produits de la mer - n°199 - Février-Mars 2020 - 51

Dossier ❘ PROCESS ET CONDITIONNEMENT

(1) PET : polyéthylène terephthalate,
PE : polyéthylène, PEHD : polyéthylène haute
densité, PP : polypropylène, PS : polystyrène
(PSE : expansé), EVOH : éthylène alcool vinylique

Innover : du biodégradable
à la consigne
Le challenge Innovation écoemballage
de Scapmarée
Un total de 3,2 millions de caisses marée en PSE ; 14,8 millions de barquettes libreservice de filets et crevettes ; 2,1 millions de barquettes LS de moules : c'est le nombre
de contenants absorbé chaque année par la Scapmarée. Des volumes conséquents qui
ont poussé l'enseigne Leclerc à décliner son manifeste du Mouvement pour la planète en
lançant le challenge Innovation écoemballage, qui vise à trouver des contenants vertueux
écologiquement susceptibles de remplacer cette masse.
Entre réception des candidatures, des échantillons et leurs tests en situation, l'opération
prendra fin en avril 2020. « La première phase s'est déroulée avec succès, indiquait
mi-décembre Adrien Cagna, responsable qualité de Scapmarée. Les tests ont réuni une
dizaine de candidats avec un haut degré d'innovation et une diversité des matériaux,
de la barquette en bois pelliplaqué à la caisse marée biodégradable. La deuxième phase
se dessine avec des caisses marée réutilisables et des barquettes en fibres de bagasse de
canne à sucre. Nous restons par ailleurs attentifs à de nombreuses pépites, non éligibles
hélas, car portant sur des projets qui ne sont pas encore aboutis. »

Pandobac en rotation
« Pandobac, la livraison zéro
déchet » : dans le domaine,
Shu Zhang sait de quoi elle
parle. Se débarrasser des
caisses PSE venues de Rungis
après que les grossistes ont
livré son restaurant parisien
Maguey n'est pas toujours
simple. D'où l'idée de s'associer
avec Roch Feuillade et Anaïs
Ryterband pour créer Pandobac.
Installée dans le pavillon A4 de
la marée à Rungis, la start-up,
lancée en juillet 2018, assure
location et gestion d'un
stock de caisses en PEHD et PP pour effectuer la livraison du dernier kilomètre vers l'Îlede-France. Les principaux opérateurs de la marée du Min sont abonnés à ce service
(Reynaud, Demarne, Transgourmet, Armara et J'Océane). « Nous leur proposons un tarif
d'abonnement selon le nombre de bacs utilisés et leurs rotations. Ils viennent les chercher,
assurent leurs livraisons en collectant chez leurs clients les bacs sales. Ils nous les ramènent
pour le lavage et repartent avec un lot propre. » Pandobac gère environ 800 bacs par jour.
Le service revient entre 40 centimes et 1 euro à l'utilisateur selon l'importance de ses flux.
La jeune société travaille actuellement à la mise en place d'un bac spécialement dessiné
selon les retours d'expérience et isotherme, et s'apprête à proposer ses services dans
d'autres Min de l'Hexagone.
DR

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ner les matériaux (séparer les couches des
films complexes), la tendance est au monomatériau. Mais comment conserver les qualités des complexes qui offrent barrière à
l'oxygène, à l'humidité, solidité mécanique,
DLC allongée, résistance à différents traitements, dont thermique... ?
Leygatech développe ainsi des emballages souples, avec propriétés barrières (gaz,
arômes...) et une recyclabilité améliorée par
rapport aux complexes en PE et EVOH. Leur
résistance thermique et mécanique autorise
des applications en sachets sous vide, flow
packs et doypacks. Epoca propose un emballage souple en PE, 100 % recyclable, idéal
pour des sachets en présentation verticale,
mais sans barrière à l'humidité. Boulanger
et Guelt développent des solutions skin sur
carton. Et Guelt, avec Iziwrap, assure une
mise sous fourreau carton d'une barquette
plastique : faire disparaître à la vue le plastique, devenu un gros mot, fait aussi partie
des possibilités que ne rejettent pas les services marketing !
Plus concrètement, des pistes se dessinent dans l'univers des bioplastiques, issus
de matériaux biosourcés et/ou intégralement biodégradables. Mais avec 2,1 millions de tonnes de capacité de production
en 2018, ils ne représentent que 0,75 %
du marché mondial des polymères. La solution viendra-t-elle de la mer ? Lucy Hughes,
étudiante à l'université du Sussex, en
Angleterre, a inventé un bioplastique créé
à partir de peau de poisson, d'écailles et
d'algues rouges, biodégradable et compostable, appelé Marinatex.
Pour certains observateurs, des développements forts sont attendus sur le papier,
le matériau pour lequel le recyclage fonctionne le mieux. Le problème demeure
ses performances en termes de barrières,
bonnes pour l'oxygène et la graisse mais
limitées pour l'humidité.
Entre qualités intrinsèques, rapport à
l'environnement et prix (qui fait pencher la
balance), le choix des matériaux pour concevoir son conditionnement n'est pas toujours
simple. Aucune solution ne répond à la quadrature du cercle : origine autre que fossile,
propriété de l'emballage et fin de vie sans
dommage environnemental. Mais la filière
phosphore. Au moment de choisir, ne vous
emballez pas... ■

PRODUITS DE LA MER N°199 FÉVRIER-MARS 2020

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