produits de la mer - n°193 - Juin 2019 - 25

Actu ❘ FOCUS BRETAGNE

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ÉCH S des PROS
Ventes en repli pour les criées de Cornouaille
Le Brexit n'est pas notre seule préoccupation. Je suis tout aussi inquiet
"
e, un véritable fléau
de l'augmentation de la part des ventes hors criée,
pour nous. Pour la seconde année consécutive, noss tonnages
entes hors
sous criée sont en baisse (- 5,6 %) alors que les ventes
uits courts,
criée progressent de 14,5 %. Cette mode des circuits
opaques, pose beaucoup de questions. Les ventess de gré
ept ports
à gré constituent une concurrence déloyale. Nos sept
représentent 25 % de la pêche française et 50 % de la pêche
iées,
bretonne en frais. Le Guilvinec, l'une de nos six criées,
est numéro un en valeur dans l'Hexagone. Grâce à nos
ées
garanties de traçabilité et de transparence, les criées
sont l'homme loyal de la filière pêche. »

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B.G.

Christophe Hamel,
directeur de Cornouaille Port de pêche

Roscoff dit non au démarchage

qu
qui débarquent à Roscoff pêchent entre 60 et 80 % dans
"lesLeseauxchalutiers
britanniq
britanniques. Un Brexit sans accord va avoir des conséquences

B.G.

sur l'exploita
l'exploitation de la criée. Les espèces les plus impactées seront
l'égle et la lotte. Où ira-t-on chercher les 40 % de poisson
le merlu, l'églefin
manquant ? N
Nous ne sommes pas en faveur du démarchage et des
commerc
cellules commerciales.
À quoi bon habiller Paul si c'est pour déshabiller
Jacqu
Jacques... Et quelle serait la réaction des pêcheurs locaux ?
Il faut de la c
cohérence. La criée de Roscoff a enregistré des ventes
en baisse de 13 % en 2018, à 4 808 tonnes, imputables à des arrêts
techniques de chalutiers. 91 bateaux débarquent du poisson, dont
9 hauturiers et 82 fileyeurs côtiers. Notre marché est très régional :
sur nos 86 acheteurs agréés, 54 sont finistériens. »
Guirec André, directeur de la criée de Roscoff

Lorient veut aller chercher du poisson ailleurs
Nous nous préparons au Brexit de deux manières. La première concerne
"
le dédouanement, qui pourra s'effectuer de manière rapide, à Lorient.
e sera plus compliqué. Nos hauturiers
Concernant les contrôles sanitaires, ce
débarquent en Écosse, nous sommess très dépendants des ferries.
e, nous renforçons notre
Parallèlement, pour alimenter la criée,
her du poisson ailleurs :
cellule commerciale pour aller chercher
au Royaume-Uni, en Scandinavie, en Espagne. L'atout de la
e France, c'est d'abord
criée de Lorient, la plus importante de
la très grande diversité des espèces qui y sont proposées.
Nous avons 250 acheteurs réguliers. Pour ajouter
ous investissons
à l'attractivité de notre écosystème, nous
ons, à la fois pour
pour accueillir de nouvelles installations,
ransformation. »
la réparation des bateaux et pour la transformation. »
Jean-Paul Solaro, président de la Sem
m Lorient-Keroman

B.G.

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des Pêcheurs de Bretagne, est très inquiet :
« Potentiellement, le péril est extrême.
Mais nous n'avons aucun moyen de nous
y préparer car nous sommes totalement
dépendants des Britanniques. » Compte
tenu de l'impossibilité d'un report intégral
des navires dans les eaux de l'Union européenne, entre autres pour des raisons de
quotas déjà consommés, le décalage - de
proche en proche - des navires et son effet
domino sur les captures va impacter toutes
les flottilles, y compris les côtiers très éloignés des eaux britanniques.
Le bourbier politique outre-Manche, l'enlisement des négociations et l'abandon du
calendrier initial ont mis par terre tout ce qui
avait été envisagé comme mesures d'accompagnement et de transition. Aux premières
loges, parce qu'ils pêchent beaucoup plus
dans les eaux britanniques que l'inverse, les
pêcheurs bretons assistent, impuissants, au
fiasco. La question de l'accès aux eaux est
centrale. Dans le cadre de la stabilité relative, les clés de répartition en vigueur sont
assez favorables aux flottes françaises. Les
Britanniques, naturellement, vont vouloir
revoir le partage. Et la part européenne,
dans la foulée, devra être redistribuée, ce
qui ne manquera pas, au passage, de raviver
les prétentions des Espagnols vis-à-vis des
quotas français.
Du côté des criées, la priorité est d'assurer
le flux de marchandise. Ce sont les volumes
réguliers qui font venir les acheteurs et qui
contribuent à soutenir les prix. Le pragmatisme est de mise, les cellules commerciales se développent, des contacts sont pris
avec des armateurs étrangers : des Irlandais
amènent leur poisson à Roscoff par camion
via les ferries, des Espagnols débarquent à
Douarnenez. « Nous faisons attention à ne
pas faire venir les mêmes espèces que celles
capturées par les pêcheurs bretons », précise Christophe Hamel, directeur des criées
de Cornouaille à la chambre de commerce
et d'industrie de Quimper. L'an passé, sa cellule commerciale a vu son activité bondir à
1 600 tonnes, contre 1 000 tonnes en 2017.
Chez Les Pêcheurs de Bretagne, Thierry
Guigue est conscient de la menace qu'une
chute brutale des débarquements fait planer
sur les criées bretonnes et le mareyage. Pour
autant, il reste opposé à ce que des filières
de contournement se mettent en place.
« Imaginez la réaction de nos pêcheurs si
on les empêche d'aller pêcher là-bas mais
qu'il y a des importations parallèles... On
pourrait alors assister à des choses sporadiques et violentes. » Ambiance. ■

PRODUITS DE LA MER N°193 JUIN 2019

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