produits de la mer - n°199 - Février-Mars 2020 - 74

Dossier ❘ L'OFFRE BIO

Algues : bio et pointues

Les algues bio peuvent être issues de l'algoculture, mais surtout de la cueillette.
La PME Algue Service (marque Bord à Bord) n'utilise que des algues fraîches, à 85 % bretonnes.

ans l'univers des produits de la mer
bio, les algues tiennent une place
à part. Elles sont majoritairement
achetées dans les circuits spécialisés bio. « Deux tiers des produits aux algues
portent le label AB. Les consommateurs bio
connaissent bien ces produits », souligne
Antoine Ravenel, directeur de GlobeXplore
(groupe Hénaff). C'est du moins le cas pour
les macroalgues, qui, en bio, peuvent être
issues de cueillette sauvage ou d'algoculture.
Concernant les microalgues (spiruline),
la situation est plus complexe. La spiruline
bio (ou non) vient surtout d'Asie. Au tarif
de gros, il faut compter 5 euros/kg pour la
spiruline bio chinoise et 10 à 15 pour l'indienne. La France ne produit que 50 tonnes

par an de spiruline et celle-ci s'affiche à
80 euros/kg... majoritairement en conventionnel. « Le marché est très difficile pour la
spiruline française qui ne peut se prévaloir
ni de l'argument prix, ni du label bio »,
constate Antoine Ravenel. Pour y remédier
et valoriser les efforts réalisés en matière de
qualité, la spiruline hexagonale bénéficie
depuis peu d'un label Ecocert (différent du
label AB). « La spiruline est une algue d'eau
douce pour laquelle la réglementation bio
n'était pas adaptée et donc difficilement
atteignable », explique Antoine Ravenel.
Du côté des macroalgues, le mode
de gestion - zonage - correspond à la
demande du cahier des charges bio de
2009 (appliqué en France depuis 2011).

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Bien connues des consommateurs bio, les algues se sophistiquent. En
France, le logo AB concerne davantage les macroalgues que la spiruline.

des produits aux algues
portent le label AB.

« Certaines zones bretonnes sont sous la
menace de déclassement bio, pour cause
de présence d'algues vertes opportunistes.
Or la qualité de l'eau est excellente, le brassage très fort et le biotope extraordinaire »,
affirme Henri Courtois, fondateur d'Algue
Service (marque Bord à Bord). En bio, la
zone de cueillette doit respecter deux critères sanitaires. Les zones directive-cadre sur
l'eau (DCE) doivent être de bon ou très bon
état écologique. Et le classement conchylicole doit être A ou B. Les algues n'étant pas
forcément récoltées au même endroit que
les coquillages, des zones hors classement
sanitaire conchylicole (ZHCSC) ont été définies par la profession et l'Ifremer. La récolte
doit par ailleurs être durable et respecter un
guide des bonnes pratiques.
Les produits Bord à Bord (tartinables,
algues fraîches ou séchées, pestos, pâtes
aux algues, etc.) sont commercialisés exclusivement en magasins bio. « Nos produits
portaient jusqu'ici seulement le logo bio
européen mais nous remettons le logo
AB, mieux perçu par le consommateur »,
explique Hugo Morel, responsable R & D
et communication d'Algue Service. La PME
n'utilise que des algues fraîches, à 85 %
bretonnes et sinon issues d'algoculture
au Portugal (société Algaplus, notamment
pour la laitue de mer). Algue Service a abandonné tout import d'Asie depuis l'accident
de Fukushima. « L'arrivée de l'algoculture
est très positive pour accompagner le
développement des algues alimentaires. Le
Portugal, contrairement à la Bretagne, a
beaucoup d'hectares disponibles pour cela »,
se réjouit Henri Courtois. En France, des projets d'algoculture bio sont en réflexion sur la
laitue de mer, la dulse et le nori. ■

Terraveda, nouvelle marque de GlobeXplore
hez GlobeXplore, 100 % des algues utilisées sont bio. « Le bio s'inscrit dans la stratégie
Be Good 2030 du groupe Hénaff », souligne Antoine Ravenel. Une nouvelle marque voit le
jour mi-janvier. Terraveda compte onze références associant les (macro ou micro) algues à des
ingrédients d'avenir (riches en nutriments et dont la production nécessite peu d'intrants). « Les
recettes et l'approche sont très différentes de l'offre existante », précise Antoine Ravenel. La
gamme compte trois tartinables (dont une recette dulse, chou kale et ail noir),
trois références d'algues déshydratées (dulse, kombu royal, laitue de mer), trois
de galets soufflés pour l'apéritif et deux de spiruline (paillettes et barre). Les
emballages sont écoconçus. Des nouveautés sont aussi attendues courant 2020
à marque Algaé que GlobeXplore destine aux GMS.
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PRODUITS DE LA MER N°199 FÉVRIER-MARS 2020

Onze références associent algues et ingrédients d'avenir.

produits de la mer - n°199 - Février-Mars 2020

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