Produits de la mer - n°166 - octobre 2016 - 65

Découvrir ❘ IN SITU Une ouverture vers l'international 2 Les exportations d'huîtres dans le monde (en 1 000 €) 70 000 2015 60 000 2014 50 000 2013 40 000 30 000 20 000 2. Exportations. Pour l'heure, la production québécoise d'huîtres ne compte pour presque rien dans celle du Canada, quatrième exportateur mondial du coquillage. « La France étant numéro 1 avec 70 M€ d'export d'huîtres sur des échanges mondiaux de 270 M€ », rap- as Pay s-B Nou ve Zéla llende a État s-U nis Can ad 0 Irla nde 10 000 Co du S rée ud 1. Québec. Au fil des ans, Vannes s'ouvre de plus en plus à l'international, accueillant des visiteurs venus d'Asie, de Russie, etc. Cette année, les invités d'honneur venaient du Québec, où la mariculture a vocation. Pour l'heure, seules 17 entreprises sont installées, essentiellement dans la région des Îles de la Madeleine. Moules, huîtres, Pecten magellanicus sont les espèces produites. « Il faut, dès son installation, prévoir une activité diversifiée », souligne Christian Vignaud, fondateur de la Moule du large. Les déprédations sur les moules par les canards les y obligent. « Pour l'étoile de mer, un passage rapide du naissain en saumure limite le problème », explique-t-il. Si les conditions d'élevage, avec des températures bien souvent en dessous de zéro, limitent les échanges d'expériences avec les Français, le responsable est particulièrement intéressé par les modes de traitement à terre. Fran ce 1 pelle Jérôme Lafon, délégué filière pêche et aquaculture de FranceAgriMer. Des chiffres à comparer avec un marché intérieur de 600 M€ stable. Mais la logistique se complique puisque désormais, l'Europe n'absorbe plus que 71 % des volumes exportés contre 95 % en 2009. *** de Crassostrea angulata, l'huître portugaise disparue depuis les années soixante-dix. « « En En France, nous avons entre 40 et 50 ostréiculteurs qui testent cette huître « oubliée ». Nous avons déposé cette marque, en espérant participer à la fédération de sa mise en marché. Au maximum, la production finale sera de 200 tonnes, elle devrait se positionner sur les mêmes marchés que la plate plate », », estime Éric Marissal. Depuis deux ans, la plate ou l'l'Ostrea Ostrea edulis réapparaît dans le catalogue des écloseurs, comme Novostrea ou Marinove. « Notre « Notre sélection porte sur sa capacité de résistance. Pour l'instant, les taux de mortalité sont inférieurs à 20 %, %, souligne Laurent Terrien. Mais selon que l'élevage se fait en marais ou en eaux profondes, il faut trouver les conditions optimales d'élevage ». vage ». L'atout de la plate : elle a déjà un public. Nul hasard si les propriétaires des Parcs Saint Kerber reprennent en cette rentrée l'intégralité du capital de Cancale huître, société ostréicole spécialisée sur ce coquillage. Côté espèces, pour des questions de rentabilité, seules les palourdes japonaises ou européennes sont proposées pour « diversifier la clientèle clientèle », indique Emmanuel Vernier, « répondre « répondre à une demande client client », », poursuit Laurent Terrien. Les palourdes font partie, comme les pétoncles, des bivalves à potentiel pour les écloseurs. « Les coques et les moules, par contre, ne sont pas rentables rentables », », disent-ils en chœur. Les recherches ou les pistes d'innovation portent donc avant tout sur le gros de la demande : les Crassostrea gigas. gigas. Le nais- sain certifié bio a fait son apparition il y a deux ans chez France Naissain, puis chez Satmar. « Un « Un marché de niche, mais en croissance. Son potentiel est limité par le fait que le cahier des charges ne porte que sur la diploïde », affirme Bertrand du Mesnildot. Chez Sodabo, Victor Le Goff avoue qu'un travail de sélection porte aussi sur une forme plus « arrondie » du naissain. Outre la résistance, travailler la sélection des gigas en fonction de leur forme, de leur taille, de la couleur de leur coquille ou de leur manteau, est une piste que beaucoup envisagent d'emprunter pour répondre à des demandes d'ostréiculteurs qui voudraient mettre sur le marché des huîtres plus typées. Même si tous insistent pour dire que la génétique a ses limites, le savoir-faire des ostréiculteurs étant déterminant. Et pour Stéphan Alleaume, codirigeant des Parcs Saint Kerber, « il « il le sera encore plus dans dix ans. Sauf à ne pas vouloir valoriser le produit et ne faire que de la pousse rapide, il faut moderniser nos modes de travail, adapter les poches australiennes à nos parcs européens pour mieux profiter des mouvements de marée, etc. Les entreprises ostréicoles ont grossi, elles ont un peu plus les moyens d'investir et de tester ». tester ». Ces techniques de culture qui émergent, visibles à Vannes, seront un nouveau support pour construire le marketing de l'huître de demain. Raconter son histoire devient essentiel pour la vendre plus cher, en France ou à l'international. Textes et photos : Céline ASTRUC PRODUITS DE LA MER N°166 OCTOBRE 2016 ❘ 65 ❘

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