produits de la mer - n°198 - décembre-janvier 2019 - 30

Dossier ❘ COQUILLE SAINT-JACQUES

COQUILLE SAINT-JACQUES
Gérer l'abondance
La saison 2018-2019 a été exceptionnelle en quantité de débarquements
mais, par conséquent, moins en prix.
Les acteurs de la filière, qui savent gérer la ressource, entendent aujourd'hui mieux gérer le marché.
À l'international, la tendance est aussi à l'abondance et à la baisse des prix.

Dossier : Dominique GUILLOT

Blanche bretonne
et coraillée normande

A

vec l'automne pointe la saintjacques  : l'ouverture nationale
de la pêche au fin mollusque
est traditionnellement fixée au
1er octobre. Et la saison s'achève le 15 mai.
Voilà pour la théorie. Ensuite, chaque
région de production travaille selon ses
règles et ses volumes. « En Bretagne nord,
la campagne de coquille Saint-Jacques
2019-2020 a débuté dans les zones
annexes, au large ou chargées de crépidules, le 7 octobre, indique ainsi Damien
Venzat, directeur de l'OP Cobrenord. Début
novembre, elle s'est poursuivie avec l'ouverture du gisement principal, au milieu de
la baie de Saint-Brieuc, où une journée de

Valorisation :
sortir la coquille !

Importations, pectinidés
et plats cuisinés...

pêche ne dure que 45 minutes.» En amont,
l'Ifremer a mené une campagne afin d'estimer la biomasse totale disponible. Elle avoisine 41 00  tonnes, soit moins que le record
de l'an dernier (48  400  tonnes). Mais la
biomasse exploitable est à 25 800 tonnes
(25 300 tonnes en 2018). « Le chiffre est
très bon, comme l'an dernier, poursuit le
responsable. Mais le recrutement, c'est-àdire les coquilles plus petites qui feront les
stocks exploitables de demain, s'amenuise.
Les prochaines années seront donc moins
bonnes et nous devons gérer au mieux
cette abondance théorique attendue. »
L'année dernière, le  volume global des
captures a été en augmentation de 4 %.

Consommation
De la bretonne
(Côtes-d'Armor,
voire Saint-Malo, Brest
ou Quiberon)
et de la granvillaise
à l'ouest de
l'Hexagone. Et plutôt
de la normande de
Manche-est (Port-enBessin, Dieppe...),
coraillée, pour l'Île-deFrance.

Mais la valeur, et donc le prix moyen sous
criée, étaient en recul  de respectivement
6 et 10 %. Pour assurer de belles saisons
sur le marché français, il faut effectuer une
gymnastique entre volume et prix. Sachant
que, en Manche ouest, tout est débarqué
en criée pour plus de transparence.
«  La demande est forte pour de la
coquille traditionnelle entière en novembre
et décembre, pour les fêtes. Mais dans la
seconde saison, qui s'ouvre après la pause
de janvier, on recourt plus au décorticage
et à la mise en noix avec notre partenaire
Celtarmor.  » Cette mécanique vers de la
transformation en noix, fraîche ou surgelé,
fonctionne dès le début de la saison, en

Xavier Menguy, directeur de Celtarmor

C

ette campagne démarre bien mais la commercialisation reste conditionnée aux mouvements sociaux
qui s'annoncent. Nos ventes en noix décortiquées
portent pour deux tiers sur le surgelé et s'effectuent pendant les fêtes. Si on les loupe, pour des questions de
logistique avec les plateformes de la GMS, comme
l'année dernière, il n'y a pas de rattrapage. La
campagne précédente a été très particulière,
avec de la surpêche en Normandie mais aussi
de l'abondance en Amérique du Sud.
DR

"

Bon début de campagne

❘ 30 ❘

PRODUITS DE LA MER N°198 DÉCEMBRE-JANVIER 2020

Sur le frais, notre produit, sec et traité à l'eau de mer, profite
d'une qualité reconnue. Après, il y a le facteur prix qui évolue au fil de la saison. Nous traitons au total 280 tonnes par
semaine. Nous avons un rapport direct avec les pêcheurs et
sommes l'un des chaînons de la gestion intelligente et collective dans la baie de Saint-Brieuc. Nous sommes aussi réputés
auprès de la restauration, en Rhône-Alpes par exemple. C'est
un peu plus difficile à Paris où la normande est privilégiée.
Du coup, nous avons ouvert un site internet pour dynamiser
les achats en direct. »
produits de la mer - n°198 - décembre-janvier 2019

Table des matières de la publication produits de la mer - n°198 - décembre-janvier 2019
