produits de la mer - n°195 - Septembre 2019 - 26

Actu ❘ TENDANCES des MARCHÉS

SAUMON ❘ Le marché se rétablit après le bloom
Historique des prix à terme
du saumon
Nok/kg
66
65
64
63
62
61
60
59
58
57
56

06-05-2019
27-06-2019

Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre

07-06-2019

Source : Fish Pool

Les prix à terme du saumon ont augmenté
de près d'1 Nok/kg, trois semaines après que
les mortalités dues au bloom aient été annoncées.
Les prix à terme pour l'année 2020 ont eux aussi
augmenté. Actuellement, les prix sont plus bas
que lors de la période de crise.

La valse des prix, initiée par les fortes mortalités dues au bloom planctonique de ce
printemps dans le nord de la Norvège,
semble désormais apaisée. « Il n'y a pas eu
de fortes mortalités depuis le 8 juin, précise
Simen Thorbeck, responsable des négociations chez Fish Pool. Les prix à terme du saumon, qui avaient augmenté de 10 à 12 centimes d'euros quelques semaines après
l'annonce, sont maintenant redescendus à
des valeurs similaires aux prévisions précédant les mortalités. »
Les éleveurs des régions du Nordland et
du Troms ont perdu 8,2 millions de saumons, soit 13 430 tonnes de poisson. « Il
est plus intéressant d'analyser ces chiffres
comme une perte future, approfondit
Simen Thorbeck. Le poids moyen de pêche
des saumons est d'environ 4,7 kg, multiplié par 8,2 millions, cela représente une
perte à terme pour les producteurs de
38 500 tonnes. C'est une échelle haute, si
les poissons sont morts au début de leur
croissance, une partie peut être compen-

sée en relâchant de nouveaux juvéniles
dans les cages. »
La faible valeur de la couronne norvégienne ces derniers temps a poussé
les contrats vers le haut. Les acheteurs
européens ont tout intérêt à acheter en
euros. Les cours spots suivent la tendance
inverse, mais le bloom planctonique n'y
est pas pour grand-chose. Après un gros
pic de prix les semaines suivant l'annonce, le marché s'est calmé et les prix
sont même plutôt bas. Selon Fish Pool,
« la Norvège et l'Écosse récoltent de gros
volumes actuellement, ce qui pousse les
prix vers le bas, mais c'est difficile de
dire combien de temps cela va durer. Le
poids moyen de récolte pour le saumon
de Norvège a été plus bas cette année,
c'est souvent un signe que les producteurs souhaitent combattre les poux de
mer. Pour l'Écosse, les producteurs ont
beaucoup plus de saumons en mer que
l'année passée ».
Guillaume JORIS

MAQUEREAU ❘ Le stock se porte bien
Évolution des captures
de maquereau depuis 2005
millions de tonnes

1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0

2005

2010

2015

Source : Conseil international pour l'exploration de la mer

La biomasse de maquereau est en déclin depuis 2014,
selon le Ciem, mais reste au-dessus du rendement
maximal durable. En 2017, 1,156 million de tonnes
ont été capturées au total, soit 35 % de plus que
les recommandations du Ciem, car les quotas ne sont
pas gérés conjointement par l'ensemble des pêcheries
exploitant le stock.

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PRODUITS DE LA MER N°195 SEPTEMBRE 2019

Bonne nouvelle pour les pêcheurs comme
pour les conserveurs : le maquereau d'Atlantique nord-est est en bonne santé,
contrairement à l'avis du Ciem publié en
octobre 2018. L'organisme d'évaluation
des stocks a publié une révision de ses
méthodes de notation pour cette espèce
et affirme désormais que le stock n'est pas
surexploité. Le premier avis du Ciem avait
conduit à une baisse des quotas 2018,
notamment pour l'Europe, et à la suspension du MSC pour l'ensemble des pêcheries exploitant ce stock. Publiée en mai,
la révision de l'avis scientifique recommande un total de captures admissibles de
770 358 tonnes, soit le double du quota initialement indiqué.
Grâce à cette évolution, les acteurs du
maquereau espèrent récupérer leur certification MSC, mais rien n'est encore joué.
« De nouveaux audits ont été menés en
juillet, mais le MSC n'est pas le seul décisionnaire. Il doit confronter ses résultats à
d'autres organismes de certification indé-

pendants, déclare Gerard van Balsfoort,
directeur du groupe de travail sur les
pélagiques nord au sein de l'Association
européenne des organisations de producteurs de poisson (EAPO). Surtout que l'Islande, le Groenland et la Russie ont unilatéralement décidé d'augmenter leurs
quotas en cours d'année. » La pêcherie
de maquereau n'est pas gérée conjointement. L'Europe, la Norvège et les îles Féroé
s'accordent sur des quotas mais les autres
pays réglementent leurs volumes sans
consultation internationale. « La décision
de ces pays ne va pas nous aider à récupérer la certification puisque si l'on additionne les quotas de chaque pays, cela
représente plus de 100 % des captures
admissibles recommandées par le Ciem,
poursuit le Néerlandais. L'Europe a choisi
de ne pas revoir ses quotas à la hausse.
En tant que pêcheurs, nous sommes forcément déçus, mais cela pourrait jouer en
notre faveur. »
G. J.

produits de la mer - n°195 - Septembre 2019

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