produits de la mer - n°200 - Avril-mai 2020 - 128

Special feature ❘ GERMANY

Diversifier la consommation
Sortir du saumon, du colin d'Alaska et du hareng ? Plusieurs sociétés se distinguent par une offre
plus originale sur le marché allemand, avec de l'esturgeon, du sandre, des conserves...
En jouant sur la qualité, le local et le durable.

❘ 128 ❘ PRODUITS DE LA MER N°200 APRIL-MAY 2020

Zamek Meinhardt valorizes local sturgeon farming
Zamek Meinhardt Seafood Service, founded in 1984 and based in
Minden, imports around 600 tons of frozen products into Germany
every year. It focuses on sustainable, certified fisheries and support
for suppliers and customers. Two years ago it added sturgeon
from European fish farms to its range of products in fillets, steaks,
portions or whole fish. "This avoids long transport time,"
says Barbara Zamek-Meinhardt, the managing director,
who pays close attention to the conditions in which
fish are farmed and slaughtered. "This ethical, highquality product is appreciated by restaurant chefs. This is only
the beginning, but I am sure that this market will grow."

From Berlin, P&G is one of Europe's largest suppliers of pikeperch. It buys it from
netters and trawlers in Russia, Ukraine and Kazakhstan. At its factory
in Astrachan, Russia, the fish is frozen in its natural state: whole,
filleted, portioned, minced, cheeks... " This is a premium quality
product, clean manual cuts, boneless fillets" says Claire Gimenez,
in charge of EU exports. Everything is frozen to spread the sales.
"Quality is better in winter and fishing is more restricted
in summer. " Glazing is controlled in Lithuania, the
gateway to the EU. P&G also sells perch
from Russian lakes. "The best quality
comes from Siberia." P&G supplies
70% of wholesalers in 5-10 kg vacuum
packs, but also sells under its brand
names Gourmano (organic, ASC and MSC products) and
NaturManufaktur, in German and Austrian supermarkets.

P&G: pikeperch caught in Russian lakes

Delikatessen from the sea at Manger Trouvé
Manger Trouvé, near Frankfurt, imports a wide range of canned food from
Portugal, France, Italy... The small company (four people) distributes fourteen brands in Germany and Austria, with 150 to 200 products. "For the most
part, I am the exclusive distributor," explains Daniel Rietdorf. "I'm looking
for high quality combined with aesthetics." In France, he has set his sights on
La Quiberonnaise. The small boxes can cost up to 10 euros each in grocery
stores, hotels and restaurants. A novelty: sardines (sardina pilchardus) under
its brand name, Pyscis, in two versions: "la jolie", small grade, Spanish-style;
and "la goûtue", French-style, with the design of a camembert box!

S.L.R.

algré un consommateur allemand peu amateur de produits
de la mer, qui reste concentré sur des espèces phares (lire
page 120), et attentif au critère du prix,
plusieurs initiatives visent à diversifier la
consommation. Le chef Loïc Chartier, qui
s'occupe des produits de la mer pour la gastronomie chez Transgourmet en Allemagne,
persiste à présenter aux clients des coquillages et crustacés, du turbot, dégustations
à l'appui. Transgourmet sur sa gamme
Ursprung, et Royal Greenland, sur son
cabillaud Nutaaq, ont le même discours : il
faut du temps pour convaincre. Idem pour
Petra Weigl, de Régal Springs : même s'il se
vend encore trois fois plus de panga, « les
Allemands connaissent peu le tilapia, mais
ceux qui le testent sont convaincus ». Autre
initiative orientée qualité : la société Manger
trouvé explore depuis dix ans un marché de
niche, la conserve haut de gamme, qui permet de faire consommer toute une variété
d'espèces : thon, sardine, moules, anchois,
maquereau, crabe, poulpe, algues...
D'autres misent sur l'environnement, cher
au consommateur allemand. Avec du local :
ainsi, Zamek-Meinhardt, qui fournit l'Allemagne avec une large gamme de produits importés du monde entier (Chili, Brésil,
Royaume-Uni, Irlande, Islande, Canada, PaysBas, Norvège, Australie, États-Unis...), essaie
maintenant de valoriser l'esturgeon de fermes
voisines. Souvent exploité pour ses œufs, sa
chair mérite qu'on s'y arrête. Autre atout pour
faire la différence, un écolabel. L'importateur
allemand P&G tente de décrocher le MSC sur
son sandre de Russie, géré par quotas, pour
mieux séduire l'acheteur allemand. Ce dernier ne boude pas les poissons d'eau douce,
mais « la concurrence est rude sur ce marché », témoigne Claire Gimenez. Pour l'instant, seul le sandre d'Estonie et de Suède
affichent l'écolabel MSC, et partent en frais
en Suisse. Mais P&G, dont le cœur de métier
reste le sandre, n'échappe pas à l'élargissement de sa gamme aux classiques : saumon,
bar, daurade, truite, cabillaud... n

Daniel Rietdorf launches canned sardines under the Pyscis brand
with a French version imitating the camembert box.

produits de la mer - n°200 - Avril-mai 2020

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