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MÉMENTOS - NOTE DE SYNTHÈSE
observations impliqueraient donc l'hypothèse que les femmes puissent utiliser la
violence psychologique comme moyen de gérer un conflit dans le couple, indépendamment
du conjoint avec lequel elles sont. Ce trait serait donc lié à une stratégie de gestion
des conflits conjugaux et non aux particularités de la relation elle-même. Au niveau de la
consommation d'alcool, Hammock et O'Hearn (2002) ont rapporté un lien positif entre
le nombre de comportements de violence psychologique et la quantité d'alcool
consommée par semaine, mais seulement chez les hommes. Cette étude démontre
toutefois que les femmes ont perpétré plus de violence psychologique que les
hommes. Les auteurs rapportent également qu'il existerait des différences entre les
sexes au niveau des motifs d'utilisation de ce type de violence. Les hommes qui sont
psychologiquement agressifs envers leurs partenaires sont en relation de couple depuis
plusieurs années. Ils ont tendance à percevoir facilement des menaces dans leur environnement
et ils sont également incapables et peu intéressés à utiliser des stratégies de
gestion de conflits gagnant-gagnant. Selon ces auteurs, une relation conjugale durable
offre plusieurs occasions de se sentir menacés par les comportements de leurs
partenaires.
Les motifs associés à la violence des femmes semblent donc différents de ceux de leur
partenaire. En effet, pour les femmes, la violence envers leur conjoint serait plutôt
reliée au fait que leurs besoins ne sont pas rencontrés dans leur relation de couple.
L'hypothèse selon laquelle elles puissent ne pas avoir les habiletés pour affirmer leurs
besoins ou encore parce qu'elles sont avec des partenaires violents qui ne leur permettent
pas d'affirmer leurs besoins pourrait être avancée (Hammock et al., 2002).
Variables maritales et personnelles liées à la violence conjugale
Les travaux portant sur l'impact de la consommation d'alcool sur la qualité de la relation
dyadique ont démontré que la consommation d'alcool pouvait exacerber le stress
marital (Dumka et Roosa, 1993). On observe également des relations entre le stress
marital et le fait que les conjoints approuvent l'utilisation de gestes de violence conjugale
(Stith, 1993). Les attributions (Bradbury et Fincham, 1992 ; Dulude, Sabourin,
Lussier et Wright, 1990 ; Lussier, Sabourin et Turgeon, 1997), l'attachement (Davila,
Hammen, Burge, Daley et Paley, 1996 ; Lussier et al., 1997, 2007 ; Boisvert, Lussier et
Sabourin, 1996), et l'intensité de la colère (Laughrea et al., 1996, 1997 ; Margolin,
1988), pourraient en ce sens s'avérer être de bons prédicteurs de la qualité des stratégies
comportementales de résolution de problèmes adoptées en situation conflictuelle
(Bélanger et al., 1993). Au niveau des stratégies de résolution de problèmes, de
nombreux chercheurs ont établi des liens entre les émotions et les cognitions d'une
part, et les comportements de résolution de problèmes adoptés d'autre part (Bélanger,
Sabourin, Dulude et Wright, 1993). Ces comportements manifestés lors des échanges
conflictuels chez le couple pourraient à leur tour être directement liés aux manifestations
de la violence conjugale (Laughrea, Bélanger et Wright, 1996 ; Lloyd, 1990 ; Babcock,
1993 ; Sabourin et al., 1990). Par ailleurs, les comportements de résolution de
problèmes, de même que les cognitions et les émotions (attachement, colère, attributions)
influencent l'ajustement dyadique (Laughrea et al., 1997 ; Bélangeret al., 1993).
Laughrea, Bélanger et Wright (1996) indiquent à cet effet que les partenaires qui ne
sont pas ajustés dans leur vie de couple, en comparaison avec les conjoints de couples
ajustés, expriment plus souvent leur colère sans contrôle ou la répriment plus souvent.
Le fait pour les couples de ne pas être adaptés maritalement serait finalement aussi en
lien avec la violence conjugale (Brinkerhoff et Lupri, 1988). De façon plus spécifique,
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