produits de la mer - n°193 - Juin 2019 - 28

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Symbiomer marie la truite de mer et le kombu
Dans l'estuaire du Trieux,
la jeune société Symbiomer
a obtenu une autorisation
pour élever des truites
de mer. Une production
réalisée sur une concession
associant poissons
et algues.

L.F.

e vous fiez pas à l'anonymat du
hangar, caché au fond de la zone
industrielle de Paimpol, ni à l'absence de logo dans le hall d'accueil. La toute jeune PME, créée en janvier 2017, se singularise en revanche par
l'originalité de son modèle économique,
associant aquaculture intégrée de macroalgues et de truites de mer à une activité
plus classique de pêche de coquilles SaintJacques et d'algues de fond.
Alexis Bouvet, 31 ans, originaire de
Perros-Guirec, a longuement mûri son projet avant de se lancer. Son idée de coupler,
dans l'estuaire du Trieux, deux productions
au sein d'une structure polyvalente repose
sur sa volonté de créer davantage de valeur
au niveau de la concession. Cela permet
également de répartir les coûts de maind'œuvre et d'amortissement du bateau sur
deux activités et d'assurer la complémentarité des calendriers de production. Avec les
algues, entre l'ensemencement d'automne
et la récolte de mai ou juin, il n'y a pas

Alexis Bouvet (à gauche), 31 ans, patron de Symbiomer,
entreprise de pêche, d'algoculture et de trutticulture.

grand-chose à faire, hormis de la surveillance. Or, ces six mois correspondent à la
durée d'élevage des truites de mer. En théorie, la symbiose est également naturelle :
les algues sont censées capter les rejets des
poissons, réduisant l'impact environnemental autour des cages flottantes. En milieu
ouvert, le bénéfice de ces échanges est
cependant difficile à prouver.
Le principe même de cette aquaculture multitrophique a pesé favorablement
dans l'obtention de l'autorisation, la première dans l'Hexagone depuis 1996 pour

À savoir
L'association truite
et algue est encore
expérimentale à
l'ouvert du Trieux mais
elle suscite l'intérêt
des professionnels
et du grand public.

des poissons d'élevage en mer. La même
logique de polyvalence prévaut pour la
récolte des algues de rive. Le navire-coquillier de 11 mètres est doté d'une grue pour
charger le goémon.
Alexis Bouvet et son associé Yannick
Hémeury, une figure de la pêche paimpolaise, ont misé aussi sur la production
intégrée pour faire accepter leur activité
par les nombreux usagers du littoral. La
concession se trouve dans un secteur très
touristique, à proximité immédiate de l'archipel de Bréhat. Les plaisanciers y sont
nombreux, ce qui implique de retirer les
cages avant la mi-juin. Le choix a par ailleurs été fait d'opter pour une faible densité d'élevage, en dessous de 15 kg/m3,
soit deux à trois fois moins que les densités conventionnelles. L'espèce de truite
est de type arc-en-ciel. Il n'y a pas de
label bio mais l'aliment, acheté auprès du
Gouessant, est tout de même porteur du
logo AB. Le fait que l'estuaire soit soumis
à beaucoup de courant favorise la qualité
du poisson.
La première vente des truites de mer s'effectue à la criée de Saint-Quay-Portrieux et
sur le réseau de vente directe des saintjacques développé par Alexis Bouvet. Il
s'agit essentiellement de comités d'entreprise. Les poissons sont vendus entiers. Des
réflexions sont en cours avec un partenaire
spécialiste de la conserverie et du fumage
en vue d'une valorisation transformée. Là
encore, l'objectif est le même : créer de la
valeur grâce à la singularité. ■

[Un nouveau site pour La Compagnie Bretonne]

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PRODUITS DE LA MER N°193 JUIN 2019

D'ici la fin de l'année, la conserverie familiale
finistérienne Furic inaugurera une nouvelle
usine à Penmarc'h. Avec ses 6 100 m², elle
sera deux fois plus grande que le bâtiment
actuel de Saint-Guénolé. L'investissement, soutenu par la société d'économie mixte Breizh,
représente un total de 10 millions d'euros. Il
devrait se traduire par l'embauche de 15 à
20 personnes dans les années à venir. Connue
pour ses recettes élaborées de produits de la
mer revendues sous la marque La Compagnie
Bretonne, l'entreprise bigoudène a réalisé l'an
passé un chiffre d'affaires de 20 millions d'eu-

ros. La société est spécialisée dans la fabrication de sardines en boîte, thon à l'huile, rillettes et autres soupes de poisson. Le nouveau
site devrait, lui, permettre d'étoffer sa gamme,
notamment avec des spécialités à tartiner, et,
évidemment, de développer les volumes produits. Sur le plan commercial, elle exploite son
propre réseau de huit boutiques en Bretagne
sud et dispose également d'un site de vente
en ligne. Parallèlement, ces produits sont également revendus dans la restauration hors
foyer et référencés dans un certain nombre
d'épiceries fines.

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