Produits de la mer - n°166 - octobre 2016 - 17

Actu ❘ INFOS & DÉCRYPTAGES DR Les Poissons de Tamaris régalent Toulon et sa région « S'il est produit localement, le poisson d'aquaculture a du sens aux yeux des consommateurs. C'est même devenu un argument clé pour les distributeurs. Et comme le poisson sauvage de Méditerranée est un luxe, les chefs reviennent vers nous aussi », se félicite Patrick Mendes. Ce passionné d'aquaculture marine, gérant depuis 2004 de la SARL les Poissons de Tamaris, est bien placé pour en parler. L'entreprise, créée en 2004 au sein d'une coopérative d'aquaculteurs de la rade de Toulon, commercialise la production de plusieurs fermes de bar et dorade. Abattu en fonction des commandes, le poisson arrive aussitôt après dans l'unité de tri et de conditionnement à terre de la coopérative. Les GMS locales reçoivent alors un produit ultra-frais. « Le fait de grouper et de valoriser la production de la baie de Tamaris en faisant des animations en magasin m'a permis d'augmenter la clientèle GMS », conclut Patrick Mendes, surpris au départ du succès rencontré dans les grandes surfaces régionales. Deux fermes de 80 tonnes chacune ont confié la vente de leur poisson à Patrick Mendes, qui travaille ponctuellement avec de plus Bruno VAUDOUR [À savoir] 100 à 120 t de poissons marins par an, 300 à 400 t de moules et d'huîtres, le tout distribué à 60 % en GMS, 20 % chez les grossistes et 20 % en restauration. Du lieu MSC sous Pavillon France en circuit bio des produits frais. Mais jusqu'à présent, peu de produits surgelés portent le Pavillon France sur leur conditionnement », constate Marion Fischer, responsable marketing et communication de France Filière Pêche, l'association détentrice de la marque Pavillon France. DR Pavillon France arrive au rayon surgelés des magasins bio avec Food4Good, première marque française dédiée aux produits de la mer écocertifiés. Déjà porteur du logo MSC, les filets de lieu noir (colin lieu) sans peau, surgelés en mer du Nord à bord des navires d'Euronor et débarqués à Boulogne-sur-Mer, arborent pour la première fois le Pavillon France en circuit bio. « L'ouverture de la marque Pavillon France aux poissons et mollusques surgelés existe depuis un an. De nombreux candidats sont potentiellement éligibles s'il s'agit de surgelés répondant aux mêmes critères de fraîcheur et de transformation que Créée par Thomas Canetti, par ailleurs P PDG DG de Sovintex, société d'importation de produits de la mer écolabélisés ou biologiques, la marque Food4Good couvre toute une gamme de poissons natures et panés d'origine sauvage ou d'élevage. Parmi ses produits phares de pêcheries MSC figurent le coho d'Alaska, le merlu du Cap, le gros pétoncle canadien, le cabillaud norvégien et le lieu noir de la mer du Nord. En élevage bio, quatre produits sont à l'honneur : la crevette malgache, le saumon irlandais, ainsi que du bar et de la dorade produits en France. B. V. [ À SUIVRE DANS PdM ] Le sockeye en pleine forme D.R. petits adhérents de la coopérative. « J'ai vendu récemment des lots de grosses dorades de 800 à 1,2 kg, magnifiques ! », précise-t-il. Caractéristiques avec leurs cabanes sur pilotis, les fermes de la baie du Lazaret (également baie des Tamaris) font partie intégrante de la rade toulonnaise. « Le contrat de baie nous impose une densité maximale de 20 kg/m3, le site est protégé et inscrit au patrimoine », souligne le responsable. Convaincue par le travail des Poissons de Tamaris, une nouvelle génération de conchyliculteurs a rejoint l'entreprise qui commercialise une huître affinée et bien charnue connue sur les tables toulonnaises, ainsi que des moules de corde produites aussi dans la rade. Le saumon sauvage le plus rouge à l'état naturel s'en paye une tranche dans les supermarchés américains. En juillet, l'enseigne Costco proposait du filet frais de sockeye à près de 20 $/kg (photo ci-contre), prix plus que correct compte tenu du niveau de capture record aux ÉtatsUnis. Concurrent direct du salar d'élevage, le saumon rouge fraye également sur le marché du fumé et du surgelé outreatlantique. Pour le kéta, qui peut être également une alternative au saumon atlantique, les pêches sont moins bonnes que prévues. Mais c'est le pink qui connaît une vraie chute cette année. « Au moins trois quarts d'apports en moins, ce qui met à la peine les conserveurs et les producteurs de blocs et portions », signale Sébastien Roussel, directeur de Direct Océan. Du côté russe, 2016 est une grosse année de pêche au saumon du Pacifique avec des prévisions revues à la hausse : 456 000 tonnes, toutes espèces confondues, dont 15 % en sockeye, 19 % en kéta et 66 % en pink. Avec les réserves de qualité et de disponibilité qui s'imposent car les producteurs russes privilégient leur marché intérieur, cette origine offre une alternative aux fumeurs européens. La preuve, Labeyrie propose une référence russe : le saumon des tsars pêché en Sibérie. PRODUITS DE LA MER N°166 OCTOBRE 2016 ❘ 17 ❘

Table des matières de la publication Produits de la mer - n°166 - octobre 2016