produits de la mer - n°200 - Avril-mai 2020 - 110

L.F.

Special feature ❘ BASS SEABREAM

Firms producing their own fry were able to
compensate to a greater or lesser degree;
those purchasing them externally, on the
other hand, faced serious cash-flow problems. The first to be confronted with these
problems, the Turks put 5-10% fewer fry
in cages in the second half of 2018 and in
2019. As the rearing cycle is equal to 18
to 20 months, this is having an effect on
the quantities currently offered for sale. A
phenomenon which has been amplified by
the fact that some companies sold smallsized fish last year, playing a part in a shift
in production schedules. As a consequence
of Turkish supply starting to decline, in
January, prices recovered with an increase
of 10 to 20 cents on Bass and 50 cents
on Seabream. "For 2020 as a whole, we
are hoping for an average price increase
of 10% compared to 2019," says Kristos
Boyaci at Nireus. n

Seabream selfsufficiency rate in
the European Union
is

Le taux
d'autosuffisance de
l'Union européenne
sur le marché
de la daurade est
de

financier des actifs les plus fragiles et par
un relèvement des prix, comme dans toute
opération de consolidation visant à « créer
de la valeur ». Dans les filiales concernées, pour l'heure, aucun changement
n'est intervenu, ni en termes d'identité, ni
d'organisation commerciale. Les premières
décisions devraient être annoncées dans le
courant du printemps.
Le séisme provoqué par le renforcement d'Andromeda est d'autant plus fort
qu'il coïncide avec une année 2019 qui, au
niveau des prix, aura été la pire de toute
la décennie. En cause, la dévaluation de la
livre turque, à l'été 2018, et la crise économique dans ce pays. La consommation domestique de bar et de daurade a
chuté. Les ménages se sont tournés vers
le maquereau et la sardine, plus accessibles. Nombre d'opérateurs ont alors été
amenés à se délester à l'export de volumes

Cromaris développe son offre sous skin

vec l'Italie, la Croatie est le pays dont les exportations de daurades vers la France ont le plus
progressé entre 2017 et 2018. Les volumes ont été multipliés par 1,7, à 417 tonnes. Créée en
2009, la société Cromaris a franchi le cap des 10 000 tonnes produites l'année de ses dix ans. Elle
est présente en France depuis 2014. « Notre offre se distingue grâce à la certification « sans antibiotique », obtenue en juillet dernier, et au label ASC, sur 100 % de notre production », explique
Julie Dujardin, manager des ventes France chez Cromaris.
La société élargit sa gamme en direction du rayon libre-service. Avec quatre références sous skin, sorties
en décembre : trois filets 130 grammes de bar, daurade et maigre et une darne 200 grammes de maigre.
Et une gamme similaire, mais sous atmosphère modifiée, avec des emballages 100 % recyclables.
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de bar et daurade inhabituellement importants, tirant l'ensemble des prix vers le
bas. D'abord en Turquie, mais aussi en
Grèce où, par ricochet, les entreprises se
sont retrouvées avec des stocks à écouler.
Durant le second semestre 2019, dans un
mouvement d'alignement, certains opérateurs espagnols se sont à leur tour mis
à baisser les prix, alors que jusque-là, la
péninsule ibérique bénéficiait d'un positionnement plus qualitatif.
Conséquence : on a vu les tarifs, pour
de la marchandise rendue France, s'établir
à 3,70 €/kg pour du bar 300/600 grammes
et à 4,20 €/kg pour de la daurade. Un
niveau de prix insuffisant pour couvrir les
coûts de production, 4,50 €/kg semblant
un minimum en la matière. On est en tout
cas bien loin des pics de 2015, enregistrés
à 5,50 €/kg.
« Les opérateurs ayant la taille critique,
observe Mathias Ismaïl, DG de R&O, ont
pu supporter ces niveaux de prix bas dans
la mesure où deux autres éléments sont
entrés en jeu en 2019 : la double stabilité du dollar face à l'euro et des cours du
pétrole. » Pourquoi ? Parce que l'aliment,
qui représente la moitié du coût de production en aquaculture, est fabriqué à partir de matières premières cotées en dollars,
et dont les cours sont très liés à ceux de
l'or noir. Il y a donc eu une conjonction de
facteurs pour maintenir les prix bas dans
la durée.
C'est en Turquie que les marges des
producteurs ont été les plus affectées. Les
entreprises produisant leurs propres alevins
ont pu compenser partiellement ; celles les
achetant à l'extérieur se sont en revanche
trouvées confrontées à de sérieux problèmes de fonds de roulement. Premiers
impactés par les difficultés de trésorerie, les
Turcs ont mis de 5 à 10 % de moins d'alevins en cages pendant le second semestre
2018 et sur 2019. Le cycle d'élevage étant
de 18 à 20 mois, cela est donc en train
de se répercuter sur les volumes proposés
actuellement à la vente. Ce phénomène
est amplifié par le fait que certains acteurs
ont vendu l'an passé des poissons de petite
taille, contribuant à décaler les plannings
de production. Conséquence de l'amorce
de la baisse de l'offre turque : en janvier, les
prix se sont repris, avec une hausse de 10
à 20 centimes sur le bar et de 50 centimes
sur la daurade. « Sur l'ensemble de 2020,
nous espérons une hausse moyenne des
cours de 10 % par rapport à 2019 », commente Kristos Boyaci, chez Nireus. n

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