produits de la mer - n°199 - Février-Mars 2020 - 67

L.F.

Dossier ❘ L'OFFRE BIO

tion 2017 a été estimée à 17 000 tonnes.
Nombreuses sont les autres espèces disponibles en bio : bar, daurade, truite, crustacés, moules, etc.
Oso (désormais dénommé R & O Seafood
Gastronomy), pionnier dès 2007 avec la
gamba bio de Madagascar, a commercialisé 1 645 tonnes de ce produit phare en
2019. Après la daurade et le bar bio du
golfe de Corinthe (500 tonnes), le dernier
lancement concerne le saumon d'Irlande
bio, en partenariat avec une société locale.
Les premiers volumes à marque Oso ont
été péchés en juillet 2019, au rythme de
2 ou 3 tonnes par semaine pour commencer. La production montera en puissance
au printemps-été 2020. Le groupe a aussi
un projet d'huîtres creuses bio en Bretagne
sud, avec un partenaire déjà engagé à ses
côtés en ostréiculture conventionnelle.
R & O Seafood Gastronomy, premier
acteur européen de l'aquaculture bio, a
par ailleurs travaillé son offre bio Oso avec
un concept « compte fixe poids fixe ».
Bars et daurades sont proposés aux poissonniers en caisse de dix poissons, ce qui
évite les contraintes de la pesée ou de la
comptabilité matière. Même concept sur la
gamba, en cru surgelé pour les restaurateurs, qui permet de maîtriser le coût et le
rendement à l'assiette et d'offrir à tous les
convives des crevettes de même taille. Le

groupe promet une supériorité qualitative
du bio. « À taille équivalente, la chair du
bar bio Oso est souvent plus blanche que
celle d'un bar sauvage, du fait de l'écosystème du golfe de Corinthe et de sa courantologie », affirme Mathias Ismail, directeur
général. Les gambas de Madagascar cuites
affichent une couleur rouge orangé, une
brillance, un croquant et un goût caractéristiques. Sur le saumon, la texture ou le
taux de gras sont « remarquables ».
Gloria Maris propose du bar et de la daurade royale bio, produits en Corse (ferme
de Campomoro, 150 tonnes par an) et
en Sardaigne (ferme de Palma d'Oro,
150 tonnes de bar et 100 tonnes de daurade). Au total, le bio représente moins de
10 % des tonnages du groupe. « Le label
AB génère l'adhésion du consommateur
et le rassure. C'est encore plus vrai si l'on
ajoute l'origine France », observe Stéphane
Merida. Les poissons sont commercialisés chez des restaurateurs bio, mais aussi
via Food4Good (transformation, pour les
magasins bio). C'est toutefois plutôt sur le
Label rouge que des développements sont
en cours après le maigre, déjà disponible.
Chez Cromaris, 5 % des 10 000 tonnes
de bar et daurade, élevés en mer Adriatique
(Croatie) sont bio. Avec, en bonus, une
labellisation ASC sur toute la production
depuis l'été 2019. « Le bio est recher-

+
%
La progression de
la consommation
de produits (non
transformés) de
l'aquaculture bio en
France entre 2014
et 2017.
Source : Eumofa

20 30

+
à
%
Le surcoût de
l'aquaculture en bio
par rapport à
du conventionnel
de qualité.

30 50

à
%
+
Le surcoût à la vente
des produits bio
transformés par rapport
au conventionnel.

ché avant tout pour le bio. L'origine est
secondaire, contrairement au conventionnel où c'est un critère important », assure
Julie Dujardin. Deux projets de nouveaux
emballages s'appliqueront à l'intégralité de
l'offre au deuxième ou troisième trimestre
2020, pour être en phase avec la stratégie
de développement durable. D'autres opérateurs comme Demarne (poissons, crevettes...), Mytilimer /La Cancalaise (truite),
Cornic Novamer (moules, saumon atlantique et plus récemment saint-jacques)
sont également sur les rangs bio.
L'aquaculture bio respecte la réglementation de 2007, qui évolue en 2021 (lire page
39). Les cahiers des charges incluent des critères variés : génétique, alimentation, densités moindres qu'en conventionnel, qualité
des eaux, faible impact sur l'environnement,
prophylaxie, traçabilité, etc. Des contraintes
qui ont un prix. Cromaris évalue le surcoût
du bio entre 20 et 30 % par rapport à du
conventionnel de qualité, Gloria Maris à
20-25 %. Sur les produits transformés,
l'écart peut être encore supérieur. « Les prix
de vente consommateurs sont 30 à 50 %
supérieurs au conventionnel. Le prix est le
premier frein au développement du bio »,
explique Véronique Paulet, responsable
de la marque Phare d'Eckmühl (groupe
Chancerelle), dont le cahier des charges est
aussi au maximum local. ■

PRODUITS DE LA MER N°199 FÉVRIER-MARS 2020

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