produits de la mer - n°195 - Septembre 2019 - 24

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Kermarée, la Normandie sur un plateau

ermarée, société créée par un
conchyliculteur dans le but premier de commercialiser sa production, a aujourd'hui une toute autre
dimension. Dans ses installations de la zone
conchylicole de Blainville-sur-Mer (Manche),
l'entreprise emploie une cinquantaine de
personnes, réparties sur quatre ateliers :
coquillages (bulot, amande, praire, bigorneau), huîtres, moules et enfin un atelier
cuisson, couplé à une petite unité de surgélation. « Nous proposons tout ce qui est susceptible de se retrouver sur un plateau de
fruits de mer », résume Pascal Lecardonnel
(photo), directeur commercial de Kermarée.
Y compris, donc, des langoustines ou des
pinces de tourteau importées d'Écosse, d'Irlande ou de Norvège.

B.G.

Le leader des coquillages
du Cotentin Kermarée
est un fournisseur
incontournable des
enseignes de grande
distribution. Sa puissance
d'achat en bulots, huîtres
et moules en fait aussi un
acteur de poids de la filière
normande des coquillages.

Les approvisionnements sont diversifiés.
La société manchoise travaille avec une
quarantaine d'ostréiculteurs et de mytiliculteurs établis entre Pirou et Bréville. Pour les
bulots, elle se fournit en direct, de gré à gré,
auprès de 24 bateaux allant de Saint-Malo
à Port-en-Bessin. Des achats complémentaires sont effectués à la criée de Granville,
notamment pour les praires et les amandes.
Avec 3 000 tonnes de bulots par an,
Kermarée est l'un des principaux opérateurs sur ce marché. En moules de bouchot, ses achats annuels représentent
1 600 tonnes, et 600 à 700 tonnes pour
les huîtres. Kermarée travaille avec la plu-

Parmi les
achats annuels
de Kermarée :

3 000

de bulot

1 600

t
de moule de bouchot
et 600 à 700 t d'huître.

[Cornic-Novamer veut se développer à l'export ]

B.G.

Les entreprises familiales d'importation de produits de la mer surgelés Cornic et Novamer
ont fusionné en 2018 au sein d'une seule et même entité juridique. Néanmoins, les deux
noms ont été conservés afin de bien distinguer les deux activités : l'approvisionnement
des grandes surfaces et de la restauration hors foyer pour Cornic ; la revente aux transformateurs pour Novamer. L'an passé, la société a écoulé 7 800 tonnes de produits pour
d'affaires de 50 millions d'euros.
un chiffre d'a
piliers de la gamme sont le cabillaud, la coquille Saint-Jacques,
Les quatre p
et le colin. Une gamme plutôt courte mais proposant pour chaque
les moules e
l'ensemble des formes. Le catalogue Cornic-Novamer associe difféespèce l'en
provenances (coquilles du Pérou et de Normandie, moules du Chili
rentes prove
bouchot, etc.) afin de pouvoir répondre aux attentes spécifiques des
et de bouc
Actuellement, Cornic-Novamer cherche à développer son porteclients. A
feuille de clients à l'export, principalement en ciblant des industriels
feuil
ou des grossistes. « Nous travaillons déjà avec le Royaume-Uni et
l'Italie. Nous sommes sur le point de démarrer avec l'Espagne »,
déclare Bruno Deshayes, directeur commercial.

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PRODUITS DE LA MER N°195 SEPTEMBRE 2019

part des enseignes de grande distribution,
sous marque de distributeur (Système U,
Carrefour, Intermarché) ou sous sa propre
marque (Leclerc, Auchan). L'entreprise du
Cotentin fournit aussi Grand Frais et Lidl,
et des grossistes dont les clients revendent
sur les marchés traditionnels.
Le sujet de la contribution des labels à une
meilleure valorisation des produits arrive vite
sur la table. Pascal Lecardonnel le dit franchement, il n'est pas convaincu que l'IGP générera un supplément de prix sur le bulot de
Granville. « On ne sait pas, à ce stade, si les
consommateurs y sont sensibles. Nous avons
toujours travaillé dans le sens de la qualité des
produits, cette reconnaissance européenne
vient le confirmer. Il faudra voir à l'avenir l'articulation avec les autres labels, notamment
le MSC. » Le responsable commercial est en
revanche plus affirmatif sur la nécessité d'aller chercher de nouveaux clients, plus jeunes,
par exemple sur le marché des huîtres, très
vieillissant. « La filière doit faire de vrais
efforts pour renouveler la clientèle. Même si
pour nous, communiquer à destination des
jeunes via les réseaux sociaux ou les smartphones n'a rien d'évident. »
Depuis un an, Kermarée fait partie du
groupe Mericq. Cela a-t-il eu des impacts
sur la politique commerciale de l'entreprise
manchoise ? « Côté commerce, nous avons
gardé notre autonomie. Les changements
sont intervenus du côté des structures où le
groupe Mericq nous a accompagnés pour
moderniser nos outils et nos process. Les
synergies au quotidien sont de bon augure
pour l'avenir. » ■

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