produits de la mer - n°199 - Février-Mars 2020 - 33

Actu ❘ TENDANCES des MARCHÉS

SPIRULINE ❘ Viser le marché de proximité

En valeur

En volume (en tonnes)

(en millions de dollars)

1 dollar = 0,90 euro

68 025,2

9,4

629,6

31 625,4
367,7

2019

2025

2019

2025

18 à 20 %

La part de la vente directe au grand public, en baisse, au
profit des canaux commerciaux qui devraient enregistrer
une croissance de 9 à 10 % d'ici 2025.

« La progression s'annonce forte et croissante. » Selon l'étude présentée à l'occasion
d'un atelier spiruline de l'European algae
biomass association (EABA) à Montpellier,
le marché de la spiruline est très engageant.
Les prévisions tablent sur + 9 % par an. Les
États-Unis représentent près de 25 % des
volumes mais 50 % de la valeur. La Chine
est en miroir : 40 % de la production mondiale pour 33 % de la valeur.
La France, avec 5 % du marché mondial et
2 à 3 % de la production, représente 42 %
en valeur du marché européen. « Le marché
va grossir, au profit des plus gros producteurs mondiaux (États-Unis et Chine), relativise Avigad Vonshak, l'un des spécialistes
mondiaux de la cyanobactérie. Pour les producteurs artisanaux, il faut plutôt viser les
marchés de niche en circuit court. »
C'est le chemin pris par Severino Becagli,
une entreprise agricole italienne. Utilisant la
L'entreprise Severino Becagli introduit la spiruline
dans des produits courants comme la bière.

spiruline pour l'épuration des biogaz, elle
a décidé, il y a 18 mois, d'investir 1,5 million d'euros dans la commercialisation.
Face aux coûts chinois, dix fois moindres,
« nous avons décidé d'introduire la spiruline jusque dans la maison des Italiens »,
explique Damiano Gritti, le manager technique. En l'intégrant dans des produits de
consommation courante : fromage pecorino, bière, pâtes, miel, jus de pomme ou
chocolat. Certifications bio, storytelling...,
le marché est en développement. « Nous
espérons que la demande fera monter le
prix », souligne Damiano Gritti.
Hélène SCHEFFER

H.S.

Prévisions de croissance du marché
mondial de la spiruline

PLATS PRÉPARÉS ❘ Le frais fait la différence
Répartition des achats annuels

28%

36%

37%
5%
4%

10%
12%

Plat cuisiné à base de viande
Pizza/quiche/tarte/tourte

28%

20%
20%

Plat cuisiné à base de poisson
Plat cuisiné à base de pâtes
Plat cuisiné à base de pomme
de terre

Les achats de plats préparés ne représentent que 3 %
des dépenses alimentaires des ménages pour leur
consommation à domicile (116 euros sur 3 585 dépensés
annuellement par un ménage français).
Cette proportion est stable dans le temps.

Source : Kantar Worldpanel, élaboration FranceAgriMer

Répartition en valeur des achats annuels de plats
préparés par les ménages français pour la consommation
à domicile
Anneau interne : moyenne 2008-2010
2015-2
Anneau externe : moyenne 2015-2017

FranceAgriMer a livré, en décembre 2019,
une étude sur les achats et les dépenses
des ménages en plats préparés et observé
les évolutions entre 2008 et 2017. On
note d'emblée un contexte différent de
la précédente, publiée en 2014. Celle-ci
profitait d'un contexte favorable, l'heure
étant encore au gain de temps et à la
praticité. Aujourd'hui, les crises alimentaires se sont succédé et le goût pour la
cuisine revient dans les foyers. Malgré la
défiance des Français (58 % considèrent
que les plats préparés frais présentent des
risques pour la santé), une très grande
majorité en achète au moins une fois dans
l'année. Le surgelé est le rayon privilégié
pour ceux à base de poisson. Mais le frais
représente l'unique moteur de croissance
du segment, dans le contexte de la baisse
d'achats de produits appertisés et d'une
stagnation du rayon surgelé. La progression, particulièrement nette pour le poisson (+ 38 % en quantité), est le résultat en
bonne partie du développement de l'offre
de sushis en GMS.

Les Français ne se détournent donc pas
des plats cuisinés mais les choisissent différemment, avec une tendance à la montée
en gamme et la recherche de qualité, de
transparence ou d'une consommation responsable. Côté profil consommateur, les
plus modestes et les plus jeunes s'orientent
avant tout vers les pizzas et plats à base de
pâtes, alors que ceux composés de poisson attirent les plus aisés et les plus âgés.
Les produits à base de viande ou de produits de la mer ont le taux de clientèle le
plus élevé parmi les deux tranches d'âge
intermédiaires (35-49 ans et 50-64 ans) et
le plus faible parmi les ménages les plus
jeunes (moins de 35 ans).
En termes de volumes, la part des produits
cuisinés carnés et des pizzas est très proche
de leur poids respectif dans les dépenses. Ce
n'est pas le cas des plats à base de poisson,
qui représentent une part nettement moins
importante en volumes qu'en dépenses
(13 % pour 20 % du budget).
Dominique GUILLOT

PRODUITS DE LA MER N°199 FÉVRIER-MARS 2020

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