produits de la mer - n°195 - Septembre 2019 - 21

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ÉCH S d'ENTREPRISES
Jouer la carte de l'épicerie fine de la mer
Nous tro
trouvons dommage, au sein du comité régional, que parfois, nos
"beaux
pro
produits se retrouvent vendus sous d'autres marques. La marque

▼

B.G.

colle
collective
Huîtres de Normandie, puis l'IGP dans un second temps,
v nous permettre de mieux valoriser nos productions locales
va
e de ne plus nous retrouver tributaires de courtiers banalisant
et
n
nos produits.
Nous ne voulons plus être considérés simplement
c
comme
un grenier de producteurs mais véritablement comme
l
l'épicerie
fine de la mer. Cette implication vers l'aval contribue
à donner un avenir au secteur ostréicole normand.
Dans la même logique, l'IGP va aider à faire valoir
la singularité des productions issues de nos petits villages. »
Thierry Hélie, président du comité régional
conchylicole de Normandie - mer du Nord

Vers une meilleure gestion de la biomasse mytilicole
La moule est un produit formidable, que l'on peut manger avec les doigts,
"
entre amis. Nous avons de véritables atouts pour séduire les consommateurs.

Loïc Maine, président du Groupement
des mytiliculteurs sur bouchot

B.G.

n grande surface,
Pour autant, s'agissant d'un produit commercialisé à 70 % en
raphique
les attentes des consommateurs en termes d'origine géographique
gne
sont moins marquées que pour les huîtres. Outre la campagne
de communication (lire ci-contre), l'autre actualité des
ge
producteurs normands de moules réside dans le démarrage
du programme GBM (Gestion de la biomasse mytilicole).
Via une meilleure connaissance de l'impact des prédateurss
et une analyse des coûts de revient, il vise à donner
n
aux professionnels des clés afin d'optimiser leur production
et d'adapter leurs méthodes par bassin. »

Intégrer l'expédition plutôt que de vendre en gros

En N
Normandie, beaucoup d'ostréiculteurs se contentent de
vendre e
en gros. Aux Huîtres Mauger, nous avons fait le choix de
travailler p
par nous-même l'expédition et la communication. Nous
connaiss
connaissons
évidemment très bien notre produit. Cela plaît aux
poissonnie
poissonniers. Lors du dernier Concours général agricole, à Paris,
nous av
avons obtenu notre douzième médaille. Notre gamme se
compose de trois segments : la fine, surtout produite à Blainville ;
la spéciale
spéciale, essentiellement à Saint-Vaast ; et la Poésie, une huître
sélecti
sélectionnée,
produite sur les deux zones et bénéficiant d'un
pa
packaging différenciant. Elle a déjà gagné trois médailles
d'
d'or et constitue notre vitrine sur les marchés d'export. »
Nicolas Lescroël, cogérant des Huîtres Mauger
N
B.G.

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pas le cas par le passé. La filière et ses cinq crus
se sont mis en ordre de marche. L'huître de
Normandie est une huître de garde, travaillée
sur la durée sur un estran très grand. Le fait
qu'elle soit découverte deux fois par jour, plusieurs heures, lui confère un goût typique et
davantage de longueur de bouche. Grâce au
trompage, sa coquille fait moins de dentelle.
Avec plus de 13 mètres de marnage,
la Normandie présente les plus grandes
marées d'Europe. La prédominance de
sable, plutôt que de cailloux, joue également sur la spécificité de ses moules de
bouchot. Les longues expositions à l'air les
rendent plus vivaces, renforcent le muscle.
La coquille est moins friable. Autant de spécificités que les mytiliculteurs normands font
valoir en complément du cadre plus global
du signe européen de qualité STG (spécialité
traditionnelle garantie) moules de bouchot.
Parallèlement à la campagne de communication, le CRC de Normandie - mer du
Nord travaille à un autre chantier : la finalisation de sa charte économico-environnementale, proposée sur la base du volontariat. Listant les bonnes pratiques, comme le
ramassage des déchets sur l'estran, reliée à
une mention destinée aux consommateurs,
elle devrait voir le jour elle aussi en 2020.
Le comité conchylicole Normandie - mer
du Nord (qui s'étend jusqu'aux Hauts-deFrance) mène actuellement quelques expérimentations sur de nouveaux secteurs. Une
production d'huîtres va ainsi démarrer à
Oye-Plage, dans le Pas-de-Calais. Des tables
viennent aussi d'être posées à Quiberville
(Seine-Maritime). Un parc de coques a été
ensemencé à Auberville, près de Villers-surMer (Calvados). Près de Dunkerque, ce sont
des pétoncles noirs qui font l'objet d'un
essai, en suspendu. Le plus souvent, il s'agit
de producteurs de moules ou de palourdes
souhaitant se diversifier.
Diversification : la logique est la même pour
ces professionnels qui lorgnent du côté de la
transformation des algues entéromorphes
(de la famille des ulves). Mais dans tous les
cas, la démarche préalable aux expérimentations est la même : longue et complexe.
Existe-t-il une demande des collectivités
locales ? Quels sont les niveaux de prédation ? Quelles conditions d'accès à l'estran ?
Quelles relations avec les promeneurs ou les
pêcheurs à pied ? Quid de l'impact environnemental ? Quand les réponses débouchent
sur une expérimentation, il faut alors étudier
les méthodes de culture (normes, densités,
etc.). Une démarche globale nécessitant au
minimum six à sept ans. ■

PRODUITS DE LA MER N°195 SEPTEMBRE 2019

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