produits de la mer - n°199 - Février-Mars 2020 - 66

Dossier ❘ L'OFFRE BIO

L'OFFRE BIO
Toujours plus d'adeptes
L'aquaculture bio progresse à un rythme soutenu, portée par une demande croissante.
Sur les produits de la mer, la part du bio est inférieure à celles d'autres univers
mais rattrape son retard. Les prix peuvent toutefois être un frein, tout comme la mauvaise
compréhension de l'offre par le consommateur.

Enquête : Fanny ROUSSELIN-ROUSVOAL

L'offre bio se développe
à la marée et en élaboré

La pédagogie est nécessaire
sur le bio et l'aquaculture

ponsable commercial du groupe Gloria
Maris. Pour autant, la demande explose.
« Nous avons observé un vrai tournant
sur les produits de la mer bio en quelques
années, de la part des GMS puis des grossistes pour les poissonneries traditionnelles », constate Julie Dujardin, manager
ventes France de Cromaris. Les explications sont multiples : l'engouement général pour le bio ; les messages forts sur
le « pillage » des océans qui ont mis en
cause les produits de la mer sauvages et
tourné les regards vers l'aquaculture ; ou
encore la reprise des élevages bio Cannes
Aquaculture par l'enseigne Grand Frais
qui a marqué un signal fort. Comprendre :
le bio est stratégique pour la grande distribution, y compris à la marée.

n 2019, le chiffre d'affaires du
bio dans l'Hexagone, tous produits confondus, a passé le cap
symbolique des 10 milliards d'euros. Et la croissance du segment a de quoi
faire des envieux : + 15,7 % entre 2017
et 2018, + 28 % si l'on se tient à la partie restauration collective. Logiquement,
les produits de la mer n'échappent pas à
la tendance. Mais leur situation est plus
complexe. Les produits de la pêche - donc
une bonne partie de l'offre - sont exclus
de la labellisation bio. « Les consommateurs se demandent parfois si on peut
labelliser AB un poisson. Dans les produits
de la mer, le bio est encore embryonnaire
par rapport à l'ultrafrais ou aux fruits et
légumes », estime Stéphane Merida, res-

Le prix est
un point important

9,7

Mds €
Le chiffre d'affaires
des produits bio
(tous produits
confondus) en France
en 2018. C'est 5 %
de la consommation
alimentaire des
ménages et presque
quatre fois plus qu'en
2008 (2,6 milliards
d'euros).

Source : Agence Bio

Côté chiffres, selon le rapport de l'observatoire européen Eumofa, publié en
décembre 2019, 45 500 tonnes de produits de l'aquaculture (non transformés) consommés en 2018 provenaient
d'une production bio en additionnant
Allemagne, Espagne, France, Italie et
Royaume-Uni. Soit + 4 % par rapport à
2017 mais + 28 % par rapport à 2014.
Chiffre intéressant : la plus forte hausse a
été enregistrée par la France : + 80 % par
rapport à 2014 ! Le saumon est le poisson bio le plus consommé dans l'Union
européenne, avec pour principaux producteurs l'Irlande (19 300 tonnes en
2017) et le Royaume-Uni (3 000 tonnes
en Écosse). L'UE importe aussi du saumon bio de Norvège, dont la produc-

Du big data pour modéliser l'élevage bio

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PRODUITS DE LA MER N°199 FÉV
FÉVRIER-MARS 2020

'aquaculture moderne, même conventionnelle, n'a que quelques décennies d'histoire.
En bio, la filière étant plus récente, la maîtrise
est encore plus complexe », souligne Mathias
Ismail,
chez R & O Seafood Gastronomy. Sur un
Ism
plan
zootechnique, Oso a adopté, sur le bio,
p
une
u approche start-up, sans chercher à adapter
conventionnel mais en partant d'une
ll'élevage
'é

feuille blanche avec de jeunes ingénieurs passionnés, pionniers du bio. Depuis 15 ans, l'entreprise
travaille sur le « cube du confort » de la gamba
Oso. Plus de 1 000 données environnementales
sont relevées chaque jour sur la ferme malgache
et analysées grâce à la big data. Cela permet des
modélisations pointues pour optimiser le bienêtre des animaux et garantir des qualités stables.

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