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MÉMENTOS - NOTE DE SYNTHÈSE
Il est important de pousser nos connaissances liées à cette problématique, puisqu'il
s'agit à la fois de mieux outiller les intervenants en leur permettant de connaître plus
en profondeur les déterminants du problème et également d'aider les conjoints qui
sont aux prises avec ce type de dynamique (Lussier, Wright, Lafontaine et Brassard,
2007).
Certaines limites viennent cependant hypothéquer les conclusions qui peuvent être inférées
sur ces recherches portant sur la violence conjugale bidirectionnelle. Ainsi la plupart
de ces recherches sont basées sur des échantillons parfois très différents. Certains
auteurs se sont intéressés à la violence chez des couples mariés alors que d'autres ont
étudié la violence chez des couples qui sont en fréquentation et qui sont issus d'une
population étudiante. La généralisation des résultats de ces recherches est donc difficile,
d'autant plus que le type de violence conjugale n'était souvent pas spécifié.
Différences entre les violences féminine et masculine
Une étude de Archer (2000) rapporte que pour environ la moitié des couples violents, la
violence est mutuelle et qu'elle est initiée autant par les hommes que par les femmes.
Cantos, Neidig et O'Leary (1994) rapportent que bien que les types de violence utilisés
par les hommes et les femmes dans le couple soient semblables, le nombre de blessures
rapportées par les femmes est plus important. Selon cet auteur, les hommes ont plus de
chances de blesser leurs partenaires lors d'incidents violents ; ainsi 62% des personnes
blessées par leur conjoint seraient des femmes. Certains chercheurs postulent qu'une
différence existe non seulement au niveau de la fréquence mais aussi de l'impact
lorsque la violence physique est perpétrée par les hommes. En effet, un acte de violence
physique commis par un homme peut provoquer des conséquences physiques et
psychologiques plus graves que lorsque la femme commet de tels gestes (Straus et
Gelles, 1990 ; Stets et Straus, 1990 ; Cascardi, Langhinrichsen et Vivian, 1992 ; Walker,
1989 ; Cantos, Neiding et O'Leary, 1994). Selon O'Leary et Curley (1986), les femmes
qui ont été frappées par leurs partenaires sont dans cette perspective plus enclines à
vivre dans la peur de revivre une telle expérience. L'utilisation de la violence, selon
qu'elle est perpétrée par des femmes ou par des hommes, semble différer non seulement
en ce qui a trait à son niveau de sévérité, mais aussi au niveau de sa fonction et
du type de violence utilisé. Ainsi, selon Lane et Gwartney-Gibbs (1985), les hommes utiliseraient
des types de violence plus sévères, seraient portés à perpétrer plus de violence
sexuelle et ils blesseraient leurs partenaires plus fréquemment que ne le feraient les
femmes. La violence des hommes induirait de ce fait une peur accrue chez leurs partenaires
et une perception de danger au sein de leur environnement, alors que la violence
féminine produirait un tel effet de façon moindre chez les hommes.
Rôle des perceptions en violence conjugale
Il est intéressant d'identifier certains des comportements et des perceptions qui caractérisent
les couples où la violence conjugale est présente. Ehrensaft et Vivian (1999) nous
montrent que les partenaires qui ont vécu de la violence au sein de leur couple ont
tendance à minimiser l'impact des comportements restrictifs, dominateurs et coercicifs
et ils estiment que leur conjoint est moins contrôlant, par comparaison avec les conjoints
qui n'ont pas vécu de violence conjugale. Une autre étude a démontré que les couples
qui sont physiquement agressifs sont caractérisés par une vision mutuellement négative
de l'autre et qu'ils ont tendance à s'engager dans une escalade négative réciproque
dans la gestion de leurs conflits (Burman, Margolin et John, 1993).
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