produits de la mer - n°193 - Juin 2019 - 27

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La polyvalence, atout maître de l'Apak
Désormais propriétaire
de sept chalutiers, dont
deux en association
avec la Scapêche et
un avec Vivo, l'armement
lorientais mise sur
la complémentarité des
différents modes de pêche.

L.F.

ept millions d'euros. Voilà ce qu'aura
déboursé au premier semestre 2019
l'armement lorientais Apak pour
l'acquisition de ses deux nouveaux
chalutiers, mis à l'eau en février et en mai.
Deux senneurs de 22 mètres sortis des
chantiers navals néerlandais Padmos, à qui
l'entreprise de Keroman avait déjà confié
la transformation d'un navire en 2017, le
Naoned. Comme lui, le Marie-Lou et le
Dolmen, qui remplacent des bateaux éponymes au sein de leur flottille, sont des hauturiers se distinguant par leur polyvalence.
Ils peuvent en effet pratiquer trois types de
pêche : la senne danoise, le chalut de fond
et le pélagique.
« Grâce à cette polyvalence, nous pouvons nous adapter du jour au lendemain et
orienter notre activité, en fonction du marché, des quotas ou des zones de pêche »,
explique Éric Guygniec, le patron de l'Apak.
À l'écoute de ses clients, il fait preuve de
réactivité et peut répondre plus rapidement à leurs besoins, par exemple une
demande liée à une opération promotion-

À la débarque de nuit, le nouveau chalutier-senneur de l'Apak, le Marie-Lou se révèle très pêchant,
très stable par mauvais temps et offre un confort exceptionnel pour l'équipage (insonorisation, climatisation, wifi...).

% des captures
sont mises en conserve.

nelle transmise le vendredi pour une sortie en mer du lundi. Ses nouveaux navires
lui offrent aussi la possibilité de se positionner sur des espèces spécifiques, telles
que l'encornet ou la seiche. Une véritable
opportunité de diversification pour cette
flottille majoritairement pélagique débarquant annuellement 2 500 tonnes, constituées à 60 % de thon germon et de merlu.
« Plus globalement, la senne danoise nous
permet de ramener du poisson vivant, de
meilleure qualité, et d'obtenir de meilleurs
prix », poursuit l'armateur lorientais. Qui
peut aussi compter, avec ces chalutiers de

[La conserverie en partenariat avec Hénaff ]
Pour valoriser les poissons déclassés à la criée, Éric Guygniec a eu l'idée, en 2014, de
développer une activité de conserverie. Ne disposant pas des installations nécessaires,
l'Apak s'est rapproché d'un prestataire, en l'occurrence la plateforme lorientaise IDmer.
Initialement, il s'agissait de proposer du thon naturel en boîte. Au fil des années, une
vingtaine de recettes artisanales, conditionnées en verrines, ont été créées, allant des tartinables pour apéritif aux soupes de poisson en passant par les rillettes. Les produits, qui
valorisent aujourd'hui 8 % des volumes débarqués par l'armement, sont commercialisés
à la fois en grandes surfaces, chez Leclerc ou Intermarché, et sous la marque Ty Pesked,
réservée aux magasins de type Comptoir de la Mer, La Trinitaine ou Armor-Lux. À Keroman,
face à son atelier, l'Apak s'essaie à la vente directe et exploite sa propre boutique. On
peut notamment y découvrir de nouvelles recettes, fruit d'un partenariat avec Hénaff :
des rillettes de merlu à la saucisse fumé ou de dorade aux pépites de pâté.

dernière génération, sur une réduction très
significative de la consommation de carburant. Les nouveaux bateaux offrent par
ailleurs aux équipages des conditions de
confort sensiblement améliorées : plan de
travail ergonomique, isolation phonique,
internet illimité à bord, etc. Autant d'arguments contribuant à redonner de l'attractivité au métier et à attirer de jeunes marins.
L'une des spécificités de l'Apak réside
dans ses alliances avec des structures travaillant en aval. C'est ainsi qu'il exploite deux
navires avec la Scapêche, le Naoned et le
Dolmen, et le Marie-Lou avec le mareyeur
nantais Vivo. Des accords se traduisant dans
les deux cas par des prises de participation à hauteur de 20 %. « Nous travaillons
ensemble depuis plusieurs années », commente Éric Guygniec. Les partenaires ont
ainsi pu développer une compréhension et
une connaissance de leurs métiers respectifs. Les prises de participation au capital des
bateaux consolident ces alliances. « Nous
nous approvisionnons auprès de l'Apak,
explique Dominique Sire, le directeur du
développement de Vivo. Nous suivons leur
activité, ils nous préviennent de leurs arrivages. Notre coopération fonctionne bien.
Nous avons voulu aller plus loin. Ils recherchaient un partenaire financier. Cet investissement nous permet d'aller plus loin que la
seule relation client-fournisseur. » ■

PRODUITS DE LA MER N°193 JUIN 2019

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