Mémentos - Note de synthèse - 2e - 85

CHAPITRE 3 - Dossier corrigé - La violence conjugale
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quand et comment elles peuvent s'occuper des enfants, etc. Certains hommes mettent
ainsi des cadenas aux placards et frigidaires, enregistrent les conversations téléphoniques
de leur femme, leur imposent de répondre au téléphone au bout d'exactement X
sonneries ; d'autres leur interdisent de prendre leur bébé dans les bras autrement que
pour les biberons. La privation de nourriture, de sommeil sont des tactiques courantes.
L'emprise est si totale que l'on a pu comparer l'état d'esprit de ces femmes au lavage de
cerveau subi par les prisonniers de guerre, les personnes kidnappées durant de longues
périodes, les prostituées sous l'emprise de leur proxénète ou les victimes de sectes (not.
Stark, 2007).
L'on n'aura pas manqué d'observer que chacune des sphères de l'emprise porte sur des
attentes patriarcales masculines quant à la prétendue place des femmes en termes
d'habillement, de tâches domestiques, de prise en charge des enfants et de soumission
sexuelle. Reste que les hommes violents sont parfois atteints d'authentiques
pathologies.
Comprendre les VD : la typologie de Holtzworth-Munroe et Stuart
La quasi-unanimité se fait aujourd'hui autour d'une typologie d'hommes violents
appelée « typologie de Holtzworth-Munroe et Stuart » (Holtzworth-Munroe et Stuart,
1994 et la réplication ultérieure : Holtzworth-Munroe et al., 2000).
Une première catégorie (env. 25 %) serait constituée de sociopathes (V. American
Psychiatric Association, 2013, p. 659 s.) et de psychopathes, soient des individus atteints
de troubles profonds de la personnalité, marqués essentiellement par une froideur affective,
une absence d'empathie, un sens d'entitlement, une vie parasitique, la manipulation
d'autrui, et bien d'autres traits encore, notamment des traits narcissiques (par ex.
Hare, 1999). Ces personnes commettent souvent des violences en dehors de la sphère
familiale. Une deuxième catégorie (env. 25 %) serait constituée par des individus présentant
un autre trouble de la personnalité, la personnalité borderline ou dépendante
(American Psychiatry Association, 2013 p. 663 s.) qui se caractérise notamment par une
terreur de l'abandon, des alternances extrêmes dans la perception de l'autre (idéalisation
puis dévaluation), un sentiment chronique de vide, des conduites à risque (not.
amment addictives), des crises de rage incontrôlables et, dans certains cas, des symptômes
dissociatifs. Tandis que les premiers agissent de manière contrôlée et froide
durant leur passage à l'acte, les seconds manifestent au contraire alors tous les signes
du stress et de la perte de contrôle (Jacobson et Gottmann, 1998 ; Richards et al., 2004).
En d'autres termes, environ 50% des abuseurs ont un trouble sévère de la personnalité.
Reste que la même proportion n'en présente aucun et tend d'ailleurs plus que les précédents
à limiter leur violence à la sphère familiale. D'une manière générale, il a été
montré par une multitude d'études que l'attitude contrôlante constituait un facteur
important de toutes les formes de VD (par ex. Flood et Pease, 2009 ; Garcia-Moreno et
al., 2005, Johnson, 2006), dans les formes sévères de VD (Pence et Paymar, 1993) et
dans les cas d'homicides (Campbell et al., 2003 ; Martin et Pritchard, 2010).
Le point commun de l'ensemble de ces catégories n'en demeure pas moins une acceptation
de la violence comme étant un comportement normal et une perception patriarcale
et misogyne des femmes.
Patriarcat et masculinité
Quelle que soit la forme de VD ou la catégorie d'abuseurs, la violence masculine envers
les femmes ne peut être comprise en dehors du cadre antédiluvien de la domination

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