Mémentos - Note de synthèse - 2e - 79

CHAPITRE 3 - Dossier corrigé - La violence conjugale
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Responsabilité de l'initiation de la violence conjugale
Certains chercheurs se sont penchés sur les raisons qui ont pu pousser certains couples à
développer des échanges où la femme utilise de la violence. L'hypothèse de l'autodéfense
peut expliquer une majorité des situations de violence physique chez les femmes
(Gillioz, De Puy et Ducret, 1997 ; Saunders, 1986 ; Walker, 1989). Gillioz et al. (1997)
ont demandé à des couples violents lequel des deux conjoints agresse en premier lors
d'épisodes de violence réciproque. En ce qui a trait à la violence physique, il semble
que ce soient les hommes qui agresseraient en premier. En revanche, pour ce qui est
de la violence psychologique, la majorité des répondants ont identifié la femme comme
la principale initiatrice des comportements violents. Certaines études ont cependant
rapporté un taux de violence envers le partenaire qui était semblable chez les femmes
et chez les hommes (Riggs, O'Leary et Breslin, 1990 ; O'Keefe, Brockopp et Chew,
1986), alors que d'autres démontrent un taux de violence conjugale plus élevé chez les
femmes que chez les hommes (Stets et Henderson, 1991 ; O'Keefe, 1997 ; Foshee,
1996 ; Foo et Margolin, 1995 ; Lafontaine et Lussier, 2003). Une méta-analyse effectuée
par Archer (2000) indique que les femmes sont aussi enclines à utiliser la violence
physique envers leur conjoint, mais que la violence physique des hommes cause plus
de blessures à leur partenaire, et porte plus à conséquence.
Puisqu'il semble que plusieurs études se penchent sur l'hypothèse de la bi-directionnalité
de la violence conjugale, comment se fait-il que la violence faite aux hommes soit si peu
connue ? Ces résultats soulèvent l'hypothèse selon laquelle la violence physique a
souvent été considérée comme l'apanage des hommes ; elle peut avoir comme explication
partielle le fait que l'on confonde parfois les gestes de violence physique et les blessures
infligées, qui deviennent ainsi les marqueurs de la violence. Une autre hypothèse
serait reliée au fait que les hommes peuvent hésiter à avouer être victimes de violence de
la part de leur conjointe. En effet, l'homme victime de violence pourrait craindre une
réaction négative et une stigmatisation plus importante que lorsque cette violence est
perpétrée à l'encontre d'une femme (O'Keefe, 1997 ; Steinmetz et Lucca, 1988).
Motifs liés à la violence conjugale
Des motifs différents seraient présents au niveau des actes d'agression physique, selon le
sexe de l'agresseur (Hamby et Sugarman, 1999 ; O'Leary et Vivian, 1990). Ces différences
entre sexes dans les motivations pouvant sous-tendre la violence physique et
dans sa sévérité sont-elles présentes lorsque la violence psychologique des femmes et
des hommes est comparée ? Hammock et O'Hearn (2002) ont conceptualisé un
modèle où la violence psychologique chez les femmes et chez les hommes serait reliée
à des prédicteurs différents et ils ont fait ressortir certains liens intéressants entre des
variables prédictrices et la violence psychologique au sein de jeunes couples. Selon eux,
plus la relation est de longue durée, plus il y a présence de violence psychologique.
Également, ils rapportent que plus les partenaires utilisent efficacement des techniques
de résolution de problèmes, moins ils ont tendance à utiliser la violence psychologique
dans leurs échanges. En revanche, contrairement à Lane et Gwartney-Gibbs (1985) qui
posaient l'hypothèse selon laquelle la violence psychologique des femmes serait liée à
une dynamique conjugale dysfonctionnelle propre à la relation elle-même, ils ont
rapporté un lien entre différentes techniques de gestion de conflits et la violence, mais
seulement chez les femmes. Selon ces auteurs, il semble que les femmes qui utilisent à
répétition des techniques de gestion de conflits oppressantes et qui n'ont pas tendance
à éviter le conflit auront plus tendance à utiliser la violence psychologique. Ces
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