Mémentos - Note de synthèse - 2e - 95

CHAPITRE 3 - Dossier corrigé - La violence conjugale
93
* Document 12 : 3 questions à Michelle Dayan, co-présidente de l'Association
L4W, avocate à la Cour, ancien membre du Conseil de l'Ordre,
La Semaine Juridique Édition générale, 8mars 2021.
L'association que vous co-présidez avec Me Emmanuel Daoud a été créée pour
apporter une aide aux femmes victimes de violence au moyen du droit.
Comment se traduit sa dimension internationale ?
La violence faite aux femmes n'a pas de frontières, son élimination a une langue universelle
: le Droit. Au moment où vous lisez ces lignes, des centaines, des milliers de femmes
meurent sous les coups d'un homme, sont violées, mutilées, soit parce que la loi ne les
protège pas ou insuffisamment, soit parce que la loi censée les protéger n'est pas appliquée,
soit encore par ce que le viol demeure une arme de guerre. Elles meurent sous les
coups d'un homme parce qu'elles sont femmes.
Une lutte efficace et globale contre les violences faites aux femmes ne peut se réduire à
un genre, une génération, un territoire, d'autant que les moyens d'action juridiques à
notre disposition en droit interne sont pour la plupart d'entre eux la mise en application
de traités internationaux. La coopération internationale avec le renforcement des liens
entre les acteurs de la prise en charge des violences sexo-spécifiques nous est dès lors
apparue essentielle. Nous avons des relais, des ambassadrices et ambassadeurs, avocat.
e.s, magistrat.e.s dans plusieurs pays, dont la liste va s'allonger avec le temps (L4W est
encore très jeune). Notre coopération avec le Mexique est très développée depuis notre
création, grâce et avec le soutien de l'ambassade de France au Mexique. Patricia
Gonzales, ancienne procureure de Chihuahua et aujourd'hui professeure à l'UNAM
(Université de Droit de Mexico) est notre ambassadrice. Nous avons effectué deux
missions pour L4W à Mexico et à Chihuahua (région où est né le funeste terme de féminicide)
qui a donné naissance à la conclusion d'un partenariat avec l'UNAM et l'université
de Chihuahua pour la création et la contribution à un DU sur les violences de genre.
Nous finalisons la création d'une clinique juridique en ligne avec l'UNAM, au moyen
d'une application smart phone pour une prise en charge juridique en urgence des
victimes par des étudiant.e.s en droit sous la supervision de professeur.e.s et d'avocat.e.s.
Par ailleurs, nous intervenons régulièrement dans des colloques à dimension internationale
sur le sujet.
Quels moyens avez-vous et qui intervient dans le cadre de l'association ?
Les membres fondateurs et fondatrices sont, outre Emmanuel Daoud et moi-même, mes
consoeurs et confrères Khadija Azougach, Valérie Duez-Ruff, Carole Pascarel et
Benjamin Pitcho.
L4W réunit des acteurs et actrices du droit, avec une parité de genres, de générations et
de professions. Nos membres sont avocat.e.s, magistrat.e.s, policier.e.s, étudiant.e.s en
droit. Nous avons créé une force jeune composée d'étudiant.e.s en droit, extrêmement
dynamique et impliquée sur le sujet. Nous collaborons pour la deuxième année consécutive
avec la clinique juridique de Nanterre, Euclid.
Les actions de formations communes (police/avocat.e.s notamment), le travail en équipe
et en complémentarité entre tous les acteurs et actrices de la chaîne judiciaire de la prise
en charge des femmes victimes de violences, constituent le ciment et la singularité de
L4W. Nous collaborons également avec la Maison de Femmes de Saint Denis sur différentes
formations pour les soignants, avec les hôpitaux publics pour la mise en place de

Mémentos - Note de synthèse - 2e

Table des matières de la publication Mémentos - Note de synthèse - 2e