de mareyage, disséminés d'Arcachon
à Boulogne-sur-Mer, nous permettent de
proposer toutes les espèces de poissons, de
coquillages, de crustacés vivants, en cuit,
frais et surgelés. » Présent à l'achat sur les
33 criées françaises, Océalliance est logiquement le premier ambassadeur de la
marque Pavillon France. « Un label pas suffisamment mis en avant et qui porte encore
assez peu auprès de nos clients, même fran-

çais, parce que les principales espèces sont
étrangères. » Davantage demandés, le bio,
le MSC et le label Rouge sont en progression. Ces labels représentent aujourd'hui
20 % des ventes et Guénolé Merveilleux
compte bien doubler ce chiffre d'ici cinq
ans. Un défi un peu compliqué par la perte
du MSC pour la sardine qui pèse 10 % de
la production d'Océalliance.
Parmi ses axes de développement, le
groupe souhaite accroître l'export et l'apport de solutions sur le marché pénurique
de la grande distribution. Pour l'export,
cela consistera à proposer des poissons
côtiers haut de gamme, des coquillages et
des crustacés en Espagne, Portugal, Italie
et dans la quinzaine d'autres pays
européens actuellement en développement. Pour la GMS, « nous voulons avoir des filets de poissons de
gamme classique, et de poissons
très haut de gamme, côtiers. C'est
une demande de clients spécialistes, qui font leurs courses en
GMS et veulent y trouver des

Le siège est à Nantes,
mais Océalliance
est surtout présent
sur le littoral avec
25 ateliers de mareyage.

poissons qu'ils auraient eus en poissonnerie ». Les commerciaux d'Océalliance misent
aussi sur la réactivité en démarchant leurs
clients pour proposer des espèces de remplacement en cas de pénurie afin de garantir marges et chiffre d'affaires.
Côté investissements, le groupe poursuit
la modernisation de ses ateliers, commencée en 2017 avec les sites de La Rochelle et
des Sables-d'Olonne. « Nous avons investi
1,5 million d'euros dans l'acquisition et la
modernisation d'un atelier sur le port de
Lorient en 2018. Et 1,5 million d'euros dans
l'acquisition et l'équipement d'un atelier
de cuisson de coquillages et de crustacés à
Saint-Guénolé. » En parallèle, Océalliance a
pris des participations dans deux nouveaux
bateaux « pour continuer à valoriser le travail des pêcheurs et promouvoir l'emploi
de la filière marée sur nos ports ». ■
« Les achats sur les criées et auprès
des bateaux français représentent
80 % de notre sourcing »,
souligne Guénolé Merveilleux.

PRODUITS DE LA MER N°191 AVRIL 2019

❘ 21 ❘

produits de la mer - n°191 - Avril 2019

Table des matières de la publication produits de la mer - n°191 - Avril 2019