Dynamique économique-2 - 228

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MÉMENTOS LMD – DYNAMIQUE ÉCONOMIQUE

2) La dynamique du taux de proﬁt et du taux d’intérêt
Chez Marx, intérêt et proﬁt ne sont que deux formes d’apparition de la plus-value. Il existe, par conséquent, une lutte entre le capital industriel et le capital ﬁnancier pour l’appropriation du surtravail. Marx explique qu’en phase d’expansion, le crédit est souple et les capitaux abondants, ce qui est favorable à l’accumulation du capital et à la consommation. Mais, inéluctablement, la phase d’expansion enregistrera des perturbations et le crédit se contractera. Cette contraction du crédit va ampliﬁer la dépression qui se caractérise par la pléthore de capitaux industriels. Par conséquent, la dévalorisation du capital suraccumulé est une nécessité qui s’impose périodiquement.

3) Le temps de rotation du capital
Le retour des cycles d’activité selon une périodicité quasi décennale pourrait également s’expliquer par la durée de rotation du capital. On est renvoyé à la séquence A-M-P-M’-A’ (le « prime » signiﬁant qu’une survaleur ou plus-value a été créée dans le processus productif), dans laquelle ﬁgurent le capital argent (A), le capital marchandise (M) et le capital productif (P). Le passage de A à A’ correspond à la somme des temps de production et de circulation du capital, et Marx insiste sur le fait que les différents éléments constitutifs du capital (capital constant ﬁxe, capital constant circulant...) n’ont pas les mêmes temps de rotation. Dès lors, la durée du cycle de conjoncture s’expliquerait par le temps nécessaire pour passer de A à A’. Finalement, quel que soit l’angle d’attaque retenu, le cycle chez Marx reﬂète la contradiction irréductible entre l’appropriation privée des moyens de production et la recherche de proﬁt et la satisfaction des besoins. Dans sa Théorie générale de 1936, J.-M. Keynes a consacré quelques développements au cycle économique. On les trouve au livre 6 (chapitre 22) intitulé Notes sur le cycle économique où Keynes souligne qu’il convient d’attribuer les caractéristiques essentielles du cycle aux ﬂuctuations de l’efﬁcacité marginale du capital (e). Ce sont les ﬂuctuations de e qui sont importantes et l’emboîtement assez régulier de ces phases et la constance de leur durée justiﬁent l’appellation « cycle ». La dynamique de e (qui n’est autre qu’un taux de proﬁt anticipé par les ﬁrmes) est gouvernée par « les prévisions actuelles relatives aux rendements escomptés ». Keynes part des derniers stades du boom et du début de la crise, et explique que l’entrée en crise est causée par la chute brutale de e. Avec l’incertitude qui accompagne ce recul, il se produit un fort accroissement de la préférence pour la liquidité et, par suite, du taux d’intérêt, et il en résulte une aggravation du déclin de l’investissement. Keynes signale qu’il ne faut pas penser que la baisse du taux d’intérêt fasse repartir rapidement e vers le haut, car : « Il n’est pas facile de ranimer une efﬁcacité marginale du capital qui est gouvernée par l’état d’esprit capricieux et déréglé des milieux d’affaire » (J.-M. Keynes, Théorie générale, p. 314.). Pour Keynes, c’est le temps nécessaire à la restauration du taux de proﬁt anticipé par les entrepreneurs capitalistes qui explique la durée du cycle conjoncturel.

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