produits de la mer - n°191 - Avril 2019 - 35

Dossier ❘ PAYS-BAS

Certaines entreprises importent du bar et de la dorade de Turquie et les congèlent aux Pays-Bas. À droite, un employé découpe du cabillaud surgelé.

Les Pays-Bas sont

plus gros
les
pêcheurs de l'Union
européenne

pays en
et le
termes de production
aquacole.

3 072

Le nombre d'emplois
générés par les usines
de transformation
de poisson
aux Pays-Bas en 2015.
(Source : Eumofa)

et surtout peu variée au niveau des espèces.
Les Néerlandais achètent surtout du cabillaud, du thon ou du saumon. Pour augmenter sa force de frappe, Seafood Connection
a repris l'usine d'Anova Seafood pour développer de la perche du Nil, du thon albacore ou encore du cabillaud surgelé en mer.
« Nous voulons atteindre 2 000 tonnes
de perche du Nil en 2019, prévoit Johan
Brouwer. La reprise d'Anova Seafood nous
permet également de nous positionner sur
des produits plus faciles d'utilisation pour
les consommateurs. »
Seafood Connection a été repris par le
géant japonais Mahura Nichiro en 2013.
« Le groupe est à la fois producteur et
acheteur. Nous avons des antennes partout dans le monde, c'est très pratique
pour avoir des volumes mais nous voulons faire les choses bien,
sans précipitation. Nous
sommes déjà très forts
sur la langoustine et
la limande, il ne faut
pas perdre ce savoirfaire », conclut le chef
des opérations.
Les Pays-Bas restent un acteur incontournable des produits de la mer en
Europe. Ils disposent d'une faculté d'adaptation très importante pour maintenir leur
position sur un marché en mouvance. ■
.

atelier de production dédié au cabillaud.
Pour l'instant, le produit est disponible sur
les marchés allemands, scandinaves et italiens mais il devrait arriver prochainement
dans les GMS françaises. « Dès 2017, nous
avons senti que les prix des poissons plats
augmentaient, donc nous avons décidé
de construire une usine pour les poissons
ronds, détaille Françoise Chartier, responsable des ventes en France. C'était
un bon choix au vu des apports de l'année dernière. Le marché est très tendu et
ça ne va pas s'arranger. Début 2019, les
prix ont légèrement chuté mais la qualité
n'est pas là, le rendement est très faible.
En août, le taux de rendement du carrelet avoisine les 44 %, récemment on était
plus proche de 30 % donc même si les
cours baissent, la rentabilité n'augmente
pas. » L'entreprise réalise aussi des tests
avec d'autres espèces comme l'églefin
pour élargir sa gamme.
Tous s'accordent sur un point : proposer
l'offre la plus large possible. « Il ne faut pas se
focaliser sur un produit, nous devons être en
mesure de fournir notre client peu importe
sa demande car autrement, il ira ailleurs »,
affirme Johan Brouwer, chef des opérations de Seafood Connection. Les entreprises néerlandaises sont très dépendantes
de l'export, la consommation intérieure du
pays en produits de la mer étant très faible

G.J

teur des ventes. Elle est filetée en Chine et
nous la transformons ici. C'est une bonne
alternative pour des années comme 2018,
quand la matière première manque. »
Pourtant, NorthSeafood fonctionne avec un
système d'intégration verticale. La société
dispose de sa propre flotte de sept chalutiers
et 10 % des quotas nationaux de plie lui
sont alloués. « Cela nous permet de sécuriser un certain apport et d'assurer une meilleure traçabilité, poursuit Pieter Post. Nos
navires pêchent principalement de la plie
mais aussi du cabillaud ou de l'encornet. »
L'entreprise importe également du bar
et de la dorade de Turquie. Ces espèces
d'élevage sont de plus en plus prisées par
les industriels car elles offrent une régularité de prix et d'apport. Deux conditions
indispensables lorsqu'il faut rentabiliser les
investissements effectués sur des lignes de
production et répondre à la demande de
gros clients.
Les Pays-Bas exportent principalement en Allemagne et en Belgique. Leur
force réside dans la transformation : ils
importent beaucoup de cabillaud d'Islande
ou de Norvège, le transforment avant de le
revendre sur le marché européen, notamment pour les grandes surfaces.
Un marché qu'espère investir Noordzee
International. L'entreprise a investi plus de
6,5 millions d'euros dans un tout nouvel

PRODUITS DE LA MER N°191 AVRIL 2019

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