produits de la mer - n°191 - Avril 2019 - 23

Actu ❘ TENDANCES des MARCHÉS

BAR D'ÉLEVAGE ❘ Bagarre permanente
Production de bar en Méditerranée

Turquie

2017
80 000

2018
85 000

Grèce

48 000

50 000

Afrique du nord

27 000

25 000

Espagne

20 000

21 300

Italie

7 000

Croatie

5 600

5 000

France

2 000

500

2 100

2 500

193 500

197 000

Portugal
Autres
Total

Source : estimation Kontali

(en tonnes)

Très largement dépassée par la Turquie, la production
grecque de bar d'élevage a moins progressé l'an
dernier. Mais les difficultés de l'économie turque
pourraient inverser la tendance avec un alevinage
moins important et une production moindre dans
les deux ans qui viennent. Malgré une baisse en
2018, la production nord-africaine est de plus en plus
significative, notamment en Égypte. L'Italie,
la France et la Croatie jouent la carte de proximité
et de la différenciation de leur poisson.

Avec une monnaie dépréciée et une forte
inflation, l'économie turque est en souffrance. Ce qui déstabilise en partie le marché du bar d'élevage, vu la position de leader de la Turquie sur cette espèce. L'excédent
de production turque pèse sur les cours qui
n'ont même pas profité d'une demande estivale généralement importante. Au troisième
trimestre 2018, les prix à l'export étaient
20 % en dessous du niveau de 2017 à la
même période. Les Turcs ont diversifié leurs
exportations en dehors de leurs traditionnels débouchés que sont l'Italie et les PaysBas, ainsi que la Russie et les États-Unis, pour
attaquer les marchés espagnols et grecs.
Entre 2012 et 2017, l'Union européenne a
plus que triplé ses importations de bar turc
pour atteindre 20 000 tonnes. Rien d'étonnant si l'ensemble du marché européen en
subit les contrecoups. À commencer par la
France, où le prix du poisson portion a perdu
12 % l'an dernier et jusqu'à 25 % dans les
plus grandes tailles, relève Globefish.
« La faiblesse de la monnaie turque
impacte les cours à l'export. Mais comparé à la dorade, le bar résiste mieux car
la demande reste assez forte », remarque
Alexandra Giannioti, chargée du marketing chez Nireus. Au détail en France, les
cours du bar d'élevage se sont maintenus
en moyenne autour de 10 à 11 euros/kg,

toutes tailles confondues et hors promotion. Il n'est pas rare, en effet, que le bar
portion puisse s'écouler à prix coûtant
autour de 5 euros/kg lors d'opérations.
En Grèce, le regroupement de Nireus,
Selonda et Andromeda sous l'égide de la
société de capital-investissement Amerra
Capital a reçu un accord sous réserve de
Bruxelles. Le premier groupe mondial d'élevage de bar et dorade, avec une production de 70 000 tonnes par an, devra céder
obligatoirement des actifs de production et
d'expédition à hauteur de 10 000 tonnes
ainsi que des écloseries d'une capacité de
50 millions d'alevins. La fusion des trois
compagnies grecques devrait favoriser une
mise en marché concertée, étape nécessaire pour assagir une offre parfois anarchique. Dans l'immédiat, la concurrence très active incite les entreprises
à se diversifier sur les produits surgelés et à valeur ajoutée en mettant en
avant une origine ou l'écolabel ASC.
Les Turcs, dont le poisson arrive un jour
plus tard que celui produit dans l'UE,
misent davantage sur la transformation
et la congélation. « Leur présence s'est
accrue en Russie et outre-Atlantique »,
observe Alexandra Giannioti.
Bruno VAUDOUR

MERLU ❘ Attention aux parasites
Évolution des cours du merlu
En 2017 et 2018
en euros / kg

4
Source : FranceAgriMer

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e
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e
vie vrie Mar Avr Ma Juin Juille Aoû mbr tobr mbr mbr
Jan Fé
pte Oc Nove Déce
e
S
2017

2018

Si les cours se sont raffermis en 2018 à la suite d'un
fléchissement des captures, la mévente actuelle du merlu
français tire les cours autour de 2 à 2,50 euros/ kg.

Le bon état de la ressource en
merlu doublé d'une hausse de
quota en mer Celtique, dans
l'ouest Écosse et dans le golfe de
Gascogne est de bon augure pour
2019. Cette année, la reprise escomptée
des captures devrait conforter la consommation d'une espèce qui connaît un beau
succès grâce aux découpes. Succès quelque
peu forcé dans la mesure où le merlu débarqué en France connaît de sérieux problèmes de parasitisme et qu'il est difficile
de le valoriser autrement qu'en filet sans
flancs ou en dos. « Vu l'importance du problème de l'anisakis, la centrale ralentit les
publi-promotions. On se concentre davantage sur du dos ou du filet proposé entre 15
et 20 euros/kg. J'en fais l'équivalent d'une
caisse de 3 kg tous les deux ou trois jours »,

signale Patrice Goupil, responsable du
rayon marée de l'Hyper U d'Iffiniac (Côtesd'Armor). Fait confirmé par Jonathan
Arnaudeau, responsable d'Interseafood :
« Le parasitage du merlu est important et
les acheteurs des centrales freinent très fortement sur le merlu français vendu entre
2 et 3 euros/kg sous criée. Du coup, les
enseignes et les Espagnols se reportent sur
du merlu écossais non parasité dont les prix
atteignent 4 à 6 euros/kg. »
B.V.

PRODUITS DE LA MER N°191 AVRIL 2019

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http://pdm-seafoodmag.com/guide/poissons/details/product/Bar_commun.html http://pdm-seafoodmag.com/guide/poissons/details/product/Merlu.html

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